Notre-Dame de Vie est un institut séculier fondé en 1932 à Venasque (Vaucluse) par le carme Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967), béatifié en 2016. Cet institut est constitué de trois branches – féminine (400 femmes environ), masculine (35 consacrés non-prêtres) et sacerdotale (120 prêtres) – autonomes. Plusieurs évêques français sont ou ont été membres de l’institut : Jean-Pierre Cattenoz, Pierre d’Ornellas, Louis Sankalé, Jacques Blaquart et Renauld de Dinechin.
Trois ans après le début de la visite apostolique effectué par Mgr Pascal Roland, évêque du diocèse de Belley-Ars, et madame Nadège Védie, membre du Conseil exécutif de la Conférence Mondiale des Instituts Séculiers, Rome a publié un décret daté du 16 juillet dernier, que les visiteurs apostoliques ont présenté de vive voix à tous les membres de l’institut. Le dicastère pour la vie consacrée a nommé un nouveau gouvernement à la tête de la branche féminine pour une durée de quatre ans – ainsi qu’une assistante apostolique, Giuseppina Bellocchi, vice-responsable mondiale de l’institut séculier des Volontaires de Don Bosco –, avec pour mission d’accompagner tout l’institut dans son travail de réforme.
Des témoignages faisaient état de difficultés comme : « autoritarisme », « utilisation abusive du vœu d’obéissance », « manque d’accompagnement », « épuisement », « infantilisation », « peur d’être marginalisée », « absence de dialogue »…
Anticipant l’assemblée générale de la branche féminine qui devait élire un nouveau gouvernement après douze années sous la responsabilité d’Emmanuelle Ruppert, le dicastère avait demandé en 2023 de surseoir à ces élections. Rome a désigné la nouvelle gouvernance : Véronique Menvielle, 76 ans, à la tête de la branche féminine, assistée de Laurence Perrière, ainsi que d’un conseil de cinq femmes représentatives de la diversité géographique de l’institut.
Outre ces nominations, le décret énumère les points sur lesquels l’institut dans son ensemble devra travailler :
- le rapport aux fondateurs,
- la compréhension du charisme
- un « processus de révision des constitutions »,
- l’exercice de l’obéissance et de l’autorité,
- l’inculturation,
- la formation,
- la mise en place d’un fonctionnement synodal « à tous les niveaux »,
- la compréhension de la sécularité
- la gestion de l’héritage, spirituel autant que matériel.
Début août, Rome a reçu un recours au nom de l’assemblée générale de la branche féminine et demandant la suspension du décret. Dans une première réponse, le dicastère confirme la nécessité de telles mesures. Début septembre, un long courrier signé du préfet en personne et adressé à tout l’institut s’est voulu plus explicatif et rassurant.