Les propos du pape tenus à Singapour le 13 septembre dernier ont suscité beaucoup de réactions. Rappelons-les:
L’une des choses qui m’a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c’est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c’est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : “Ma religion est plus importante que la tienne… ”, “La mienne est la vraie, la tienne n’est pas vraie… ”. Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu’un répond : où ? [quelqu’un répond : “La destruction”]. C’est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. Mais Dieu est Dieu pour tous. Et parce que Dieu est Dieu pour tous, nous sommes tous fils de Dieu. “Mais mon Dieu est plus important que le vôtre !” Est-ce vrai ? Il n’y a qu’un seul Dieu, et nous, nos religions sont des langues, des chemins vers Dieu.
Un lecteur de Riposte catholique qui est également théologien nous a fait part de sa réflexion sur le sujet:
C’est vrai du point de vue de la vertu naturelle de religion. C’est faux du point de vue de la vertu surnaturelle de la foi théologale.
Il faut distinguer le point de vue ascendant: celui de l’anthropologie religieuse. Et le point de vue descendant: celui de la Révélation.Si l’on considère l’homme: tout homme a un désir naturel de Dieu. C’est la dimension ascendante: l’élan de l’homme vers Dieu. C’est cela qui s’exprime dans la vertu naturelle de la religion, qui doit conduire tout homme à reconnaître une certaine transcendance à partir du spectacle de la Création.Cette vertu naturelle de religion va acquérir progressivement une dimension sociale, en ce que ces expériences religieuses individuelles vont se transmettre et constituer un patrimoine appelé à s’enrichir génération après générations.Pour le meilleur et pour le pire, car il ne faut pas exclure à ce niveau-là l’effet du péché originel qui fait que cette vertu naturelle de religion est aussi blessée et souvent déformée, produisant parfois des monstruosités (sacrifices humains, etc.). Toutes les religions alors ne se valent pas, selon qu’elles produisent des fruits humains bons ou pervers.Ensuite, il faut considérer Dieu, qui peut librement se révéler à tel ou tel.Cela peut être limité à des révélations privées, des grâces personnelles (tel Hénok qui fut élevé au ciel dans l’Ancien Testament, alors que c’est un païen).Cela peut conduire à une révélation publique, à transmettre génération après génération. Ce qui suppose un peuple pour la recevoir et la transmettre. C’est le peuple élu, Israël, et son accomplissement dans l’Église du Christ.De ce point de vue descendant, ou bien Dieu a parlé, ou bien il n’a pas parlé. Il y a donc une seule vraie religion, celle où Dieu a effectivement parlé, les autres n’étant des religions qu’au plan humain, ascendant. Toutes alors ne se valent pas.
Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dominus lesus (6 août 2000), n° 21 :(…) il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l’Église comme un chemin de salut parmi d’autres. Les autres religions seraient complémentaires à l’Église, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu.
Certes, les différentes traditions religieuses contiennent et proposent des éléments de religiosité qui procèdent de Dieu, et font partie de « ce que l’Esprit fait dans le cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les cultures et les religions ». (Redemptoris missio, n. 29). De fait, certaines prières et certains rites des autres religions peuvent assumer un rôle de préparation évangélique, en tant qu’occasions ou enseignements encourageant le cœur des hommes à s’ouvrir à l’action divine (Catéchisme de l’Église Catholique, n. 843). On ne peut cependant leur attribuer l’origine divine et l’efficacité salvifique ex opere operato qui sont propres aux sacrements chrétiens.Par ailleurs, on ne peut ignorer que d’autres rites naissent de superstitions ou d’erreurs semblables (cf. 1 Co 10,20-21) et constituent plutôt un obstacle au salut.
ah, ah ah !
très bien et pourquoi pas ce “rectificatif” théologique. Mais en attendant le mal est fait -comme d’habitude surtout lorsque le pape s’exprime “sans filet” et sans se soucier du Magistère qu’il méprise ouvertement – trop rigide, trop juridique, sans miséricorde, toujours la même démagogie d’inspiration jésuite ou péroniste – et surtout lorsque l’on pense aux dégâts de la tristement célèbre “Déclaration d’Abou-Dahbi” tant critiquée par des théologiens sérieux, une déclaration annoncée “de loin “par “Nostra Aetate” de Vatican II (NOTA: ce texte indique bien, concernant l’Église, que «toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses »).
Jésus a dit : “Je suis le chemin, la vérité, la vie. Nul ne va vers le Père sans passer par moi. Hors de moi, vous ne pouvez rien faire.” Alors non, toutes les religions ne mènent pas à Dieu. Et qui plus est, de quel Dieu parlons-nous ? Le Dieu Trinité de la foi catholique n’est certainement pas le Allah de la religion musulmane… Le paradis de la foi catholique n’est certainement pas le grand tout fusionnel des religions issues de l’hindouisme. Bref… Le jésuite argentin confirme une fois de plus qu’il est hérétique ou stupide. Jusqu’où cela ira-t-il ? Je suis fatigué de ce Magistère à côté de la foi et de la vérité.
Bonjour, ce que dit le Pape est donc vrai car il le dit sous un certain point de vue et sous ce point de vue c’est vrai. Le Pape est un excellent théologien pour qui on ne transige pas avec les données de la tradition. Seul un appui sur la tradition est capable de promouvoir la liberté dont il fait preuve. Il est dérisoire de prendre la posture de théologien pour se porter en juge de ses propositions. Il faut au contraire apporter l’éclairage de la tradition pour montrer dans quel sens précis ce qu’il dit est vrai.
Quel homme décevant que Bergoglio, le peuple de Dieu erre sans pasteur, il parle à l’inverse de ce que devrait être un apôtre du Christ et un pape pour l’Eglise, le concile fait son oeuvre.
Dans le monde, la mode est d’être contre la foi catholique, le Christ et la tradition rien ne les freine pour s’en moquer et les tourner en ridicule comme on l’a vu … Bergoglio lui devant les micros et les caméras ne rate pas une occasion, c’est devenu traditionnel, il en fait un snobisme incontournable !
Les persécutions contre les catholiques peuvent continuer !
J’ai l’impression que M. le théologien use de la théorie de la double vérité ! Ca peut être vrai au naturel mais c’est faux au surnaturel… Philippe est tombé dans le panneau, me semble-t-il ? Non, il n’y a qu’une vérité et la tradition l’explique très bien.
Viam veritatis elegit (ce matin chez les bénédictins) dit vrai et donne l’élément pertinent de l’analyse. Il faut arrêter de prétendre – DANS L’ABSTRAIT qui n’existe pas – que les ‘autres religions’ atteignent Dieu. Non, pas du tout, elles inventent, créent une image d’une divinité : c’est un fantasme. Elles récupèrent forcément des éléments de vérité, mais leur approche de Dieu immanente est somme toute débile (qui manque de vigueur intellectuelle, de puissance, d’efficacité) et ridicule. La démarche qualifiée d’ascendante est extrêmement périlleuse et elle est présentée ici comme une démarche vertueuse ! Elle ne pèse d’aucun poids face à la Révélation. Arrêtons de lui accorder du crédit, svp.
Il faut répéter avec force que c’est Dieu (le vrai…) par sa grâce qui éclaire l’homme, parfois par étape, mais l’homme suit la Lumière il viendra dans l’Eglise, seule Arche de Salut. C’est très clair.
Le ‘théologien’ a commis ici une erreur philosophique majeure, me semble-t-il. A partir du ‘désir naturel de Dieu’, on élabore une sociologie de l’appréhension de Dieu-transcendant qui est rêvée. On nie ici le ‘corpus théologique’ des autres religions, ce qui dédouane les ‘chercheurs de Dieu’. La fin de l’exposé du point de vue ascendant est très foullie, il y a de tout.
Courivaud a parfaitement bien expliqué l’amoindrissement du ‘Magistère’ qui en résulte et auquel on s’habitue à force de répéter ces salades. La question de l’absence de Magistère reste posée : ‘Rome perdra la foi’. Bergoglio s’enlise à chaque intervention.
Pour information de nos lecteurs, je donne une rapide présentation de la théorie de la double vérité.
La doctrine de la double vérité est la doctrine selon laquelle il faut distinguer la vérité philosophique et la vérité religieuse. Elle considère qu’une assertion peut être vraie d’un point de vue philosophique et fausse du point de vue de la foi et réciproquement. Cette doctrine affirme donc que deux assertions contradictoires peuvent être vraies en même temps. Elle a été attribuée aux averroïstes latins Siger de Brabant et Boèce de Dacie ainsi qu’à à Isaac Albalag, un averroïste juif, et parfois par extension à Averroès lui-même. Cependant, les spécialistes de la philosophie médiévale s’accordent aujourd’hui à dire que cette doctrine n’a jamais été formulée ou défendue textuellement et en tant que telle. Elle aurait été considérée comme découlant logiquement de la position des averroïstes par les critiques de ceux-ci, à savoir Thomas d’Aquin et après lui l’évêque Étienne Tempier, qui la condamne en 1277. Pétrarque reprit cette accusation et la radicalisa.
La doctrine de la double vérité reposerait sur une forme de dissimulation et aurait servi à cacher l’incroyance : la philosophie peut infirmer ce que dit la foi, mais ce que dit la foi resterait vrai dans son domaine propre, ce qui serait une manière dissimulée de dire que les vérités de la foi sont en réalité fausses, si la philosophie est le moyen privilégié d’accéder à la vérité.
MONTAMAT ferait bien de relire la constitution Dei Filius du Concile Vatican I (extrait ci-dessous), qui selon ce qu’il affirme pourrait également être accusée de double vérité…
“Il faut arrêter de prétendre – DANS L’ABSTRAIT qui n’existe pas – que les ‘autres religions’ atteignent Dieu. Non, pas du tout”: Cette déclaration de MONTAMAT est contraire à la foi catholique. Elle est hérétique.
L’homme est « capax Dei », capable de Dieu. C’est une donnée de foi que par ses capacités naturelles l’homme est capable d’atteindre une certaine vérité sur Dieu.
C’est bien ce qu’affirme Saint Paul aux Romains, chapitre premier:
19 car ce qu’on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste : Dieu en effet le leur a manifesté.
20 Ce qu’il a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité, en sorte qu’ils sont inexcusables ;
21 puisque, ayant connu Dieu, ils ne lui ont pas rendu comme à un Dieu gloire ou actions de grâces, mais ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements et leur cœur inintelligent s’est enténébré :
22 dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous
23 et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une représentation, simple image d’hommes corruptibles, d’oiseaux, de quadrupèdes, de reptiles.
Concile Vatican I, 24 avril 1870, 3e session
Constitution Dogmatique Dei Filius
Chapitre IV. De la Foi et de la Raison.
Dans son enseignement qui n’a pas varié l’Église catholique a tenu et tient aussi qu’il existe deux ordres de connaissances, distincts non seulement par leur principe, mais encore par leur objet : par leur principe, attendu que dans l’un nous connaissons par la raison naturelle, dans l’autre par la foi divine ; par leur objet, parce qu’en dehors des choses auxquelles la raison naturelle peut atteindre, il y a des mystères cachés en Dieu, proposés à notre croyance, que nous ne pouvons connaître que par la révélation divine. C’est pourquoi l’Apôtre, qui atteste que Dieu est connu aux nations par les choses créées, dit cependant, à propos de la grâce et de la vérité qui a été faite par Jésus-Christ (Jean, I, 17) : « Nous parlons de la sagesse de Dieu en mystère, sagesse cachée que Dieu a prédestinée pour notre gloire avant les siècles, qu’aucun des princes de ce siècle n’a connue, mais que Dieu nous a révélée par son Esprit : car l’Esprit scrute toutes choses, les profondeurs même de Dieu. » (I. Cor. II, 7–9) Et le Fils unique lui-même rend témoignage au Père de ce qu’il « a caché ces choses aux sages et aux prudents et les a révélées aux petits. » (Math. XI, 25)
Lorsque la raison, de son côté, éclairée par la foi, cherche soigneusement, pieusement et prudemment, elle saisit, par un don de Dieu, quelque intelligence et même très-fructueuse des mystères, tant par l’analogie des choses qu’elle connaît naturellement, que par le rapport des mystères entre eux et avec la fin dernière de l’homme ; mais elle ne devient jamais apte à les percevoir comme les vérités qui constituent son objet propre. Car les mystères divins surpassent tellement par leur nature l’intelligence créée, que, bien que transmis par la révélation et reçus par la foi, ils demeurent encore couverts du voile de la foi elle-même, et comme enveloppés d’une sorte de nuage, tant que nous voyageons en pèlerins dans cette vie mortelle, hors de Dieu ; « car nous marchons guidés par la foi et non par la vue. » (II. Cor. 5. 7)
Mais quoique la foi soit au-dessus de la raison, il ne peut jamais y avoir de véritable désaccord entre la foi et la raison ; car c’est le même Dieu qui révèle les mystères et communique la foi, qui a répandu dans l’esprit humain la lumière de la raison, et Dieu ne peut se nier lui-même, ni le vrai contredire jamais le vrai. Cette vaine apparence de contradiction vient principalement ou de ce que les dogmes de la foi n’ont pas été compris et exposés suivant l’esprit de l’Église, ou de ce que les écarts d’opinion sont pris pour des jugements de la raison. Nous déclarons donc toute proposition contraire à une vérité, attestée par la foi, absolument fausse [4]. De plus, l’Église, qui a reçu, avec la mission apostolique d’enseigner, le mandat de garder le dépôt de la foi, tient aussi de Dieu le droit et la charge de proscrire la fausse science, afin que nul ne soit trompé par la philosophie et la vaine sophistique (Coloss. II, 8). C’est pourquoi tous les chrétiens fidèles non-seulement ne doivent pas défendre comme des conclusions certaines de la science les opinions qu’on sait être contraires à la doctrine de la foi, surtout lorsqu’elles ont été réprouvées par l’Église ; mais encore ils sont obligés de les tenir bien plutôt pour des erreurs qui se couvrent de l’apparence trompeuse de la vérité.
Et non-seulement la foi et la raison ne peuvent jamais être en désaccord, mais elles se prêtent aussi un mutuel secours ; la droite raison démontre les fondements de la foi, et, éclairée par sa lumière, elle cultive la science des choses divines ; la foi délivre et prémunit la raison des erreurs, et l’enrichit d’amples connaissances. Bien loin donc que l’Église soit opposée à l’étude des arts et sciences humaines, elle la favorise et la propage de mille manières. Car elle n’ignore ni ne méprise les avantages qui en résultent pour la vie des hommes ; bien plus, elle reconnaît que les sciences et les arts venus de Dieu, le Maître des sciences, s’ils sont dirigés convenablement, conduisent à Dieu, avec l’aide de sa grâce ; et elle ne défend pas assurément que chacune de ces sciences, dans sa sphère, ne se serve de ses propres principes et de sa méthode particulière ; mais, tout en reconnaissant cette juste liberté, elle veille avec soin pour les empêcher de tomber dans l’erreur en se mettant en opposition avec la doctrine divine, ou en dépassant leurs limites propres pour envahir et troubler ce qui est du domaine de la foi.
Si les autres religions sont « aussi bien » pour mener â Dieu depuis le Concile, on comprend pourquoi ils ont relégué le Christ et que la Foi leur soit devenue encombrante et inutiles … le Saint Sacrifice du Christ, les sacrements et le catéchisme …
Plus de missions (du prosélytisme !), mais un athéisme bienvenu et une conciliaire ignorance s’imposent pour les catholiques et les enfants de Dieu !