Connu pour l’élaboration d’un grand nombre de chants liturgiques, le père André Gouzes est décédé à l’âge de 81 ans le 23 août 2024. Il avait par ailleurs été récemment mis en cause pour des abus commis sur des mineurs, au point que l’on s’était interrogé sur l’opportunité d’écarter ses compositions dans les paroisses, certaines chorales ayant même retiré ses oeuvres. En outre, le père Gouzes prenait souvent des positons dans ses sermons sur les questions migratoires.
Un répertoire de chants utilisés dans différentes communautés
Si le père André Gouzes avait suscité de l’intérêt, c’est parce que sa figure était intervenue dans un contexte où l’on reconnaissait la nécessité de trouver des « structures » plus stables dans la liturgie. Les chants élaborés par le dominicain (en collaboration avec deux autres de ses collègues: Jean-Philippe Revel, qui est aussi un théologien, et Daniel Bourgeois) participaient ainsi de ce souci de ne pas faire rimer la liturgie avec un appauvrissement dénaturant. Ainsi, « Viens Esprit de sainteté » est même entonné au pèlerinage de Chrétienté.
Dans le cadre de ses activités, le père Gouzes animait un festival d’art sacré qui se tenait à l’Abbaye de Sylvanès.
Dire que le P. Gouzes était compositeur de chants liturgiques est pour le moins curieux. En effet :
1. Le chant authentiquement liturgique n’est pas à confondre avec des chants qu’on interprète dans la liturgie;
2. Le répertoire de chants liturgiques n’a jamais été l’oeuvre d’une personne mais le fruit d’une tradition ininterrompue (même si dans le cas du chant grégorien, on connaît quelques noms de compositeurs); c’est cette tradition musicale propre à la liturgie qui a été notée à l’aide de l’écriture neumatique que l’on trouve à partir du IXe siècle (grosso modo) dans les manuscrits.
Tout cela n’enlève rien, bien entendu, à la valeur du travail réalisé par le P. Gouze.
André Gouzes était également un adversaire de la messe tridentine.
Il avait peu apprécié la parution de Summorum Pontificum en 2007
Sa musiquette a contribué à chasser le grégorien de la plupart des monastères en France, hommes et femmes.
Comment dire à quel point Sylvanès a nourri ma foi et la foi de mon entourage ? Pour le reste, la plus élémentaire justice serait de ne pas accuser, ni même soupçonner, un homme incapable de se défendre. Va-t-on rechercher si, dans le passé, tous les auteurs de musique sacrée ont été de petits saints ? L’hypocrisie ne me semble pas une vertu chrétienne, quoique à la mode. Merci, Père, merci. Que le choeur des anges vous accueille en paradis !
La musique de Gouzes un potpourri des harmonies polyphoniques russe (elles memes amenés de l’Italie au xviiis) avec quelques vestiges du Grégorien… la musique byzantine est autre chose, faites un tour au Mont Athos pour l’entendre.
Une oeuvre de syncrétisme musicale… qui vise a faire oublier la Tradition, qui exalte le sentimentalisme typique du modernisme… quoi dire de plus ? Un Schillebeeckx de musique ecclésiastique… son oeuvre disparaitra rapidement
Le P. Gouzes s’est beaucoup inspiré de l’orthodoxie. Et alors ? Le Mont Athos, très haut lieu de spiriritualité, est-il une référence absolue chez les orthodoxes ? Pas sûr. Il est vrai que je n’y suis pas allé. Quant au P. Gouzes chassant le grégorien ! Je l’ai moi-même entendu le chanter avec amour ; le grégorien de Solesmes, il est vrai, pas celui des origines tel qu’on tente de le reconstituer. On a le droit de ne pas apprécier le répertoire “gouzantin”, mais pitié, s’il vous plait, pour ceux qui, en grand nombre, ont nourri leur foi au Christ Seigneur grâce à Sylvanès, dans le recueillement et la joie. Je ne crois pas qu’ils soient moins catholiques que d’autres. Ils n’ont rien à voir en tout cas avec Schilbeckx ni avec un quelconque modernisme.