Un aumônier de la délégation polonaise de retour au pays, a fait des déclarations fracassantes dans les colonnes de Tysol : il n’a pas été possible pour lui de célébrer la messe catholique au village olympique, et ce pour la première fois – il a déjà été l’aumônier des sportifs polonais dans d’autres éditions des JO. Cela valait sans doute la peine de faire passer Saint-Paul pour coach sportif, et aux deux évêques responsables des Holy Games, Mgr Marsset et Mgr Gobilliard, de se faire reluire dans la presse en communiquant sur tout… sauf sur cela. Paix Liturgique revient sur la face cachée des Holy Games, où l’accueil des jeux Olympiques par l’Eglise de France… en refusant de mettre la messe (et l’Eglise) au milieu du village.
Avec toute la communication déployée par les artisans des Holy Games – l’auxiliaire de Paris Mgr Marsset en tête, sans doute pour faire oublier le peu de succès de l’accueil des Jeux Olympiques par l’Eglise de France et l’effondrement total de l’influence de celle-ci, au point d’avoir une cérémonie d’ouverture qui empile les sacrilèges, références démoniaques et les lieux communs LGBTQI+ dans une véritable apothéose de « l’art officiel » woke, d’autres éléments clés ont été cachés au public français, et aux catholiques du monde entier.
Heureusement, les athlètes sont rentrés chez eux, les aumôniers des délégations s’expriment eux aussi dans la presse et mettent en lumière la servilité extrême de certains évêques français devant le monde et le pouvoir politique… au point de laisser effacer la croix des Invalides sur l’affiche officielle sans mot dire… ou la messe catholique, du village olympique.
Côté face en effet, les évêques des Holy Games ont communiqué jusqu’à saturation sur la rencontre interreligieuse sur le parvis de Notre-Dame le 4 août – elle a duré une petite heure, mais retransmise sur France 2 dans le cadre de l’émission le Jour du Seigneur. Sauf que la Vie vend la mèche – il s’agissait de servir la soupe au pouvoir et aux organisateurs en essayant de diminuer quelque peu le tollé mondial consécutif à la cérémonie d’ouverture : « cette cérémonie qui devait se dérouler loin des projecteurs, s’est retrouvée propulsée sous les caméras, avec une programmation à la télévision décidée 48h avant. L’enjeu de cette rencontre a en effet pris de l’ampleur suite à la polémique suscitée par la cérémonie d’ouverture ».
Très symboliquement, elle a commencé par une minute de silence, un tardif hommage au bon sens, aux symboles religieux chrétiens et au respect qui ont été lapidés, piétinés et enterrés par la cérémonie d’ouverture.
Notre-Dame des Sportifs, où la bénédiction des sportifs reléguée à la cave
Les organisateurs des Holy Games ont aussi énormément communiqué sur la chapelle Notre-Dame des Sportifs sous l’église sainte Madeleine, bénie par Mgr Marsset le 9 septembre 2023 – reléguer la chapelle censée être, d’après la Croix, le « cœur spirituel de l’événement planétaire » pour l’aumônerie catholique des Jeux dans une crypte dans une église qui a l’air d’un temple – et qui avait été imaginée par Napoléon comme un temple à la gloire de la Grande Armée, c’est un symbole, mais lequel ?
Le Point décrit ladite chapelle : « concrètement, la chapelle consiste en un autel surmonté d’une statue de la Vierge avec deux écrans faisant défiler des extraits de la Bible ou encore de discours et d’encycliques. Un écran tactile permettra aussi de déposer une intention de prière ou de solliciter un aumônier du sport, pour pouvoir être accompagné personnellement ou en équipe ». Tout cela restera pour la postérité, comme l’indique le curé Mgr Chauvet à la Croix – ainsi, les organisateurs des éditions à venir pourront venir voir ce qu’il ne faut pas faire.
Mgr Marsset, toujours à l’affut des micros pour se faire reluire, en profite pour exposer sa théologie brinquebalante dans une dépêche de l’AFP : cette chapelle serait « un besoin exprimé par les sportifs eux-mêmes », assure Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris. “De très grands sportifs sont aussi de grands chrétiens, ils disent bien que le sport prend toute leur vie, ça devient comme un Dieu ! Avec cette chapelle il s’agit donc pour l’Eglise de “réunir la chair et l’esprit”, affirme-t-il, avec un clin d’œil: “Marie-Madeleine a eu une médaille d’or parce qu’elle a couru la plus vite au tombeau (du Christ). On va en faire notre sainte patronne ! ».
Paris compte plus d’une centaine d’églises et de chapelles dont certaines, bien que centrales, sont sous-utilisées, il était évidemment bien trop compliqué d’en affecter une à l’aumônerie des Jeux Olympiques… En revanche, après saint Paul coach sportif, il n’était guère étonnant que Mgr Marsset s’en prenne à sainte Marie-Madeleine…
Pas de messe au village olympique, sauf pour les protestants…
De même, les organisateurs des Holy Games, Mgr Marsset en tête, ont beaucoup communiqué sur le centre multiconfessionnel du village olympique, les 160 aumôniers des diverses religions, et les différentes salles de prière aménagées par les différents cultes représentés dans ce préfabriqué de 400 mètres carrés, que décrit le journal (ex-)démocrate-chrétien Ouest-France :
« Chaque religion a aménagé une salle pour son lieu de culte. Les représentants de l’islam ont opté pour une mosquée sans décoration « afin de ne pas heurter les sensibilités », explique Najat Benali. Dans l’espace du culte juif, des rouleaux de la Torah sont mis à disposition et des clichés de douze synagogues emblématiques à travers le monde sont affichés… Dans le temple hindou, des statues provenant d’Inde ornent la salle. « Nous avons voulu créer un environnement propre à la religion, ce décor fait partie du culte », précise Manan Bhavsar, aumônier hindou. « L’objectif du centre est qu’ils puissent exercer leur culte en toute liberté », rappelle Joël Thibault, aumônier du sport de confession protestante, présent sur le site ».
Donc tout était fait aussi pour que la messe puisse être célébrée au village ? Visiblement pas, et il a fallu le retour au pays du religieux salésien polonais, le père Plen, aumônier de la délégation sportive polonaise, pour l’apprendre. Celui-ci s’en indigne dans les colonnes du journal polonais Tysol :
« Ayant l’expérience des jeux précédents, j’ai souhaité fixer à l’avance les horaires des messes. Cependant, il s’est avéré qu’il ne serait pas possible de célébrer la messe ici, car « ici il n’y a que la prière». – La Sainte Messe est la plus belle prière, mais ils étaient catégoriques. Je n’ai pas pu la célébrer et je ne peux toujours pas le comprendre », ce qui est visiblement une rupture avec les Jeux Olympiques des éditions précédentes, comme l’explique encore l’aumônier :
« Lors des jeux précédents, il était possible de célébrer la messe dans le village olympique, même si c’était différent pour les jeux d’été de Tokyo et les jeux d’hiver de Pékin, car il y avait une pandémie, donc il y avait aussi des restrictions. À l’époque, le centre œcuménique était géré en ligne. Mais aujourd’hui, la possibilité de célébrer l’Eucharistie est bloquée. Je ne sais pas qui a eu une idée aussi absurde ».
Visiblement, les évêques des Holy Games ont oublié de communiquer sur le sujet. Sauf, au détour d’une dépêche de Vatican News, où cette fois c’est Mgr Gobilliard, bombardé délégué pour l’Eglise aux Jeux Olympiques à l’automne 2022, alors qu’il n’était qu’auxiliaire du diocèse de Lyon, qui prend un peu la lumière : « ainsi, un temps de prière entre chrétiens a lieu deux fois par jour dans le centre. Mais la messe est célébrée à 300 mètres, en dehors du village olympique, dans l’église de Saint-Ouen-le-Vieux. «C’est plus calme, plus extérieur, plus intime aussi pour les athlètes», continue Mgr Emmanuel Gobilliard. Deux messes en français par jour sont célébrées, et s’y ajoutent des messes dans d’autres langues, en polonais, en anglais…
la toute fin de son article du 23 juillet sur le centre multiconfessionnel et son organisation, la Croix précise que « le culte protestant sera proposé dans l’enceinte du centre »… tandis que les catholiques y renonçaient. Tout un symbole…
« Ne pas célébrer la messe, c’est faire l’unité œcuménique » : l’Eglise de France à plat ventre devant les laïcards
La Croix, en mars 2024, revenait sur la genèse du centre interconfessionnel des Jeux Olympiques, où visiblement les militants de la laïcité avaient tenté d’interdire toute prière et toute messe, au début : « Au départ, il ne devait être qu’un espace d’information pour rediriger les athlètes vers des lieux de culte en Île-de-France et un lieu d’entretien avec les aumôniers », confie l’un des responsables religieux. Par crainte du prosélytisme, les temps de prière ou de célébration avaient ainsi d’abord été exclus. « Ensemble, poursuit-il, nous avons expliqué qu’un musulman devait pouvoir faire ses cinq prières, un hindou ses rites de purification, et qu’on ne pouvait pas refuser à un athlète chrétien de recevoir la communion. Il a fallu faire comprendre que tout accompagnement spirituel se faisait aussi dans la prière. »
Bref, les laïcards ont été sportivement renvoyés dans leurs 22… sauf par les catholiques qui ont préféré se dissoudre. La Croix rapportait ainsi une étrange citation : « pour Mgr Emmanuel Gobilliard, délégué du Vatican pour les Jeux olympiques, et au cœur du dispositif de l’Église catholique pour l’événement baptisé « Holy Games », ne pas célébrer la messe, c’est justement « faire le choix d’une unité œcuménique ».
Ne pas célébrer la messe au village olympique, interdire de la célébrer aux chapelains qui veulent quand même le faire dans une salle qui a été aménagée (en théorie) pour cela, ou la reléguer dans la crypte d’une église en forme de temple, au nom d’un énième concept forgé de toutes pièces, « l’unité œcuménique » , ou pour avoir le quitus des Fils de la Veuve – ce qui peut toujours être utile pour recevoir un hochet républicain voire pour une nomination, est-ce le programme des évêques Marsset et Gobilliard ?
Là aussi, ils ont quelque peu oublié de communiquer sur le sujet.
“pas de messe sauf pour les protestants”… sauf que chez les protestants, on parle plutôt de “culte” (les réformés) ou de “service” (les anglicans ou les luthériens). Il faut utiliser les termes adéquats pour parler d’un sujet aussi sensible.
et puis de toute façon, il y a beaucoup plus grave, et cela RC ne l’a pas vraiment commenté : la réaction des évêques, surtout s’ils s’abandonnent à la CEF, a été plutôt molle face à ce scandale public que constitue la cérémonie d’ouverture des jeux. Les évêques n’ont pas défendu la foi des fidèles ainsi humiliés par ces blasphèmes et ces calomnies envers la religion chrétienne et une personnalité qui elle-même confessait la foi catholique.
“Déjà au séminaire, il se tricotait une mitre ” ( un prêtre ayant bien connu le jeune Emmanuel Gobillard)