Tant que c’est au nom de la synodalité… Dans une prise de parole qui comme nombre de lettres pastorales de nos évêques, piétine allégrement la notion de concision – douze pages ! – Mgr Garin s’épanche sur la synodalité, pour finalement avouer au détour de la page 7 qu’il réduira le nombre de paroisses, qui sont actuellement 65, à quinze.
“Dans plusieurs doyennés (mais ce n’est pas vrai partout dans le diocèse) vous faites aussi le constat que certaines EAP ne fonctionnent plus.
Bien sûr, devant la perspective de simplifier l’organisation du diocèse en allant vers 12 à 15 paroisses, des craintes s’expriment. La simplification de notre millefeuille ne doit pas être synonyme de centralisation. Il ne s’agit pas de créer des déserts spirituels. Il nous faut cependant être lucides. Notre diocèse a un système organisationnel complexe (plus de 70 comptabilités !).
Même si le droit canon permet de confier l’administration d’une paroisse à une équipe de laïc, voire à un diacre (canon517 § 2), il faut dans tous les cas qu’un prêtre modérateur de la charge pastorale soit nommé. Or un prêtre ne peut accompagner à lui seul 7 ou 8 EAP et 7 ou 8 CEP. Oui, nous nous orientons vers une réduction du nombre de paroisses pour diminuer le nombre de comptabilités, le nombre de réunions et d’instances. Mais cette simplification ne veut pas dire une diminution des communautés locales et un désengagement des personnes engagées. Il ne s’agit pas de déserter certains lieux. Il s’agit de réorienter davantage les forces vers la mission que dans l’administration.
C’est pourquoi cette simplification administrative ne peut se faire qu’en maintenant et démultipliant les fraternités locales, les mouvements, les groupes de prières qui assureront la proximité, maintiendront vivantes les communautés locales, feront vivre les églises, développeront la pastorale de la Visitation. Le pape François définit la paroisse comme une « communauté de communautés » (EG 28), je préciserai une « communauté de Fraternités, de mouvements, de groupes de prières »
Mgr Garin tout feu tout FLAM
Et rien de tel qu’un acronyme qui claque au milieu des EAP et des CEP. Plutôt que d’aller piocher dans ceux de l’enseignement catholique – il y a le COCONCON chez nos amis belges (si, si ! ), Mgr Garin invente le FLAM, alors qu’il y a le feu à ce point que même les laïcs en mission dans les paroisses peinent à être renouvelés. “Cette transformation s’accompagnera d’un renouvellement des modalités d’animation des paroisses. Nous essaierons de faire en sorte que chaque paroisse soit animée par une équipe de 2 prêtres minimum (l’idéal serait 3). Il nous faudra bien sûr regrouper les comptabilités et surtout renouveler et préciser la mission des Conseils économiques paroissiaux qui joueront un rôle important. Progressivement, des FLAM, des Fraternités Locales d’Animation Missionnaires, remplaceront les EAP.
Les 4 mots sont importants : la Fraternité Locale (c’est-à-dire la proximité), Animation, Mission. Elles auront, avec les prêtres et les diacres, la charge d’animer la paroisse dans une perspective missionnaire. La Fraternité des Missionnaires Diocésains sera chargée de soutenir ces FLAM. Le but étant que chaque membre d’une FLAM ait un référent au niveau de la Fraternité des Missionnaires Diocésains. De même, que chaque membre du CEP ait un référent au niveau de la Curie“.
Mgr Garin, évêque érigé en modèle par KTO, n’a certainement jamais lu Courteline…