Le conseil presbytéral du diocèse de Saint-Claude dans le Jura s’est réuni début mai dernier et a fait des constats peu rassurants, si on traduit la novlangue habituelle
- il n’y a plus assez de curés : “il est urgent de repenser la vision pastorale et la mission du diocèse, ainsi que la vie et le ministère des prêtres dont le nombre de plus en plus réduit, pose un réel problème pour répondre aux demandes diverses et variées du peuple de Dieu“.
- si l’installation d’EAP (équipes d’animation pastorale) pourrait être une solution pour remplacer à terme les curés [les fameuses ADAP, assemblées dominicales en l’absence de prêtres], après un demi-siècle de “printemps de l’Eglise”, même elles peinent à être renouvelées. Le conseil presbytéral a proposé ainsi de “nommer des “personnes relais” dans les villages, surtout là où il est difficile de renouveler l’EAP“.
En mars dernier, dans une longue lettre pastorale, Mgr Garin a annoncé la mise en place de “fraternités paroissiales” et quatre déplacements dans les divers secteurs du Jura pour expliquer le concept et rencontrer les fidèles.
Par ailleurs, Mgr Garin a expliqué qu’à son arrivée début 2021 dans son diocèse, “concernant mon presbyterium, j’allais rapidement me retrouver avec moins de 10 prêtres incardinés et une quinzaine de prêtres fidei donum, essentiellement venus d’Afrique [et d’Inde], dont il fallait repenser l’accompagnement.
Le diocèse de Saint-Claude est très étendu géographiquement avec certaines zones plus désertiques et d’autres plus densément peuplées. L’établissement d’un plan diocésain unique est difficile, les mêmes intuitions doivent être adaptées en fonction des régions : montagnes, lacs, vignobles et plaines. À titre d’exemple, dans le Haut-Jura il n’y a que quatre prêtres tandis qu’à Lons-le-Saunier ils sont une quinzaine en comptant les fidei donum. Ce ne sont pas du tout les mêmes réalités“.
De façon plus classique, il a aussi fait appel à la communauté Saint-Martin pour prendre en charge dès septembre 2023 la paroisse de Dole, au nord du diocèse, entre Besançon et Dijon – et seul lieu où existe une messe tridentine diocèsaine bimensuelle.
Comme “Riposte Catholique” semble l’ignorer , je signale qu’en 1988 la congrégation pour le culte divin a édité un “Directoire pour les assemblées dominicales en l’absence de prêtre”. Ce texte n’a jamais eté abrogé, Josef Ratzinger y a même fait référence en 2004. Tout ce qui a eté dit sur les ADAP de la part de pretres, d’évêques et de théologiens ne reflète que leur opinion sur le sujet. Les ADAP ne peuvent évidemment pas avoir lieu sans l’accord de l’évêque et du curé modérateur. Comme diacre , j’en anime toutes les semaines : sans elles, des villages de montagne n’auraient jamais la communion. Se référer à St Justin: “Les diacres vont porter la communion hors de la ville” (IIe siècle).
Il ne faut pas confondre EAP et ADAP, ça n a tien à voir
Il ne faut pas les confondre, mais elles tiennent de la même logique – concevoir une Église sans prêtres, dans une fuite en avant, plutôt que de gérer les questions de fond, en se disant que les laïcs vont remonter la situation et qu’il n’y aura pas à s’interroger sur le pourquoi du comment.
Le résultat est que ça s’effondre quand même.
Au sigle ADAP il a avait été proposé Assemblée Dominicale en Attente de Prêtre, ce qui avait été refusé car cela signifiait qu’il manquait quelqu’un, or c’est bien le cas. Vous être diacre et donc ministre ordonné et formé à la liturgie, ce qui est déjà mieux qu’un simple laïc (que je suis) pour présider une assemblée. Je vous félicite d’avoir répondu à l’appel de Dieu de son serviteur l’évêque et j’admire la mission que vous accomplissez -sans rémunération probablement- auprès de fidèles qui seraient privés de la sainte communion. Cette dernière est toutefois impossible sans prêtre pour consacrer .
Ce qui est choquant, c’est l’enthousiasme idiot des progressistes devant la raréfaction des prêtres. Selon eux, grâce à cela, les laïcs allaient remplacer les prêtres pour le bien de l’église. Or le constat est là : lorsqu’il n’y a plus de prêtre, après quelques années, il n ‘y a plus de laïcs, et c’est ce que l’on constate dans le diocèse de Saint Claude comme ailleurs.
Très juste !
Au-delà des atermoiements, explications-contorsions, voeux pieux et dialectiques foireuses dignes d’une shampouineuse devant sa machine à café, ne convient-il pas de se poser la question qui tue, l’unique interrogation légitime devant le problème soulevé ?
Le concile Vatican II est-il, finalement, un succès indiscutable ou un échec cuisant ?
Monseigneur Garin, en haussant ses épaules épiscopales avec une commisération douloureuse, devrait répondre, doit répondre et vous répondra qu’il s’agit d’une question complotiste,indigne et sans rapport avec le sujet.
Dans un petit village de Corrèze un diacre permanent de nationalité Belge ,retraité et vivant à quelques kms ,est venu célébrer une de ces cérémonie , j’avoue qu’il a très bien expliqué ce qu’il était, père et grand père,que les hosties consacrées l’avaient été par le curé du secteur et non par lui, en fait toute une catéchèse bien adaptée à l’auditoire .
Quelques jours plus tard ,à l’épicerie du village ,des personnes me déclarent :” Nous ne savions pas que les prêtres pouvaient se marier et avoir des enfants”,et de me citer l’exemple de ce diacre permanent,je leur explique à nouveau ce que ce diacre avait pourtant clairement expliqué, deux semaines plus tard le diacre revient ,nous étions deux dans l’église !
Une situation analogue s’est produite dans une petite cité de cette belle région , à quelques kilomètres .
Je constate simplement que la chapelle de la Fraternité Saint Pie X du diocèse est comble chaque dimanche, et qu’aux beaux jours une partie de l’assistance entend la messe à l’extérieur !
Les Eglises d’Inde et d”Afrique ont toujours besoin de prêtres afin de poursuivre l’évangélisation de leurs pays , les prêtres Fidei Donum sont une bonne chose,mais il me semble nécessaire que des Eglise locales soient assez vivantes afin de fournir de bonnes et nombreuses vocations !
“France qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ?”, et j’ajouterais :”qu’as-tu fait de tes fidèles et de tes vocations ?”
Le saint curé d’ars disait ” laissez un village sans prêtre pendant quelques années :ils finiront par adorer des bêtes“
2 réflexions au commentaire de Karr: le peuple de Dieu si on peut l’appeler ainsi est d’une ignorance crasse parce que depuis les années 70 les pseudo-pasteurs de l’ Eglise conciliaire se sont cru obligés de changer toutes les règles du caté et au lieu d’enseigner la Foi ils ont fait faire des dessins aux catéchisés résultats de l’opération des analphabètes de notre religion.
Par idéologis les épiscopes conciliaires ne se posent aucune question: par ex pour quoi les églises des tradis sont pleines et quez les chapelles de la FSPX sont pleines à craquer. Mais là ce serait trop leur demander; ils préfèrent gérer la pénurie, ces gens-là seraient responsables dans une entreprise ils seraient vtrés rapido presto car incapables de gérer. Ils pourraient au moins prêter les églises aux tradis qui eux feraient le plein mais que voulez-vous quand on se soucie plus de sa carrière que du salut des âmes voilà ce qui arrive
à Gaudete,
Je suis pleinement en accord avec vous, né en 60 j’ai connu les coloriages du kt ,que dire de mon 1° cycle de séminaire !
Il serait plus que temps pour nos évêques ,et en premier lieu celui de Rome, d’entendre et de comprendre !