Communiqué de Renaissance catholique :
« Christianisme et géopolitique » ! Il fallait oser traiter un tel sujet, au cœur de l’été, alors que les médias ne bruissent que des JO à venir et de l’agitation politicienne provoquée par le Jupiter tonnant aujourd’hui installé à l’Elysée.
Un public attentif (150 personnes) et en partie renouvelé par rapport aux années précédentes pour assister à des conférences très documentées et argumentées ainsi qu’à deux passionnantes tables-rondes consacrées l’une à la guerre en Ukraine, l’autre à la situation au Moyen-Orient. Les orateurs confirmés de nos universités (Philippe Conrad, Jean-Pierre Maugendre) reçurent le renfort, apprécié, de conférenciers plus épisodiques (Jean-François Chemain, Antoine de Lacoste) voire totalement nouveaux dans ce cadre (Gal Alexandre Lalanne-Berdouticq, Cl François-Régis Legrier, Jean Desroche, Marc Fromager, Nikola Mirkovic, François Martin, Gal Marc Paitier, Thibault Van den Bossche, Jean-Baptiste Bless). Les analyses, parfois divergentes, souvent complémentaires, ont cependant permis de livrer aux participants une multitude de faits, chiffres, déclarations leur permettant d’y voir un peu plus clair dans des situations trop souvent caricaturées par les médias dominants. Une abondante librairie, largement mise à contribution, permit à chacun de s’approvisionner en livres pour approfondir les sujets traités.
Une université d’été catholique ne saurait cependant se limiter à une succession de conférences si brillantes soient-elles. Les participants bénéficièrent ainsi d’une émouvante soirée en compagnie d’Apolline et Amalia Denis à l’occasion d’une représentation théâtrale très réussie « La petite espérance » inspirée du « Porche de la Deuxième vertu » de Charles Péguy. Quand l’âme de la chrétienté nous rejoint à travers les passeurs de génie que furent Charles Péguy, André Charlier et Dom Gérard Calvet, premier abbé du Barroux et oncle d’Apolline Denis. Quant au chœur de l’Oriflamme, il anima une fort sympathique soirée de chants. Les temps difficiles que nous vivons rendaient logique un pèlerinage à l’île Bouchard, lieu d’apparition de la Sainte Vierge en 1947, appelant à prier et à se sacrificier pour la France dans un contexte politique et géopolitique déjà très complexe. Nous y fûmes très charitablement accueillis par le recteur du sanctuaire, pouvant réciter le chapelet dans l’église Saint-Gilles. Moins charitable fut l’attitude de Mgr Jordy, archevêque de Tours, qui interdit la célébration de la messe romaine traditionnelle dans l’église paroissiale d’Abilly, contrairement aux deux années précédentes. Les participants de l’Université d’été y récitèrent un chapelet.
« Suite au Motu Proprio Traditionis custodes et aux réponses aux dubia, la messe selon le missel de 1962 ne peut être célébrée que dans certains lieux, et les autres sacrements selon les vetus ordo ne peuvent plus être célébrés » nous écrivait-il le 2 juillet. Tout cela au grand scandale du maire : « La commune finit de payer l’an prochain les travaux de l’église et l’évêque interdit la messe dans l’église. Vous êtes une religion de fous ! » Et à la stupéfaction de nombreux participants tout à fait étrangers à la conception particulière de « l’accueil de l’autre » que pratique l’Eglise conciliaire vis-à-vis de ses enfants qui ne demandent qu’à prier comme leurs pères l’ont fait : « C’est grotesque ! ». Les messes furent donc célébrées par le père Danziec dans une salle municipale, aménagée pour l’occasion, à 300 mètres de l’église paroissiale…vide.
La vingtaine d’enfants de la garderie, présents grâce à un tarif spécial Familles, bénéficia de la présence d’un séminariste spécialement consacré à eux pendant tout le séjour. Ce fut un accompagnement spirituel très apprécié.
En ces temps de destruction programmée des liens sociaux et d’épreuves pour l’Eglise et la France, ces quatre journées en chrétienté, servies par une organisation matérielle impeccable et un traiteur de qualité, toutes générations confondues, dans la paix et la bienveillance, l’étude et la prière, furent une grande grâce pour tous les participants dont beaucoup en conclusion n’avaient qu’une question : quel est le thème de l’an prochain et où cela aura-t-il lieu ?
Jean-Pierre Maugendre