Tandis que des initiatives (nuit de prière et d’adoration à Digne, messe dans toutes les paroisses à Nantes) commencent à émerger dans les diocèses au sujet de la loi qui doit légaliser l’euthanasie en France, l’évêque de Papeete Mgr Cottanceau, depuis les antipodes, s’interroge sur le “droit à mourir” porté en étendard par les défenseurs de “l’aide active à mourir” et autres formes d’euthanasie :
“Depuis ce Lundi 27 Mai, le projet de loi sur la fin de vie est examiné en première lecture par les députés. De façon insidieuse, l’euthanasie est introduite dans le code de la santé publique alors qu’à proprement parler, donner la mort à quelqu’un n’est pas un soin qui vise à guérir ! L’enjeu fondamental qui se cache derrière ce débat sur l’aide à mourir est bien le respect de la dignité humaine. Dans sa déclaration de 2024 « Dignitas Infinita » approuvée par le Pape François, le Dicastère pour la doctrine de la Foi souligne au n°51 :
« Il existe un cas particulier d’atteinte à la dignité humaine, plus silencieux mais qui gagne beaucoup de terrain. Il a la particularité d’utiliser une conception erronée de la dignité humaine pour la retourner contre la vie elle-même. Cette confusion, très répandue aujourd’hui, apparaît au grand jour lorsque l’on parle d’euthanasie. Par exemple, les lois qui reconnaissent la possibilité de l’euthanasie ou du suicide assisté sont parfois appelées “lois sur le droit de mourir dans la dignité“. L’idée que l’euthanasie ou le suicide assisté sont compatibles avec le respect de la dignité de la personne humaine est largement répandue »
Ce « droit à mourir dans la dignité » a été pris comme nom par une association, l’ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité) qui milite en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Dans un article intitulé « Aux origines de l’ADMD : eugénisme anglo-saxon et “internationale Humaniste” » (Valeurs actuelles, 21 juillet 2023), Grégor Puppinck cite les propos d’Odette Thibault, l’une des fondatrices de l’ADMD : « Tout individu ne possédant plus ces facultés [intellectuelles] peut être considéré dans un état sous-humain ou infrahumain, poussé à l’extrême dans le cas du débile profond ». Dès lors, ajoute-elle, « beaucoup d’individus sont des morts-vivants, déjà morts à l’humain bien avant la fin de leur vie organique ». Les tuer ne serait donc pas un meurtre, puisqu’ils seraient déjà morts à l’humanité. Elle ajoute : « Prolonger cette déchéance est, à mon avis, une des plus graves atteintes qu’on puisse porter à la dignité humaine. ». Poursuivant son analyse, Grégor Puppinck, dans un autre article intitulé « Euthanasie, le double discours radical de l’ADMD » (Valeurs actuelles, 27 septembre 2023) écrit : À ces arguments sur l’indignité et l’inhumanité de la fin de vie s’ajoutent des considérations économiques, sur la charge sociale des personnes handicapées et séniles. Odette Thibault (de l’ADMD) écrit encore à propos des personnes âgées : « Dès qu’ils sont inutiles, ou qu’ils représentent une charge supplémentaire, comme c’est le cas dans les périodes de pénurie, on est content de les voir disparaître. » Un autre administrateur historique de l’ADMD, Albert Cuniberti, ajoute, dans le bulletin de l’association : « L’acharnement que l’on met à conserver une dérisoire caricature de vie à un nombre croissant de vieillards qui ne le souhaitent pas, coûte de plus en plus cher et devient pour la société une charge de moins en moins supportable. »
Face à ces propos, le document « Dignitas Infinita » rappelle « qu’il faut réaffirmer avec force que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est propre et inaliénable, mais qu’elle peut devenir une occasion de renforcer les liens d’appartenance mutuelle et de prendre conscience de la valeur de chaque personne pour l’ensemble de l’humanité. La vie humaine, même dans sa condition douloureuse, est porteuse d’une dignité qui doit toujours être respectée, qui ne peut être perdue et dont le respect reste inconditionnel. En effet, il n’y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d’être digne et peut donc être supprimée : « la vie a la même dignité et la même valeur pour tous : le respect de la vie de l’autre est le même que celui que l’on doit à sa propre existence ». Tout être humain, quelle que soit sa condition de vulnérabilité, reçoit sa dignité du fait même qu’il est voulu et aimé par Dieu. »
Puissent les dirigeants qui voteront la loi être accessibles à cette vérité que les croyants, disciples de Jésus Christ veulent révéler pour que notre société soit tournée résolument vers la vie !
† Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU
C*est bien mal parti !
Un Magistère conciliaire défaillant
Dès évêques qui “s’interrogent” alors qu’ ils ne prennent aucune initiative pour se comporter en défenseurs de la cité, et au sein de celle-ci, des plus faibles.
Ils n’ont pas protesté dans leur écrasante majorité contre le mariage pour tous, ni contre le passe sanitaire ni contre la constitutionnalisation de l’avortement. Pourquoi le feraient-ils pour la légalisation de l’euthanasie ?
On ne saurait se suffire de belles paroles (et encore :elles viennent souvent du faux magistère du pape actuel) ni d’appeler à la prière (des fidèles le font déjà). Que ces évêques se libèrent de “l’esprit du Concile” et se comportent comme le firent Mgr Saliège, Mgr de Galen, les cardinaux Midzenty et Wysinsky en descendant dans l’arène politique. Il est plus que temps et s’ils le font, nous, les fidèles, offensés par de telles mesures inhumaines qui offensent déjà Dieu, créateur et père, nous les soutiendrons.
Action !