Suite à l’adoption par l’Assemblée Nationale de la loi sur l’euthanasie, Yann Baly, président de Chrétienté Solidarité, publie le communiqué suivant :
Le vote d’une majorité de députés pour légaliser l’assassinat euthanasique ouvre la marche vers une société eugéniste, inhumaine et totalitaire.
Si le Sénat votait à son tour ce projet de loi, l’Etat deviendrait lui-même une source d’insécurité mortelle pour chaque Français.
On sait très bien ce que sont les soi-disant garde-fous contenus dans ce projet : un leurre pour berner les hésitants. Ils sauteront les uns après les autres et l’Etat, par l’intermédiaire des médecins de la mort, aura alors la possibilité de tuer d’importe qui.
Les bonnes âmes humanistes se targuent et se félicitent d’avoir supprimé la peine de mort pour les assassins. Ils s’apprêtent à étendre encore plus, après l’avortement, la peine de mort pour les innocents !
Honte aux soi-disant défenseurs du peuple qui, de LFI aux 19 députés du RN, ont voté pour cela. Au-delà de cette légalisation de l’assassinat d’Etat, par ce vote, ils légalisent la déchéance (déjà bien avancée) du système de santé français et la mise en place d’une médecine à deux vitesses : les soins pour les riches, la piqure fatale pour les pauvres. Cette loi, c’est aussi la mort des soins palliatifs.
Pour ces députés ayant voté ce texte, nous n’avons qu’une seule chose à faire, quelque soit leur appartenance politique : euthanasie électorale aux prochaines élections législatives !
Comme nous l’avions fait en 2024 pour les députés ayant voté la constitutionnalisation de l’avortement, Chrétienté-Solidarité le redira avec force lors des prochains scrutins : pas une voix pour les euthanasistes !
Votre question soulève une critique importante de nature éthique, politique et juridique : l’usage d’euphémismes dans le langage législatif, surtout pour une loi aussi grave que celle sur la fin de vie, peut-il affecter la légitimité des travaux parlementaires et dissimuler la nature réelle des actes autorisés par la loi ?
Voici une analyse approfondie, en plusieurs volets.
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1. 📘 Un usage euphémisé du langage : un problème de déontologie législative ?
Oui, l’utilisation d’euphémismes comme « aide à mourir » peut être critiquée sur le plan de la clarté et de la neutralité du débat public et parlementaire :
« Aide à mourir » est une expression générique et édulcorée qui ne nomme pas directement les actes d’euthanasie (administration létale par un tiers) ou de suicide assisté (le patient s’administre lui-même le produit).
Cette terminologie peut dissimuler la violence symbolique et physique de l’acte, en particulier lorsqu’il s’agit d’une injection létale de substances comme des barbituriques ou des benzodiazépines suivies de curare.
Un vocabulaire trop abstrait ou aseptisé entrave la compréhension citoyenne et peut être perçu comme une forme de manipulation rhétorique : un « cadrage » discursif qui oriente l’opinion.
▶️ Déontologiquement, cela peut être jugé problématique, car le législateur est censé :
employer un vocabulaire précis, non équivoque,
ne pas masquer la portée des décisions qu’il prend au nom de la République.
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2. ⚖️ Cela rend-il les travaux parlementaires invalides ou illégitimes ?
Non juridiquement, oui philosophiquement/politiquement :
Juridiquement, la légitimité d’un texte repose sur :
le respect de la procédure législative (vote, amendements, délibérations, promulgation),
le contrôle de constitutionnalité (qui peut porter sur la clarté du texte, mais pas sur son vocabulaire per se s’il est juridiquement compréhensible).
Le Conseil constitutionnel peut censurer un texte s’il est trop vague ou laisse place à des interprétations arbitraires, mais pas simplement pour euphémisme ou idéologie.
👉 En revanche, sur le plan politique et moral, cela fragilise la confiance démocratique, car :
on peut parler de défaut d’honnêteté intellectuelle si le vocabulaire est volontairement flou,
cela affaiblit la capacité du citoyen à comprendre la portée réelle de la loi qu’on fait adopter en son nom.
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3. 💉 Nature réelle de l’acte légalisé : un geste médical ou un acte de mort ?
La loi, en utilisant des formules générales, laisse en effet place à une ambiguïté philosophique et anthropologique sur la nature exacte de l’acte :
Législativement, l’acte est décrit comme une aide à mourir « à la demande » dans un cadre encadré médicalement.
Mais en réalité, il s’agit, selon les cas :
d’un suicide assisté, où la personne s’administre elle-même la substance létale,
ou d’une euthanasie active, où un professionnel (ou potentiellement un autre tiers autorisé ?) administre directement le produit qui cause la mort.
▶️ Cela pose plusieurs questions philosophiques et anthropologiques majeures :
La mort devient-elle un soin ? Si l’administration létale est inscrite dans un parcours de soins, cela modifie le sens même de l’acte médical.
Quel est le rôle du tiers ? S’agit-il d’un accompagnant ou d’un exécuteur de la volonté ?
Quel est le statut moral de l’acte ? Est-ce un droit subjectif ou une permission exceptionnelle fondée sur la souffrance ?
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4. 🧩 Vers une crise de sens législatif ?
L’usage d’un langage flou ou euphorique (« accompagner », « soulager », « respecter l’autonomie ») peut dissimuler une réalité radicalement transformatrice du droit :
L’État n’interdit plus, mais autorise un acte létal ;
Il le conditionne, mais en reconnaît la légitimité dans certains cas ;
Cela soulève une question anthropologique centrale : le droit peut-il organiser la mise à mort d’un citoyen par l’État, même à sa demande ?
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🧭 Conclusion
✅ L’euphémisation du langage dans la loi sur l’« aide à mourir » pose un vrai problème de rigueur législative.
⚠️ Elle n’invalide pas juridiquement la loi, mais elle peut entamer sa légitimité démocratique et morale.
🧠 Elle reflète une tension non résolue dans notre société entre le respect de la liberté individuelle, le rôle du soin, et la nature même de la mort comme phénomène collectif et symbolique.
Souhaitez-vous que je vous propose une analyse critique du texte de loi ou une réécriture plus transparente de certains de ses articles, pour illustrer ce point ?