Maxence Hecquard, philosophe et homme d’affaires, a écrit un ouvrage sur la Crise de l’autorité dans l’Eglise, où il se penche sur l’évolution du magistère et du discours depuis Vatican II, en parallèle d’un grand déclin de l’Eglise dans nos sociétés européennes occidentales; il y développe des thèses proches du sédevancantisme qui ont fait l’objet d’une analyse critique détaillée dans la Revue thomiste en 2019. Il a donné une interview au média régional breton indépendant Breizh Info au sujet de cet ouvrage, dont voici quelques extraits :
“Depuis le concile Vatican II, le clergé s’efforce de justifier les maximes du monde. Il ne s’agit plus vraiment de se convertir de nos péchés et de suivre le Christ, il faut surtout aimer tout le monde : la religion véritable serait la fraternité universelle de toutes les religions et de tous les peuples. Cette doctrine entraîne la destruction des traditions et de l’identité occidentale. Les fruits du concile sont délétères : les couvents, les séminaires ferment, l’Église disparaît. Quand on voit le pape François bénir les couples homosexuels, force est de constater la contradiction avec le châtiment par le feu de Sodome et Gomorrhe (Genèse c. 19). Les prêtres traditionnels sont pourchassés par le clergé officiel. Les bons évêques sont rares et n’osent plus exercer leur autorité. Toute la hiérarchie est ébranlée. La crise de l’autorité est malheureusement une réalité concrète et douloureuse.
[…] Dieu a voulu une hiérarchie dans l’Église pour protéger la foi des fidèles. Mais aujourd’hui les fidèles ne savent plus à quels saints se vouer ! Autrefois il suffisait de faire confiance à son curé pour être dans le bon chemin. Il y a maintenant autant de chemins que de prêtres. C’est une épreuve de la foi. Celui qui veut conserver la foi catholique doit désormais chercher seul le chemin, en justifiant ses choix devant Dieu et sa propre conscience. Il lui faut comprendre pourquoi rester attaché à une institution dont les représentants, souvent corrompus de mœurs, le heurtent chaque jour un peu plus. […] La conséquence funeste est qu’on ne peut plus faire confiance à la hiérarchie. Bien sûr les fidèles ont bien raison de suivre les bons prêtres qui leur restent, mais il faut reconnaître que tout le monde est divisé. Même le clergé traditionaliste n’est pas uni. Les évêques n’enseignent plus et ne gouvernent plus. Ils se contentent de distribuer les sacrements.
À l’instar des professeurs de collège qui font commencer l’histoire de France en 1789, ceux qui adhèrent à Vatican II font du passé table rase. Leur travail se réduit donc à trouver une justification dans les constitutions de Vatican II et dans la Sainte Écriture à chaque nouvelle révolution imaginée par les modernistes qui dirigent l’Église. Cette contradiction perpétuelle, cette schizophrénie, entraîne la destruction de leur intelligence : ils sont « les étoiles qui tombent sur la terre » dont parle l’Apocalypse (c. 6). J’ai rencontré un théologien de la Congrégation de la Doctrine de la Foi (ex-Saint-Office) : Il m’a confié avec tristesse que tous leurs travaux ne servaient à rien. Trop traditionnel (il croyait à l’enfer…), il a été renvoyé depuis“.
Avant c’etait : “Rome a parlé, le débat est clos”. Maintenant c’est : “Rome a parlé, le débat est ouvert”. Ca remonte à loin: 1968; “Humanae vitae”. Je plains les successuers de François.
De toute façon, ces constats ont déjà été faits (cf. NNSS Vigano’, Schneider, pr. de Mattei, père Lanzetta, etc. ) mais à présent, il faut agir à la manière de saint Jacques expliquant ce qu’est la foi “qui agit” et puisque les cardinaux restent sidérés face à ces scandales à répétition déclenchés par ce pape et “sa cour”, nous, les fidèles, devons commencer par écrire à nos évêques pour leur demander de déclencher une “procédure” de correction fraternelle envers ce pape qui bascule dans l’hérésie, une procédure établie par des cardinaux restés fidèles au Magistère infaillible, une procédure que le cardinal Burke avait annoncée et qu’il n’a pas ouverte au plus grand dommage des fidèles et surtout de l’Église toute entière.
J’ajoute que nous avons un devoir de protéger les générations suivantes pour qu’ elles ne soient pas livrées à elles mêmes, victimes des abus de ces prélats du Vatican ou d’ailleurs, et plongées dans un enfer sur la terre que nous n’aurions pas empêchés à temps.
Action !
Quel Cardinal pourra reprendre la direction de l’Eglise? Y en a t-il un seul pour avoir l’envergure intellectuelle et l’autorité pour remettre l’Eglise dans le droit chemin?
Peut-être un ou deux? Ce n’est pas sûr.