Il y a aujourd’hui un peu plus d’une centaine d’évêques français actifs et plus de 80 évêques émérites, dont plus d’un tiers l’est devenu ces quatre dernières années. Un évêque révèle que « près de 10 % d’entre (eux) ont demandé à remettre leur charge ou ont été amenés par Rome à le faire ».
Depuis 2020, une trentaine d’évêques a rejoint un nouveau siège, la moitié de ces changements étant survenus sur la seule année 2023 et une dizaine l’année précédente.
Depuis 2020, près d’une vingtaine d’évêques ont été nommés. Une demi-douzaine de diocèses a vécu ces périodes de transition au cœur d’un scandale : Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg…
Les rumeurs de difficultés à « recruter » les candidats à l’épiscopat circulent avec intensité jusqu’à un refus public l’an dernier : Ivan Brient, annoncé officiellement comme futur évêque auxiliaire de Rennes (35), y a renoncé dans une lettre publiée en ligne. Cause officielle : la fatigue. Cause officieuse : …
Un théologien proche de la Conférence des évêques de France analyse la crise épiscopale :
« La théologie même de l’épiscopat, leur triple ministère, est en crise. Ils sont appelés à enseigner, mais ne sont plus écoutés. Et, dans un paysage social divisé, ils n’arrivent ni à faire percer leur prise de parole personnelle ni à s’allier autour d’un propos commun percutant. Ils ont la charge du gouvernement, or ils sont prisonniers d’un organigramme et de réunions tous azimuts avec, à l’horizon, une crise financière qui promet de faire des ravages. Il ne leur reste que le domaine de la sanctification. On comprend qu’ils soient épuisés. »