L’on pourra apprécier à travers le ton de ce communiqué le respect du diocèse du Havre pour les paroles du Pape François sur l’amour que porte notre Seigneur aux chrétiens et que les chrétiens doivent se porter entre eux. Le Pape François avait en effet déclaré “le fait que l’amour pour le Seigneur arrive en premier nous rappelle que Dieu nous précède toujours, il nous anticipe par son infinie tendresse. En aimant nos frères et sœurs, nous reflétons, comme des miroirs, l’amour du Père». Heureusement que, comme le précise le diocèse du Havre, c’est une “équipe de laïcs” qui s’est chargée de ce communiqué, qui aurait pu paraître, au vu d’un certain champ lexical, dans un bulletin du Komintern ou dans l’Humanité – à l’époque où elle était communiste et assujettie à la ligne du Parti.
Par ailleurs, dans ce communiqué, le diocèse du Havre répond – souvent, sans y répondre – à l’enquête de Paix Liturgique parue au début du mois d’octobre. Le communiqué, annoncé aux journalistes proches du diocèse il y a encore quinze jours, paraît à la veille des congés du 1er novembre. Les éléments cités dans le premier volet de ladite enquête de Paix Liturgique sur le diocèse du Havre, paru en juin 2022 – ne semblent pas, en revanche, avoir mérité de réponse du diocèse bien qu’ils troublent tout autant les fidèles. Le second volet de l’enquête de Paix Liturgique s’appuyait sur divers documents officiels, notamment des annexes que le diocèse du Havre faisait signer à ses bénévoles ou intervenants, ou les comptes diocésains 2020, 2021 et 2022 parus sur le site du Journal officiel, avec le rapport des commissaires aux comptes les accompagnants – c’est notamment dans ceux-ci, à la dernière page, qu’était indiqué le traitement du “dirigeant numéro 1” du diocèse du Havre.
Communiqué du diocèse du Havre :
Des fidèles du diocèse, ou au-delà de ses limites, nous ont exprimé leur trouble après des articles diffamatoires parus sur des sites traditionnalistes et qui visant à jeter la suspicion sur la gestion du diocèse du Havre et sur l’évêque. Nous ne sommes pas dupes des arrière-pensées des propagandistes qui ont répandu leurs calomnies sur ces réseaux sociaux. En réponse à ces allégations mensongères, une équipe de laïcs engagés bénévolement dans la gestion du diocèse, se sont attachés à rétablir la vérité et rassurer les personnes qui auraient pu être abusées dans leur bonne foi. Le diocèse du Havre est bien mobilisé tout entier dans un esprit de synodalité, au service de la mission que le Christ lui confie pour le monde de ce temps.
Désinvolture vis-à-vis des reliques du Précieux Sang – FAUX !
Depuis la Révolution et la confiscation des biens de l’Eglise en France, l’Abbatiale de Fécamp tout comme les reliques du Précieux-Sang sont la propriété de la Municipalité. Le diocèse du Havre en la personne du curé de la paroisse Saint Guillaume de Fécamp en est l’affectataire et a la charge de son animation religieuse et non de la conservation du patrimoine. En ce sens, il était tout à fait cohérent que ce soit le propriétaire qui récupère le bien volé – en l’occurrence, le reliquaire du Précieux Sang. En la circonstance, la présence de l’évêque ne vaut que par respect de la dimension religieuse de cette relique ; à cet égard, Monsieur le Maire de Fécamp n’avait pas nécessairement obligation de s’adjoindre, en mairie, la présence de Mgr Brunin lors de la récupération de l’objet volé.
Dans la même logique, il est bien de la responsabilité de la Mairie de Fécamp de veiller à la sécurisation des trésors à l’abbatiale.
A la suite de la restitution du reliquaire en mairie, une célébration eucharistique présidée par Mgr Jean-Luc BRUNIN entouré de nombreux prêtres, s’est déroulée à l’Abbatiale de Fécamp pour accueillir la relique du précieux sang, en présence de nombreux fidèles qui ont pu la vénérer.
Enormes déficits – Un diocèse virtuellement en faillite – FAUX !
Le diocèse du Havre n’est absolument pas en faillite. Aucune procédure d’alerte n’a été mise en place par le cabinet KPMG, commissaire aux comptes depuis plus de dix ans.
Par ailleurs la trésorerie excédentaire (4000 K€) permet de couvrir la totalité des dettes, ainsi que les frais de fonctionnement pendant une année, et ce depuis plusieurs années.
Pour ce qui concerne le résultat d’exploitation, il est fortement amputé par la dotation aux amortissements qui n’impacte pas la trésorerie.
Comme beaucoup de diocèses, la situation économique reste fragile et nécessite une vigilance accrue, laquelle se traduit par la mise en place depuis de nombreuses années :
- D’une gestion équilibrée de budgets.
- De procédures de suivi budgétaire et comptabilité analytique pour la curie, chaque paroisse, mouvement ou service. Le tout supervisé par des bénévoles experts en la matière.
Les orientations du diocèse du Havre au cours de la dernière décennie :
- Restructuration de l’immobilier en réponse aux besoins actuels et futurs ainsi qu’aux orientations pastorales écologiques et économiques :
- Acquisition des logements de prêtres favorisant la qualité de vie et la cohabitation de plusieurs prêtres.
- Développement des maisons d’Eglise, lieux d’accueil et de partage, dans le cadre d’une pastorale missionnaire renouvelée.
- Formation des clercs et des laïcs.
Il importe également de remarquer que le diocèse du Havre s’est fixé comme règle stricte, d’affecter le produit de toute vente de biens immobiliers à l’acquisition ou la rénovation de nouveaux bâtiments adaptés à la pastorale, ou pour l’entretien des églises et bâtiments appartement à l’église diocésaine, préservant ainsi le patrimoine du diocèse.
La vente d’un bâtiment, qui n’avait plus de fonction pastorale, a été affectée à une autre fin, celle du fonds Selam (en vertu de la résolution votée par les évêques de France le 8 novembre 2021 en vue d’indemniser les personnes victimes d’abus sexuels dans l’Eglise).
Qui peine à payer ses prêtres – FAUX !
- 27,58 salariés en E.T.P.
- 34 prêtres (incardinés ou venus d’autres diocèse de France ou de l’étranger). Grâce au denier des fidèles, chacun perçoit une rémunération de 1000 € par mois déduction faite des pensions de retraite. A cette rémunération, il convient d’ajouter la prise en charge par le diocèse du logement, des coûts de l’énergie ainsi que le remboursement des frais de déplacement dans le cadre de leur mission. [Note de RC : donc leur rémunération n’est pas de 1000€]
L’évêque le mieux payé – FAUX !
La rémunération nette mensuelle versée par le diocèse à l’évêque est de 24 €. A laquelle vient s’ajouter sa pension de retraite, portant sa rémunération globale à 1000 €, comme pour chaque prêtre du diocèse.
A noter que la plus forte rémunération concerne l’économe diocésain. Ce dernier est en fonction depuis 3 années ; il remplace un économe bénévole.
[Note de RC. Faux. L’économe diocésain du Havre est arrivé en mars 2021, d’après son profil LinkedIn – ce qui n’explique donc pas les chiffres de la rémunération du “dirigeant numéro 1” à la fin des comptes 2020. Par ailleurs, statutairement, le “dirigeant numéro 1” d’une association diocésaine ne peut être en aucun cas son économe. Ni “un laïc qui gère le diocèse du Havre pour le compte de l’évêque“, comme il nous a été répondu mi-octobre par les services diocésains. Laïc dont le nom n’a pas été divulgué].
Verrouiller la parole dans le diocèse – FAUX !
Deux notions distinctes sont mélangées relatives à un supposé déficit de liberté de parole dans le diocèse.
- D’une part, le respect de la confidentialité des informations et de la vie privée des personnes, est encadré dorénavant en France par le RGPD. Les rappels évoqués dans l’article ne font que reprendre la déclinaison pour les salariés et bénévoles du diocèse des normes édictées par la Loi qui protègent les personnes civiles ou morales.
- D’autre part, la mise en place de sécurités effectives afin de lutter durablement contre les abus sexuels dans l’Eglise. Les normes édictées ont été travaillées par une équipe d’acteurs pastoraux aidés par des experts en lien avec les milieux éducatifs. Ils reprennent d’ailleurs ce qui se fait dans d’autres institutions en contact avec la jeunesse. Il en va de crédibilité de l’Eglise et de sa légitimité à porter, dans la confiance, une parole qui fasse sens auprès de nos contemporains, en particulier des parents, des jeunes, des enfants.
Sur ces points, il ne s’agit pas d’un manque de confiance envers les acteurs de la pastorale, mais de responsabilité et de clarté.
Le Havre, le 31 octobre 2023