Les propos d’un évêque français sur les tradis, révélés par Paix Liturgique, ont suscité un important débat. Le docteur Philippe de Labriolle, dans les colonnes de Paix Liturgique toujours, revient sur un autre aspect des propos de Mgr Y, qui affirme à plusieurs reprises qu’un évêque “n’est pas obligé d’être comme Jésus” et que “ces comparaisons n’ont pas de sens“.
“Dans sa lettre 968, Paix liturgique restitue l’imprudente saillie, mise en objet, d’un évêque français désinhibé. Anonymisé par charité chrétienne, celui qui se reconnaîtra vraisemblablement, et sera probablement tancé vertement par ses pairs mitrés pour avoir “lâché le morceau”, celui-là, donc, n’est qu’un exemplaire moins rétentif et plus maladroit que les autres. Si la haine qu’il profère à l’encontre de ceux qui veulent rester catholiques n’est pas nouvelle dans la bouche d’un Ordinaire, notamment français, il est plus étonnant de saisir, à deux reprises dans l’échange relaté, une déclaration d’affranchissement vis à vis du Christ lui-même.
Le chapitre 27 de Lumen Gentium, Constitution Dogmatique sur l’Eglise du Concile Vatican II, déclare que “Les évêques, comme vicaires et délégués du Christ, gouvernent les Églises particulières qui leurs sont confiées, par le conseil, la persuasion, l’exemple, mais aussi par l’autorité et le pouvoir sacré, dont ils ne se servent que pour édifier leur troupeau dans la vérité et la sainteté (…).”. Certes, au chapitre 24, les évêques n’étaient encore que “successeurs des Apôtres”, recevant du Seigneur, à ce titre, “la mission d’enseigner toutes les nations et de prêcher l’Évangile à toute créature, pour que les hommes, par la foi, le baptême et l’accomplissement des commandements, obtiennent le salut (cf. Mt. 28,18; Mc. 16,15/16; Ac. 26,17s)”. On ne saurait nous reprocher de mettre en perspective deux textes d’autorité inégale. C’est pourquoi la montée en gamme de l’épiscopat, de la succession des apôtres (ch..24) au vicariat du Christ par délégation directe (ch.27) devrait logiquement signifier une exigence croissante vis à vis d’un évêque, celle d’une imitation de Jésus-Christ portée au plus haut degré concevable, à l’instar de Saint Paul affirmant “Pour moi, vivre, c’est le Christ” (lettre aux Philippiens, 21).
Un évêque qui déclare, par deux fois dans le même échange, “On n’est pas obligé d’être comme Jésus” doit donc se rétracter publiquement, à la mesure du scandale public. En excipant, si c’était le cas, d’un moment d’égarement favorisé par le lait de la treille, voire par quelque innocent pétard, l’imprudent pourrait adopter la “position basse” des contrits, en espérant la clémence du jury. Dans le cas contraire, c’est la déposition d’un démasqué qui s’impose. A la CEF de prendre ses responsabilités.
En réalité, un tel aveu d’éloignement de l’habitus épiscopal normé par Lumen Gentium, qu’il aboutisse ou pas à une sanction du sujet de l’énonciation apostate, ne peut qu’alimenter le doute sur le nombre réel d’Ordinaires qui, bel et bien, partagent in petto l’énoncé scandaleux. La haine des catholiques rigoureux, lesquels perdurent dans les diocèses, au delà des réserves d’indiens oû l’on voudrait les cantonner pour mieux les asphyxier, cette haine, donc, procède évidemment d’un éloignement du Christ, légitimé par un aphorisme tel que “On n’est pas obligé d’être comme Jésus”, d’autant que “Bis repetita placent”.
Les promus du chapitre 27 de Lumen Gentium sont au pouvoir. Mais le pouvoir n’est pas la puissance. De récentes démissions épiscopales en sont la preuve. Encore les démissionnaires n’ont-ils pas la déloyauté de se maintenir dans des postes dont le cahier des charges est, à leurs yeux, au delà de leurs forces. Et l’on ne saurait leur reprocher le cynisme d’un trêtre [*] mitré, prêt à l’éradication au sein de son troupeau, de ceux qui sont plus catholiques que lui.
Quand aux évêques qui ne démissionnent pas, car ils n’ont en rien démérité, ils sont assurés de nos prières“.
[*] : ce n’est pas une erreur, mais une référence au roman d’espionnage du même nom, où un service d’espionnage d’un pays de l’Est infiltre un de ses agents dans l’église orthodoxe locale, afin qu’il devienne évêque et détruise la Foi de l’intérieur.
J’ai toujours dit que les fidèles des paroisses traditionnalistes que certains évêques sont impatients de faire disparaître seraient bien inspirés de ne plus contribuer aux quêtes dominicales, tout en continuant à verser leurs offrandes sur un compte séquestre commun.
Il suffirait d’envoyer copie des relevés mensuels de ce compte à l’évêque du lieu, en général un diocèse chroniquement désargenté, jusqu’à ce qu’il craque et se résigne à l’inimaginable, tolérer une ou plusieurs paroisses traditionnalistes sur son territoire !
Un prêtre américain du Connecticut, le P. Kostler a fait réaliser en 2019 un sondage éclairant d’une lumière crue les différences d’opinion et de comportement religieux entre les fidèles du Novus Ordo et ceux de la messe tridentine:
– 2 % des catholiques pratiquant la messe en latin approuvent la contraception contre 89 % des catholiques pratiquant le NO.
– 1% des catholiques de la messe en latin approuvent l’avortement contre 51% de ceux du NO
– 99% des catholiques de la messe en latin ont dit qu’ils assistent à la messe hebdomadaire contre 22% de ceux du NO
– 2 % des adeptes de la messe en latin approuvent le « mariage gay » par opposition à 67 % de ceux du NO
– Il convient également de noter le taux des contributions à la vie de l’Eglise parmi les catholiques de la messe en latin, qui était près de six fois le montant des dons (à 6% de leurs revenus) comparé à celui des paroissiens du NO (à 1,2%).
– Les catholiques de la messe en latin ont également un taux de fécondité de 3,6 contre 2,3 pour ceux du NO, ce qui indique « une taille moyenne des familles à près de 60 % plus nombreuses ».
Comme les auteurs de l’étude l’affirment dans leur analyse, les différences entre les deux groupes étaient « dramatiques lorsqu’on compare les croyances, la fréquentation des églises, la générosité monétaire et les taux de fécondité ».
Si nos évêques français, de leur côté, sont avertis (et comment pourraient ils l’ignorer ?) qu’un tel fossé puisse exister entre les deux communautés catholiques, on se prend à s’interroger avec inquiétude sur les motivations profondes de beaucoup d’entre eux à vouloir à tout prix éradiquer la pratique de la messe traditionnelle.
Il serait vraiment intéressant et même utile de connaître l’identité de cet évêque…. Visiblement, il n’a pas compris qu’il est pasteur de TOUT son peuple, prêtre et, qu’en tant que tel, il se doit d’être configuré au Christ. Prions, prions pour les prêtres, TOUS les prêtres, du Pape aux vicaires, en passant par les missionnaires et curés de paroisses ; prions pour leur conversion et leur sanctification : c’est urgent !
Mais, mgr Raffin , ancien évêque de Metz, alors que je déjeuner avec lui, en 1989, m’avait dit :” Ecclesia Dei n’aurait qu’un temps, celui de permettre aux traditionnalistes de passer de PieV à Paul VI, ns leur laissons du temps. Ils devront renoncer à l’ancien rit. “…ce repas se tenait à l’évêché de Metz, en présence du maître des novices , de l’époque, de la Province de France. Je n’ai pas été étonné des ” Geôliers de la Tradition” de Bergoglio. C’est logique . Désormais, les tradis sont un peu comme les réserves d’indiens…
N’est-ce pas Monseigneur Giraud résidant à Auxerre et archevêque d’Auxerre Sens?
@Jacques Fauchille
…Tandis que les indiens d’Amazonie sortent de leur réserve et que le Pape leur sert un prétendu “rite amazonien” taillé sur mesure, les centaines de milliers d’adeptes (millions ?) de la messe Tridentine doivent fermer leur g…
J’allais oublier le tout récent “rite zaïro-congolais” très certainement appelé dans les décennies à venir à remplacer le Novus Ordo Missae de Paul VI qui commence un peu à sentir la naphtaline !
Le cardinal Ratzinger déclarait que le drame de l’Eglise est l’absence de foi d’un nombre important de prêtres, donc d’évêques .
Dieu seul juge les reins et les coeurs, toutefois nous pouvons douter de la foi,ou de l’esprit de foi, d’un certain nombre de clercs,cela est du à la qualité de leur formation et au manque de discernement de leurs formateurs.
Les évêques de chaque pays ont été appelés par la volonté du pape actuel à témoigner de la façon dont ils percevaient les tradis dans leurs diocèses , n’ayant souvent aucun contact avec les fidèles attachés à la Tradition ,et nourrissant déjà un a priori négatif envers ce milieu ,il est bien évident que leurs réponses ont été négatives .
Le pape actuel a toujours déclaré son incompréhension envers les tradis,”des nostalgiques” selon ses propres termes ,pour ma part je doute réellement de la fidélité de Bergoglio à la doctrine de l’Eglise Romaine !
Si les évêques français étaient dans des entreprises il y a belle lurette qu’ils seraient virés pour la plupart vu leurs résultats. ILs sont tellement incompétents et idéologues qu’ils ne veulent même pas se poser la question de leur absence de résultats. Ils s’étonnent que le denier du culte baisse mais c’est plus que normal, le jour où il feront leur job de pasteurs travaillant pour sauver les âmes les finances remonteront. Ah j’oubliais, tout le monde sera sauvé donc pourquoi se préoccuper du salut? et ils l’ont tellement inculqué aux fidèles que bon nombre ne croit ni à l’existence de l’enfer ni à celle du purgatoire, alors avec de tels pèlerins on risque d’aller loin