Du 17 au 24 septembre, 120 jeunes, 3 patriarches et près de 50 évêques venus du bassin méditerranéen se rassemblent à Marseille, accueillis par le cardinal archevêque Jean-Marc Aveline à l’occasion des Rencontres méditerranéennes. À la suite des rassemblements de Bari, en février 2020 et de Florence, en février 2022, les participants vont partager, prier, réfléchir ensemble aux enjeux qui traversent leurs sociétés. L’Œuvre d’Orient participera à ces rencontres, comme l’association SOS Méditerranée, souvent complice des passeurs. A noter l’absence de SOS Chrétiens d’Orient, visiblement ostracisée par les organisateurs.
- Les Rencontres méditerranéennes en France : un enjeu essentiel de communion
Depuis le dernier synode Ecclesia in Medio Oriente, en 2010, les pays de la Méditerranée ont subi des bouleversements profonds qui amènent à repenser la place et la mission des chrétiens dans ces sociétés. Conflits armés, violences, persécutions, discriminations, crise économique, pauvreté, crise écologique, absence de vision proche et lointaine venant des responsables des pays respectifs… Les communautés chrétiennes orientales, engagées dans leur pays pour le service du bien commun – ou au service de toute la population – peuvent se trouver face à une désespérance.
Les évêques et les jeunes réunis à Marseille pour les Rencontres méditerranéennes, identifiant les défis et les ressources de la Méditerranée, chercheront, par leurs travaux, à mieux cerner les façons pour les Églises méditerranéennes d’apporter leur contribution à ces défis, en collaboration avec tous les acteurs qui s’engagent pour la paix, pour ouvrir des chemins d’espérance pour ces communautés chrétiennes et les sociétés au sein desquelles elles vivent leur mission.
- François, le méditerranéen, à la rencontre des chrétiens de la Méditerranée
Depuis son élection en 2013, le pape François a manifesté une grande sollicitude pour les peuples du bassin méditerranéen et les chrétiens d’Orient. Ces rencontres sont le 17ème voyage du Pape François autour du bassin méditerranéen « cette région cruciale du monde (…), lieu physique et spirituel dans lequel notre civilisation a pris forme, comme résultat de la rencontre de plusieurs peuples ». Très engagé dans le dialogue pour l’unité des chrétiens, le pape François a multiplié les rencontres avec les Églises orientales. En 2014, il se rend en Israël, Palestine et Jordanie, rappelant le premier voyage du pape Paul VI. Il y a rencontré le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, avec qui il s’est recueilli au Saint-Sépulcre et a signé une déclaration faisant le point sur la démarche œcuménique. Ses rencontres avec Mar Awa III, catholicos-patriarche de l’Église assyrienne de l’Orient, ont contribué à un rapprochement considérable entre les deux Églises sœurs. Ses voyages en Turquie, en Grèce, en Arménie, en Géorgie, en Égypte, à Chypre, à Malte, à Abou Dhabi, en Grèce, en Roumanie et en Irak furent autant d’occasions de manifester son amour concret pour l’Orient.
« C’est pour lui un lieu exemplaire, symbolique d’un rapport Nord-Sud qui lui tient à cœur, lui qui vient d’un pays du Sud et perçoit le problème des migrations à travers la Méditerranée, souligne Mgr Pascal Gollnisch. C’est aussi un lieu très fort du dialogue islamo-chrétien. » C’est également au long de ses voyages qu’il a noué une amitié sincère avec le monde musulman, affirmant par-là le rôle pacificateur des chrétiens en Orient. Fidèle à cet esprit de rencontre, il s’est lié d’amitié avec Ahmed el-Tayeb, imam de l’Université Al-Azhar, avec qui il a signé le Document sur la fraternité humaine en 2019 à Abou Dhabi, document assez scandaleux dans sa formulation sur le caractère de l’islam, voulu par Dieu… C’est également dans cette perspective qu’il a placé son voyage au Maroc la même année, pour y rencontrer le roi Mohamed VI et réfléchir à ses côtés sur la paix et le dialogue interreligieux. Son voyage historique en Irak en mars 2021, première visite d’un pape dans le pays, a marqué un tournant dans les relations entre le Saint-Siège et l’Orient, notamment par la rencontre du pape avec l’ayatollah al-Sistani, éminence du monde chiite. Dans un Irak qui se relevait avec peine des années de guerre civile et d’occupation par l’État islamique, la visite du pape François a semé des germes d’espérance en particulier auprès de la jeunesse du pays.
Durant ses voyages apostoliques, le Saint-Père ne vient pas consolider les chrétiens contre les autres composantes de la population. Il s’adresse à tous, quelle que soit leur confession, pour trouver une voie commune de progrès dans le dialogue et la paix.
- Les chrétiens d’Orient : une des clefs de la Méditerranée
L’Œuvre d’Orient se réjouit de ces rencontres et encourage à continuer de tisser les liens spirituels qui surplombent le village Méditerranée. « Il est essentiel de ne pas laisser cet espace subir un éclatement culturel et spirituel. Les chrétiens d’Orient sont la clef qui permet d’unir le nord, le sud, l’est et l’ouest de la Méditerranée. Là se joue la paix et donc aussi la paix en Europe. » témoigne Mgr Gollnisch qui ajoute
« Pour les croyants, il s’agit de se rappeler que le christianisme vient du sud de la Méditerranée, que les chrétiens d’Orient ne sont pas le produit de missionnaires ou des croisés, mais de la Pentecôte. Les premiers chrétiens sont les chrétiens d’Orient. Il faut faire mémoire de ce lien, le rendre vivant, actif, car ce sont eux qui nous ont apporté la foi. Une grande part de notre liturgie en vient d’ailleurs : dans le credo de Nicée-Constantinople, on répète une proclamation de la foi qui a été conçue en Orient. Les pères de l’Église ainsi que la vie monastique en sont également issus. »