Depuis plusieurs décennies, l’Eglise traverse l’une des crises les plus graves de son histoire. Cette crise a connu une sévère accélération avec la révélation des abus sexuels. Gérard Authier propose, dans son dernier ouvrage, une interprétation – à peine romancée – de cette crise. Il met en scène quelques prêtres français à la veille du concile Vatican II. L’un d’entre eux a été envoyé au séminaire par le Parti communiste pour subvertir l’Eglise de l’intérieur. N’ayant pas la foi, mais doté de grandes qualités intellectuelles, il progresse rapidement et devient l’un des ténors de l’aile progressiste de son diocèse. Mais il ne s’arrête pas aux dérives doctrinales. Désireux de corrompre un jeune prêtre un peu trop conservateur à son goût, il pousse littéralement une femme dans son lit. De même, il encourage discrètement les tendances homosexuelles d’un autre prêtre. Ainsi crée-t-il les conditions nécessaires pour contrôler, bien au-delà des prêtres identifiés comme progressistes, une bonne partie des prêtres du diocèse. Mais ces activités souterraines conduisent l’un des protagonistes de cette triste histoire en prison (pour abus sexuel sur mineur). Un autre abandonne le sacerdoce pour épouser une femme – avant de quitter ladite femme. Le militant communiste se trouve abandonné à son sort peu enviable après la chute de l’URSS. Et ainsi de suite. La fin du roman montre ainsi l’échec cuisant du progressisme. Mais aussi l’incroyable gâchis de cette sombre période. Ce roman est ainsi, à certains égards, plus éclairant sur la crise que nous traversons toujours que bien des livres d’histoire. A lire et à faire lire!