Or maintenant, voyez ces couvents désertés, les grilles brisées dans les monastères de clarisses, de carmélites, ces religieuses qui avaient une clôture très stricte pour être avec Dieu, pour prendre conscience de la filiation divine, pour vivre déjà du Ciel avant d’être au Ciel, sachant que les quelques années qu’elles auraient à vivre sur la terre devaient les préparer à cette vie du Ciel. Elles s’étaient immédiatement réfugiées loin du monde, loin des plaisirs de ce monde, afin de vivre cette vie qu’elles avaient reçue par leur baptême, confirmée par la confirmation, entretenue par la Sainte Eucharistie et la pénitence. Ces âmes d’élite voulaient être enfermées.
Qu’est-il arrivé ? On a brisé les clôtures ; on a brisé les grilles ; on a demandé à ces religieuses cloîtrées de sortir. Notre Seigneur est aussi sorti du couvent. Et c’est pourquoi il n’y a plus de vocations. C’est pourquoi il n’y a plus de vie contemplative.
Qu’est-ce qui va attirer les âmes vers cette vie contemplative si l’on ne parle plus de cette vie de Dieu que nous avons en nous ? Qu’est-ce qui va attirer les foyers chrétiens à vivre chrétiennement si l’on ne dit plus que vous, par le mariage, vous avez reçu une grâce spéciale pour faire de vos familles un foyer chrétien ? Un foyer où l’on honore Dieu, où l’on honore la très Sainte Vierge Marie, où le Crucifix est en place d’honneur, où le foyer est le royaume privilégié de Jésus et Marie. S’il n’y a plus cela, il n’y aura plus de foyers chrétiens ; il n’y aura plus de vocations ; les âmes se perdront.
Voilà ce que nous apprend aujourd’hui le mystère de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie, qui sera le couronnement pour nous aussi. Nous devons attendre cela. Nous devons espérer cela. C’est la grande vertu d’espérance. Or cette vertu d’espérance est précisément une vertu qui disparaît également, parce que toute l’espérance est ici-bas. Maintenant, le progrès social, la justice sociale, le progrès matériel, la distribution des biens de ce monde, voilà les grands thèmes de la prédication d’aujourd’hui. Alors que ce n’est pas pour cela que nous sommes faits, que le Bon Dieu nous a créés.
Nous sommes faits, avant tout, pour être des enfants de Dieu, pour vivre avec Dieu. Peu importe si nous aurons vécu pauvrement ou aisément ici-bas, tout ce qui compte, c’est l’amour que nous aurons eu pour Dieu. Comment aurons-nous passé les quelques années que le Bon Dieu nous a données, vis-à-vis de Lui, vis-à-vis de cette espérance du Ciel ? Comment aurons-nous transmis à nos enfants cette espérance du Ciel, ces réalités éternelles ? Voilà ce que le Bon Dieu nous demandera.
Mgr Marcel Lefebvre
Extrait du Sermon de l’Assomption le 15 août 1975 (via La Porte Latine)
Mgr Marcel Lefebvre un évêque et un grand missionnaire de l’Eglise catholique comme il n’y en a plus beaucoup.
C’est rafraîchissant de le lire et de l’écouter j’ai acheté les CD, l’esprit se purifie et nous sort du milieu de ce cloaque …
Saint Jean-Paul II disait exactement la même chose quand à l’importance de la clôture papale. Dans le diocèse de Dax, un prêtre a été privé de ministère parce qu’il a osé rappeler cela aux moniales dont il était l’aumônier… Elles n’ont plus de vocation depuis des années… pas étonnant! L’évêque de Dax réunit un synode: va-t-il seulement prendre UNE décision évangélisatrice? Dubito!