La CEF a publié – en détaillant par diocèses – le nombre des ordinations sacerdotales en France en 2023. Pour la première fois, les ordinations issues d’une structure de la Tradition sont indiquées, à savoir celles de la FSSP – mais celles d’autres structures traditionnelles en communion avec Rome, comme l’IBP ou l’ICRSP, sont oubliées. Néanmoins, l’on constate un effondrement des ordinations diocésaines, même en prenant en compte les quelques oublis…
Pour l’année 2023, selon le décompte de la CEF, 88 prêtres seront ordonnés, répartis comme suit :
- 52 prêtres diocésains [dont neuf pour la seule Bretagne historique, qui représente près d’un prêtre diocésain sur cinq]
- 19 issus d’une congrégation, d’une communauté ou société de vie apostolique (à noter : 5 d’entre eux sont déjà comptés parmi les prêtres diocésains)
- 18 prêtres religieux (dont 1 déjà compté au diocèse d’Amiens)
- 5 prêtres célébrant selon le missel romain de 1962 [en réalité, au moins sept, les prêtres français ordonnés par l’ICRSP et l’IBP ayant été oubliés – et ceux, évidemment, de la FSSPX et de la Résistance]
Pour rappel, en 2022, toujours selon le décompte de la CEF, 116 prêtres avaient été ordonnés, dont 77 diocésains et 22 issus de congrégations ou communautés. Il y a donc une baisse d’un tiers des ordinations sacerdotales issues des diocèses, et une baisse d’un quart des ordinations en général sur un an, toutes sources confondues.
Baisse des vocations qui est expliquée, sans vraiment convaincre, par une “tendance continue de baisse des vocations au sein de l’Église, que nous observons depuis une vingtaine d’années, et que de nombreux sociologues des religions ont documentée“. Comment expliquer la différence très importante des vocations entre les communautés traditionnelles – en France et partout dans le monde – et les paroisses diocésaines, notamment ? Dans le diocèse de Créteil qui n’ordonne pas de prêtres cette année, mais trois diacres, le seul qui est issu du diocèse vient de la communauté traditionnelle de saint Maurice.
Prêtres diocésains ordonnés (total : 52) :
[il s’agit du décompte de la CEF, où il y a des oublis – l’ICRSP a ordonné un français parmi les prêtres de l’année, les jésuites, deux prêtres et non un, il y a eu un prêtre ordonné à Cayenne et pas deux, un prêtre ordonné à Fort-de-France a en revanche été oublié, deux prêtres vont être ordonnés à Moulins et non un, etc.]
Province de Bordeaux (total : 2)
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- Diocèse de Bayonne : 2 (tous deux issus du chemin néo-catéchuménal)
Province de Clermont (total : 1)
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- Diocèse de Moulins : 1
Province de Lille (total 1)
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- Diocèse de Cambrai : 1
Province de Lyon (total : 2)
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- Diocèse de Lyon : 2
Province de Marseille (total : 5)
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- Diocèse d’Avignon : 1 (à noter : ordination en décembre 2022)
- Diocèse de Marseille : 3
- Diocèse de Nice : 1
Province de Montpellier (total : 3)
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- Diocèse de Montpellier : 1
- Diocèse de Perpignan-Elne : 2
Province de Paris (total : 10)
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- Diocèse de Créteil : 1
- Diocèse de Meaux : 1 (issu des Missions Étrangères de Paris MEP)
- Diocèse de Nanterre : 1
- Diocèse de Paris : 5
- Diocèse de Versailles : 2
Province de Poitiers (total : 2)
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- Diocèse d’Angoulême : 1
- Diocèse de La Rochelle : 1
Province de Reims (total : 3)
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- Diocèse d’Amiens : 2 (dont un issu des Lazaristes)
- Diocèse de Langres : 1
Province de Rennes (total : 10)
Province de Toulouse (total : 4)
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- Diocèse de Auch : 1
- Diocèse de Tarbes et Lourdes : 1
- Diocèse de Toulouse : 2
Diocèses relevant directement du Saint-Siège (total : 5)
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- Diocèse aux Armées : 1
- Diocèse de Metz : 1
- Diocèse de Strasbourg : 2
- Prélature de la Mission de France : 1
Diocèses d’Outre-mer (total : 4)
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- Diocèse de Basse-Terre : 1
- Diocèse de Cayenne : 2
- Diocèse de Saint-Denis de la Réunion : 1
Répartition des prêtres ordonnés au service d’un diocèse issus d’une congrégation, d’une communauté ou d’une société de vie apostolique (total : 19)
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- Communauté Saint-Martin : 7
- Communauté de l’Emmanuel : 2 (déjà comptabilisés dans le diocèse de Rennes)
- Communauté du Chemin Neuf : 6
- Chemin néo-catéchuménal : 2 (déjà comptabilisés dans le diocèse de Bayonne)
- Missions Etrangères de Paris (MEP) : 1 (déjà comptabilisé dans le diocèse de Meaux)
- Société des prêtres de Saint-Jacques : 1
Prêtres religieux ordonnés (total : 18)
- Compagnie de Jésus (Jésuites) : 1
- Communauté Saint-Jean : 1
- Ordres des Carmes déchaux (Province d’Avignon-Aquitaine) : 1
- Congrégation des Augustins de l’Assomption: 2
- Ordre de Saint Benoît (Bénédictins) : 2
- Ordre des Frères Prêcheurs (Province de Toulouse) : 4
- Abbaye de Ganagobie : 1
- Lazariste : 1 (déjà comptabilisé dans le diocèse d’Amiens)
- Montfortains : 1
- Oblats de Saint François de Sales : 4
En réalité la Tradition Catholique se porte bien et l’Eglise de même que le Christ est ressuscité est entrain de sortir du cancer conciliaire.
Gardons la foi malgré les persécutions et prions la très Sainte Vierge Marie pour que nous ayons beaucoup de saints prêtres et de saintes vocations religieuses.
Soyons courageux comme Mgr Marcel Lefebvre.
Concernant les Bénédictins, on devrait lire 3 et non 2, puisque l’abbaye de Ganagobie est un monastère bénédictin.
Et encore dans ces chiffres, combien ont été correctement formés et ont vraiment une vocation éprouvée?
Il y aura des défections dans les années à venir.
Le climat délétère venant de Rome n’est pas pour rien dans cet effondrement. Comment voulez que des hommes s’engagent dans une telle carrière quant à Rome le pape F tape sans cesse sur les séminaristes et que dans le synode on veut les mettre au pas voire même organiser leur disparition,
C’est vrai que les retours à l’état laïc sont un autre non-dit…même si les opposants de Mgr Rey sont allés le lui reprocher (pour 5-10 ordinations/an il y en a forcément)…mais sans éclaircir le flou pour les autres diocèses français.
Cela fait à présent près de soixante ans que les évêques, y compris ceux de Rome, font souvent croire ou laissent fréquemment entendre que si l’on est catholique, ou chrétien non catholique, ou croyant non chrétien, ou encore agnostique mais humaniste, c’est vraiment très bien ainsi. C’est peut-être très bien ainsi, mais ce n’est sûrement pas très mobilisateur, en vue d’un optimum de vocations sacerdotales.
Ensuite, ce sont les mêmes évêques qui ont très souvent le mot dialogue à la bouche, et qui préfèrent, tout aussi souvent, le déni au dialogue, quand des fidèles les interpellent sur la nécessité de recommencer à mettre l’accent sur des thématiques spécifiquement religieuses et sur celle d’arrêter de mettre l’accent sur des thématiques particulièrement sociétales.
En outre, cet échec est d’abord celui des évêques de la génération Vatican II ET ensuite celui des évêques de la génération Jean-Paul II, mais il semble bien que leurs successeurs, actuellement en fonctions, ne soient pas capables ni désireux de se déprendre d’une conception servile, absolument suicidaire, de la solidarité inter-générationnelle intra-épiscopale, pour le dire de cette manière.
Enfin, par charité, il ne sera pas rappelé ici la part de responsabilité du pape François, dont les enseignements et le mode de gouvernement ne peuvent pas donner envie à beaucoup de personnes normalement équilibrées de donner leur vie à Jésus-Christ, à l’Eglise et aux fidèles.
On reconnaît l’arbre à ses fruits
Vatican II : le bilan est sans appel.
Mais bergoglio est en plein wokisme clericaliste. A force de vivre à la peripherie des choses on fini par en oublier le cœur, l’ être, le substrat, et l’on patauge ds le relatif plutôt que de virer l’essentiel.
Bergoglio est bien de cette génération que nous aurons gde joie à voir disparaître de l’ecran.
Bonjour à tous,
d’accord avec toutes les réactions postées, qui sont intéressantes. Quelques pensées en rebond :
– quel est le chiffre des séminaristes actuellement en formation ? BIen sûr, tous ne deviendront pas prêtres, mais ça donne une idée de ce qui nous attend en 2024. De 2022 à 2023, on passe de 116 à 88, soit une baisse de 24% si je calcule bien : c’est énorme !
– échec de la génération JP2 : oui, échec à inverser la tendance, cependant ceux qui restent viennent de là. Solidarité intergénérationnelle des évêques problématique ? Oui, très clairement, à un moment il va falloir expliquer que ça a bloqué quelque part.
– à cause du Concile ? Dans les mêmes années que le Concile, certainement. Cependant je persiste à penser que le Concile est un symptome, pas une cause. Le trait commun et persistant, et que Jean-Paul II a tenté d’enrayer, me semble être l’intellectualisme, la foi vécue à partir de la tête, froide, conceptuelle, facilement dure et orgueilleuse. Et on la trouve aussi chez pas mal de tradis ! Antidote : adoration eucharistique, pénitence, charité.
– question anthropologique : les prêtres de paroisse sont enfermés dans des rôles de gestionnaires, occupés à animer des réunions et maintenir “l’unité” entre les croyants et les ténébreux infiltrés dans les sacristies et équipes paroissiales (oui, i ly a des entêtés simplement gauchistes, mais il y a aussi des agents très conscients et très pervers et persistants, même chez les diacres). Etonnament, on reste toujours à mi-chemin de l’hérésie… Les prêtres tradis sont souvent enfermés dans des rôles de curés de théâtre, plus préoccupés d’être de fidèles incarnations d’un passé idéal que des présences simplement paternelles. Ils sont rares, ceux qui présentent des figures auxquelles un jeune puisse s’identifier avec enthousiasme. Le but n’est pas de plaire aux hommes, mais Dieu est attirant, et il y a quelque chose de l’enthousiasme divin qui ne passe pas à travers nos prêtres.
– sur la vitalité de la Tradition : elle est réelle et c’est tant mieux. Il ne s’agirait pas que le succés du pélé de Chartres canonise certains travers qui ne sont pas questionnés : pourquoi tant de prêtres ont-ils accueillis la réforme liturgique comme une bouffée d’air ? (et je ne suis pas partisan de la réforme liturgique). Qu’est-ce qui a fait dire à toute une génération que si la réforme péchait parfois par excès de créativité, elle restait préférable (ce que je conteste) à ce qui se pratiquait avant ? Pour nous (tradis) éviter de tomber dans le travers des Russes blancs ou des émigrés de la Révolution française (rien compris, rien oublié, rien appris disait-on d’eux), il me semble opportun, pour parachever le triomphe prochain de la restauration catholique, et éviter de regénérer une opposition, d’intégrer dans l’idéal du prêtre que l’adoration eucharistique conduite à l’enthousiasme à travailler à la vigne du Seigneur, à une vraie simplicité dans les rapports humains, et une vraie sollicitude pour le troupeau.
Ceci soumis humblement à vos avis, pardon à ceux qui se sentiront offensés s’il y en a, priez pour moi.
Quel est la seconde ordination bénédictine citée ? Il y a Triors, Ganagobie est cité sur une ligne à part, mais qu’elle est l’autre ordination ?
Et peut-on préciser, parmi ces chiffres, la proportion des “venus d’ailleurs” ? A Orléans, la très grande majorité des séminaristes sont importés directement d’Asie et d’Afrique en France par des filières plus ou moins claires, sans argent, sans connaitre personne en dehors du séminaire, sans connaitre la France et le diocèse auquel ils se trouveront incardinés. Comment voulez vous discerner s’ils ont réellement la vocation dans ces conditions ? C’est de l’esclavage !! Tout ça, c’est pour remplir leur séminaire et faire croire qu’il y a encore des vocations en France.
Quid des interdictions dans le diocèse de Toulon ?
On pleure d’un côté le manque de prêtres et on empêche depuis 2 ans de façon la plus cruelle et inhumaine des jeunes après huit ans de formation à la prêtrise….honte à ceux qui ont décidé cela, sans vraiment des raisons graves et circonstanciées. Réalisent ils qu’ils auront des comptes à rendre là-haut ?