Les éditions Sainte-Madeleine (Le Barroux) viennent de publier un ouvrage sur Bernanos. Dans la dernière lettre aux Amis du Monastère (n°186, 11 juin 2023), le Père Robert qui a écrit ce livre nous présente Georges Bernanos.
Il y a trois quarts de siècle, le 5 juillet 1948, s’éteignait Georges Bernanos, romancier de génie et voix de la conscience chrétienne…
Cet éditorial est signé de la main de Père Robert, dont le dernier livre s’intitule Bernanos maître spirituel. Notre Père Abbé l’a en effet chargé de présenter brièvement la spiritualité et la clairvoyance de ce penseur chrétien incontournable.
Il y a trois quarts de siècle, le 5 juillet 1948, s’éteignait Georges Bernanos, romancier de génie et voix de la conscience chrétienne. Quelques années auparavant, il avait confié à un ami : « Quand je serai mort, dites au doux royaume de la Terre que je l’aimais plus que je n’ai jamais osé dire. » De cet amour de la vie, des chemins du monde et des visages humains témoigne une œuvre à la fois foisonnante et fascinante, au ton franc et fraternel, tour à tour fulminante et familière, dont l’onde de choc poursuit inexorablement sa course, trouvant une résonance toujours nouvelle à chaque génération de lecteurs. L’auteur du Journal d’un curé de campagne nous offre en effet des héros de chair et de sang, sortis de son imagination créatrice pour accomplir sous nos yeux leur destinée. S’ils nous touchent aujourd’hui, c’est que leurs combats et leurs doutes sont les nôtres, tout autant que leur soif d’absolu et leur inflexible espérance. À un monde qui n’a plus le temps de prier ni d’aimer, les saints bernanosiens rappellent le primat de la vie intérieure et de la charité, délivrant de surcroît un magnifique message d’humanité à nos contemporains menacés par l’inhumanité des idéologies, de la technique et du profit.
Car notre monde est malade. Sur ce point, le diagnostic de Bernanos est sans appel. À une civilisation fondée sur une certaine idée de l’homme créé à l’image de Dieu s’est substituée une contre-civilisation, qui usurpe la puissance divine par ses prodigieuses ressources technologiques, noyant les plus nobles aspirations de l’âme humaine sous les flots d’une production effrénée et d’une information à flux tendu. On connaît la phrase souvent citée de La France contre les robots : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » Gardons-nous de croire que nous serions exempts de complicité avec cette vaste conspiration. Dieu sait si Bernanos n’a pas ménagé les chrétiens de son temps, déclarant que le signe fatal de la décadence réside non dans la diminution du nombre des croyants, mais dans leur médiocrité et le dessèchement de leur foi. Au reste, toute son œuvre nous montre assez que la frontière entre la lumière et les ténèbres passe par le cœur de chacun.
Toutefois, en bon médecin des âmes, Bernanos ne se contente pas de nous montrer le mal, il nous présente aussi le remède : le retour à l’Évangile, à « l’or vivant des béatitudes », qui se confond chez lui avec la voie d’enfance spirituelle. Il nous appelle ainsi à l’émerveillement devant les dons de Dieu, à la participation par nos peines à l’agonie du Christ, à l’abandon entre les mains de la Providence, à la confiance en « la douce pitié de Dieu ». Trois mots résument la spiritualité de l’écrivain, trois mots que nous trouvons sur les lèvres de son jeune curé agonisant : « Tout est grâce. » De ce retour à l’Évangile, Bernanos attendait une floraison de sainteté. Aussi appelait-il de ses vœux, au soir de sa vie, une véritable révolution de l’Esprit et l’émergence d’une nouvelle chrétienté.
« Il faut relire Bernanos, écrivait Dom Gérard, à cause de son intransigeant besoin de pureté et d’honneur et du sens très profond qu’il avait de l’esprit de chrétienté. » C’est à cette lecture — ou relecture — que nous invite l’une des dernières publications de nos éditions : Bernanos maître spirituel, un ouvrage qui cherche à nous restituer cette voix au souffle puissant et à la fraîcheur évangélique.
Frère Robert
Bernanos…. Qui prit fait et cause pour les communistes Espagnols, porte drapeaux de cette idéologie anti-Dieu, assassins de prêtres, de religieux, de tout ce qui portait une croix. Contre ceux qui se défendaient, tout simplement, et qui mirent en place un véritable retour aux valeurs de l’Évangile dans le système Politique.
Certes, dans une guerre il y a des morts innocents et des abus caractérisés, c’est moche, mais de la à choisir délibérément le parti de la mort, à s’engager pour eux !
Quel génie visionnaire…Quel gage de réussite !
Pas très logique le bonhomme, et la distorsion entre la pensée et les actes ne révèle rien de bon