D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour Riposte catholique:
Il y a quelques jours, le pape François a fait l’actualité en révélant qu’il avait “grondé” une dame qui lui aurait demandé une bénédiction pour son chien, qu’elle avait appelé “mon bébé”. Il y a eu des rapports contradictoires à ce sujet.
Le pape a parlé aux États généraux de natalité, en disant entre autres : « Je la salue et elle ouvre un sac. Et elle dit : ‘Est-ce que vous pouvez bénir mon enfant ?’ C’était un petit chien. Là, j’ai manqué de patience et je l’ai grondée : « Madame, beaucoup d’enfants ont faim et vous avec le chien »… Frères et sœurs, ce sont des scènes du présent, mais si les choses se passent comme ça, ce sera l’habitude de l’avenir, prêtons-y attention”.
Le style informel du pape François transmet parfois des messages qui n’étaient probablement pas dans les intentions initiales du pape. Les associations de défense des animaux se sont soulevées en disant qu’elles n’étaient pas d’accord avec les paroles du pape et que ceux qui n’aiment pas les animaux, n’aiment pas les enfants. Et évidemment, il a été souligné que ces mots venaient d’un pape qui avait choisi de s’appeler François. Mais nous reviendrons sur saint François plus tard.
La femme en question est une enseignante, elle s’appelle Simona Rosati et elle déclarera plus tard qu’elle n’avait pas demandé de bénédiction pour son chien. Le problème aurait été qu’une fois que le nom du petit chien, Mialma (mi alma, mon âme en espagnol) aurait été dit au Pontife, le même Pontife aurait suggéré de changer le nom pour un plus adapté à un petit chien. Maintenant, il y a certainement une divergence entre les deux histoires et en excluant que le petit chien ait lui-même demandé la bénédiction, quelque chose ne colle pas. Cependant, la femme a fait savoir qu’elle ne se sentait pas offensée par le reproche voilé adressé par François, qu’elle considérait comme le reproche d’un grand-père.
Je ne pense pas que la remarque du Pape ait été un acte de mépris envers les animaux. C’était simplement une anecdote qui, racontée hors contexte, semblait dire autre chose. Je pense que le pape comprend bien qu’aimer les animaux est certainement un acte chrétien et que beaucoup (dont moi-même) ont trouvé un grand réconfort en compagnie de ces petits amis. Combien de personnes âgées ou malades trouvent de l’aide dans ces créatures. Nous devons donc certainement les respecter avec gratitude pour ce qu’elles peuvent nous offrir. Je pense que le pape faisait référence à l’amour que certains ont pour les animaux, qui semble parfois remplacer celui des gens. Le problème n’est certainement pas les animaux, mais les idéologies qui utilisent les animaux pour faire passer des messages complètement déformés. Les animaux sont certainement des créatures de Dieu et, en tant que tels, ils doivent être traités avec dignité, mais aussi avec la mesure nécessaire et dans le respect de l’ordre établi par le Créateur.
La référence des manifestants à saint François est intéressante, précisément parce qu’elle montre comment certaines choses peuvent facilement être déformées lorsqu’elles sont répétées jusqu’au bout. Et ici entre en jeu le “mythe de saint François d’Assise”, qui le fait passer pour une sorte de leader des années 70 – tout rempli de pacifisme, d’écologisme et d’amour universel. Guido Vignelli (Catechismo francescano) a bien écrit pour tenter de dissiper certains mythes entourant saint François, dont celui de l’animalisme : « Loin de se considérer comme égal aux animaux, saint François exerçait sur eux une autorité toute particulière. Il ne s’est pas contenté de leur parler, mais il les a commandés en tant que seigneur et maître, et ils lui ont obéi en prévision de ses souhaits. Il semblait que, par un don surnaturel, il ait recouvré cette domination sur les créatures que nos ancêtres exerçaient dans le paradis terrestre avant le péché originel. Cela tendait à préfigurer une réconciliation universelle entre l’homme et les animaux, ramenant tout à l’état d’harmonie originelle”. Il faut faire très attention à ne pas faire de saint François une sorte d’aumônier du récit dominant. C’était un saint catholique au sens le plus profond du terme, pas un hippie.
Le style de communication du pape François crée parfois des problèmes, nous l’avons déjà observé dans le passé. Je crois que ses paroles visaient à faire comprendre que les animaux ne doivent pas être idolâtrés et qu’ils ne doivent pas être mis à la place des enfants. C’est certainement bien que là où il y a des enfants, on puisse aussi avoir des animaux mais, évidemment, un chien n’est pas un enfant. Cela doit être clair, quel que soit l’amour que nous devons aux animaux, un chien (ou un chat ou une autre espèce) n’est pas un enfant. Et quand on pense qu’un animal peut remplacer un enfant, le problème ne vient certainement pas de l’animal, mais du propriétaire.
Imaginons toutes ce saynètes avec Pie XII et on mesure l’ampleur du désastre provoqué par des cardinaux manifestement peu inspirés par le Saint-Esprit et en tout cas paresseux à s’être informés à temps pour élire ce pape (mal) heureusement régnant.
Ce chien pourtant ami de l’homme,
n’a pas eu droit de la part de Bergoglio et associés
aux mêmes singeries sacrilèges,
honneurs et prosternations
que pour la déesse Pachamama …
Si on doit se livrer comme ici à des contorsions exégétiques et des spéculations hasardeuses pour comprendre ce que veut dire ce pape chaque fois qu’il s’exprime, c’est qu’il y a bien un problème, ce dont beaucoup ont pris conscience depuis longtemps.
Le dieu égyptien Anubis avait une forme de chacal, soit de canidé. C’est ce qu’a dû penser cette dame, dans une sorte d’universalisme des religions
C’est bien connu que Brigitte Bardot qui aime tant les animaux aime autant les enfants.
Et quand on pense qu’un animal peut remplacer un enfant, le problème ne vient certainement pas de l’animal, mais du propriétaire. – ou des enfants qui ont abandonné leur père et/ou mère.