D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour Riposte catholique:
Je suis sûr que Don Lorenzo Milani, né le 27 mai il y a 100 ans, avait un caractère tout à fait particulier, un caractère fort, certains disent grincheux. Ce prêtre toscan est considéré par beaucoup comme l’un des noms les plus importants du catholicisme récent, le catholicisme qui nous accompagne depuis plusieurs décennies. je n’ai aucune difficulté à voir Don Milani soucieux de prendre soin de ses fidèles, plein de zèle et de désir de bien faire. Il voyait les inégalités sociales et ne pouvait pas les supporter. Et pour cela, il a réagi – par une violence verbale excessive pour certains.
Beaucoup pensent avec lui que le christianisme est la religion qui prêche la soumission du plus faible au plus fort par la prédication de la vertu d’obéissance. La rébellion est donc justifiée. Le titre d’un texte célèbre de Don Milani nous dit que l’obéissance n’est plus une vertu. Non, je ne pense pas que ce soit vrai du tout.
Le christianisme prêche l’acceptation de la réalité pour ce qu’elle est, une réalité que nous ne créons pas. Et son action ne vise pas à éliminer la réalité, car ce n’est pas possible et c’est quelque chose qui appartient aux utopistes, mais à essayer de la changer en mieux pour venir en aide aux plus faibles.
Qui n’aimerait pas éliminer la maladie? Cela n’étant pas possible, nous essayons de les guérir ou de les rendre plus supportables. Quiconque dit qu’il éliminera la pauvreté vend du rêve, mais tous les efforts doivent certainement être faits pour rendre ses effets moins pénibles pour ceux qui en souffrent.
Pour moi, la mauvaise leçon de don Milani n’a pas été d’aimer les plus faibles et les plus vulnérables, ce dont il faut bien le féliciter, mais d’avoir cru que, pour aider les pauvres il fallait haïr les riches. Il y aura toujours des riches et des pauvres, des faibles et des forts, des beaux et des laids. La différence ne peut et ne doit pas être éliminée, car elle garantit également que certains peuvent exceller au profit des autres. Tout niveler vers le bas n’aide personne, pas même les pauvres. Les pauvres ne veulent pas être pauvres, donc ils ont besoin de ceux qui ne le sont pas pour sortir de leur condition. La différence fait partie de la vie. Personne ne peut éliminer cela. Ce qui peut et doit être fait, c’est montrer le visage juste et miséricordieux de Dieu, qui fait pleuvoir sur les justes et les injustes.
Un texte qui colle parfaitement, chez nous en France, à l’abbé Pierre..
Don Milani est “le maître à penser”, sinon l”âme damnée du pape actuel qui n’a de cesse, à la manière de Juan Pern, s’imposer aux prélats, surtout s’ils sont à sa main ou “modérés”, sa canonisation.
Merci à RC de nous donner des textes de cette envergure (on peut ajouter dans le désordre : Martin Mosebach, Aldo Valli, Camilo Langone, le père Lanzetta, Lorenzo Fontana et Stefano Fontana (homonymes),, l’abbé Claude Barthe, Carlo Franza, Peter Kwasniewski, etc.) parce qu’ils savent très bien lire entre les lignes de ce disent les grands de ce monde, fussent-ils théologiens ou censés l’être