Suite à l’absentéisme le jour de la fin du ramadan, le gouvernement enquête sur le taux d’absence dans les écoles. Dans La Croix, Jean-François Bour, Directeur du Service national pour les relations avec les musulmans à la Conférence des évêques de France, écrit :
Comme les autres cultes, les musulmans doivent pouvoir exister dans la société française et bénéficier de la liberté octroyée aux cultes. Mais cette reconnaissance dépasse largement la question de l’instauration de quelques jours chômés. Elle passe déjà, de fait, par la construction de lieux de culte ou le développement de carrés musulmans dans les cimetières… le tout accompagné par les services de l’État.
Si les jours fériés apposés aux fêtes religieuses catholiques ont été supprimés à la Révolution française, c’est par un principe de réalité qu’ils ont été rétablis tout au long des XIXe et XXe siècles, car la population était encore très attachée à certaines fêtes. Aujourd’hui, il est vrai que cette adéquation entre pratique religieuse et jours chômés ne marche plus.
En revanche, il faut reconnaître que ces jours fériés créent un espace de liberté appréciable. Les chrétiens n’ont pas à se justifier d’une absence au travail (ou à l’école) pour pouvoir fêter l’Ascension et se rendre à la messe, par exemple. Les autres croyants peuvent parfois avoir le sentiment qu’il faut se justifier et cela peut causer un malaise (la loi prévoit que l’on n’est pas obligé de faire connaître le motif religieux de la demande)… Il faut se mettre à la place de nos concitoyens de confession musulmane, qui peuvent être inquiets de l’image qu’ils renvoient en faisant connaître le motif religieux de leur demande. Je me souviens qu’après les attentats du 11-Septembre, certains musulmans n’osaient plus dire qu’ils faisaient le Ramadan : souvent, cela opérait sur eux un changement de regard. Je crois aussi qu’il serait préférable de ne pas déclencher trop de passions sur ces questions d’identité actuellement. L’idée d’échanger des jours fériés chrétiens pour ceux d’autres cultes risque de ne pas leur rendre service. J’ajouterai que certaines fêtes religieuses, comme la fin du Ramadan qui repose sur l’observation de la lune, sont en plus difficiles à fixer longtemps à l’avance car le calcul astronomique de la lunaison ne fait pas encore consensus.
Aussi, si on reste sur la législation en vigueur – qui est somme toute bien faite -, l’enjeu principal reste le climat de confiance dans la société. La laïcité, qui ne doit pas servir à ignorer les religions, devrait plutôt donner confiance aux croyants pour préparer leurs fêtes sans crainte de la stigmatisation.
Les fausses religions, selon ce monsieur qui parle au nom des évêques, devraient avoir les mêmes droits que la seule vraie religion. C’est étonnant.