Il n’y a pas qu’à Givors qu’il reste des oeuvres du père Ribes – dont plus de 70 victimes sont encore vivantes, sur les trois diocèses de Grenoble-Vienne, Saint-Etienne et Lyon – même si la plupart des paroisses et municipalités les ont retirées. A Givors, le maire divers gauche en a appelé au Pape plutôt que de prendre une décision concernant une chapelle désacralisée, tandis que les victimes du curé artiste ont lancé une pétition en faveur de leur retrait.
La Croix revenait le 18 avril dernier sur les dernières oeuvres qu’il restait à décrocher, des vitraux pour l’essentiel : “il en demeure une quarantaine en région lyonnaise dans six églises dont cinq sont la propriété des communes. Le diocèse s’est engagé à payer les frais de dépose des vitraux ainsi que ceux de la réinstallation d’oeuvres de remplacement”.
C’est le cas notamment de Sainte-Catherine (8 vitraux) et Loire-sur-Rhône (1 vitrail), d’après le collectif des victimes du père Ribes, qui établissait un bilan d’étape en février dernier.
Un vitrail maintenu dans une église qui appartient à l’évêché de Lyon
Un vitrail représentant les vies de saint Côme et saint Damien reste en place dans l’église éponyme de Caluire-et-Cuire, propriété de l’évêché. Les discussions pour son retrait sont en cours”. D’après le collectif, cette église est actuellement sous-louée à des orthodoxes.
Les anciens vitraux réinstallés à Charly ?
A Charly en banlieue lyonnaise, la municipalité a fini par accepter fin janvier 2023 le retrait de onze vitraux dans l’église saint-Antoine, sur demande des victimes“. La mairie a en effet annoncé leur retrait le 24 janvier dernier, mais le collectif des victimes est revenu à la charge fin mars, impatient de ne plus avoir de nouvelles – la mairie a expliqué alors que le retrait se ferait bien, que les artisans ont été trouvés, une concertation lancée avec les habitants et les paroissiens sur les nouveaux vitraux et que d’anciens vitraux – avant l’installation de ceux du père Ribes – avaient été retrouvés, notamment au musée de Fourvière.
Deux vitraux encore en place à Dième
Par ailleurs, “il reste aussi deux vitraux dans la nef de l’église Saint-François d’Assise de Dième, petit village des monts du Beaujolais, l’un représentant l’Annonciation, l’autre le saint patron de la paroisse. Si le maire de la commune a déjà effacé la signature de l’artiste, le collectif des victimes du père Ribes a réitéré en février 2023 sa demande de retrait complet des oeuvres“.
“Si on ne relâche pas la pression, le diocèse de Lyon ne fait pas grand chose”
En février dernier, les victimes du père Ribes – qui exigent le retrait et la destruction des oeuvres d’art du père Ribes dans les églises, car le prêtre abuseur faisait, pour les réaliser, poser des enfants dont il abusait, expliquait que le diocèse de Lyon se hâte mollement, et plutôt pour de mauvaises raisons – de peur du battage médiatique plus que par désir de rendre justice aux victimes.
Pourtant, l’auxiliaire de Lyon Mgr Gobilliard avait expliqué en son temps que ces oeuvres, dont la réalisation implique des faits d’abus et un mécanisme d’emprise sur les victimes et leurs proches – le père Ribes n’hésitait pas à leur vendre les tableaux réalisés après leur viol, “ne sont pas de l’art” et doivent être retirées – mais il a été nommé évêque de Digne, et n’est donc plus là pour suivre le dossier.
“Les choses avancent, mais mollement, car il existe un débat de fond entre l’homme et l’artiste. Cela avance aussi car des engagements ont été pris par le diocèse, mais cela se fait très doucement et les victimes doivent mettre beaucoup d’énergie. Cela avance car on leur met la honte en lançant des pétitions et aussi parce que nous parvenons à pénétrer dans les églises et filmer les vitraux avec la signature de Ribes.
Alors même que le diocèse reconnaît que Louis Ribes était un prêtre pédocriminel, on pourrait imaginer que les choses aillent plus vite. Mais il est sûr que l’on ne va pas relâcher la pression car si derrière on ne fait pas le boulot, il ne se passe pas grand-chose », résume le co-fondateur de Be Brave, qui comprend toutefois que cela prenne du temps.
Concernant les œuvres, « il n’y a aucun élément factuel qui permette de dire qu’elles ont été détruites, poursuit-il. On sait que l’église a conservé des œuvres dans certains lieux. Pourquoi les conserver ? Cela veut dire qu’on va les ressortir un moment donné ? On a aussi des propos rapportés disant que certaines œuvres ont été détruites, mais on n’en sait rien. On ne sait même pas combien il y a en a, alors que le diocèse pourrait très bien communiquer sur les œuvres répertoriées et celles qu’il a détruites. Mieux, il pourrait inviter les victimes et les détruire devant elles. Vu le procédé machiavélique de l’homme, la moindre des choses serait de reprendre l’art et de le briser“.
Il est d’urgence de déposer ces objets et de les passer au broyeur, afin d’effacer de la surface de la planète tout produit dd ce type !!! Et qu’aucune spéculation ne puisse être faites sur ses cendres.
Le néant et l’oubli seront les meilleurs therapies pour la communauté des fidèles et l’institution.