Depuis 2018 le procureur général de Baltimore, dans le Maryland, enquête sur les abus perpétrés par des membres du clergé de l’archidiocèse, de 1940 à nos jours. Une sorte d’enquête de la CIASE, mais confiée à la justice d’Etat et sur un territoire donné. Le rapport – édifiant – vient de sortir.
Le Parisien explique la démarche – “le bureau du procureur du Maryland, Anthony G. Brown, a passé au peigne fin des centaines de milliers de documents remontant pour certains aux années 1940 et courant jusqu’à 2002. Une adresse électronique et une ligne téléphonique d’urgence avaient été ouvertes pour permettre aux victimes ou aux témoins de rapporter des faits. Plus de trois cents personnes ont contacté les enquêteurs, qui ont interrogé des centaines de victimes et de témoins. Certaines personnes n’avaient jamais parlé. Et si 600 enfants ont été identifiés comme les victimes de ces 156 hommes et femmes « de foi », le nombre exact de victimes de ces 156 abuseurs est inconnu, accable le procureur“.
A la suite d’un recours d’un collectif de personnes, le rapport a été classé confidentiel – mais fin 2022 un juge a ordonné sa publication en expurgeant une partie – les auteurs qui sont encore en vie.
Consulter le rapport : Rapport-archidiocese-baltimore-abus
“L’État du Maryland n’a pas fixé de prescription pour les crimes. Les abus dénoncés dans le rapport peuvent être poursuivis à tout moment dès lors qu’ils constituent un crime au moment où ils ont été commis. Or, depuis les années 1960 et la première loi protégeant les enfants contre les maltraitantes, les textes ont énormément évolué. Au terme de ces années d’enquête, le bureau du procureur général recommande que l’État modifie le délai de prescription pour les actions civiles impliquant des abus sexuels sur des enfants. La loi actuelle prévoit un délai de trois ans à compter de la date du préjudice, selon l’Assemblée générale du Maryland. « L’archidiocèse choisit systématiquement de s’appuyer » sur ce délai de prescription, selon le rapport, pour ne pas avoir à indemniser les victimes.
Dans un communiqué daté de mercredi, l’archevêque William E. Lori, en poste depuis 2012, a présenté ses excuses aux victimes pour le « préjudice causé » par l’Église et appelé les fidèles à « accepter » les conclusions du rapport. Selon lui, il rend compte d’une période du passé de l’archidiocèse « lorsque notre réponse à de telles allégations était terriblement inadéquate ».