La Ville de Strasbourg a racheté, en janvier dernier, le premier dessin connu qui représente la flèche de la cathédrale, et qui date du XVe siècle.
“La municipalité de Strasbourg a annoncé, ce lundi 9 janvier, avoir fait l’acquisition du plus ancien plan connu de la flèche de la cathédrale de Strasbourg, un trésor réapparu en 2018.
Le directeur des musées de la ville de Strasbourg, Paul Lang, qui présentait cette nouvelle acquisition en début de semaine, a littéralement accumulé les superlatifs pour qualifier ce dessin, de 2,05 m sur 54 cm, de Johannes Hültz (architecte de la cathédrale de 1419 à 1449) : « moment historique », « spectaculaire », « valeur inestimable »… Ce plan – qui vient désormais s’ajouter à une vingtaine d’autres plans d’époque de la cathédrale de la ville impériale – représente en effet l’un des premiers projets (vraisemblablement le plus ancien) que Johannes Hültz avait esquissé en 1419 pour la flèche de cet édifice emblématique de la capitale alsacienne :
« C’est le premier dessin connu représentant la flèche de la cathédrale de Strasbourg qui est somme toute très différent de la flèche telle qu’elle a finalement été édifiée. »
Comme l’a expliqué la conservatrice du musée de l’Œuvre Notre-Dame, Cécile Dupeux, cette première esquisse diffère en effet en de nombreux points de la flèche telle qu’elle a finalement été bâtie : « La partie flèche est effectivement très différente. […] Sur le plan, elle forme une sorte de pyramide, assez conventionnelle, typique du 14e siècle, alors que la cathédrale actuelle propose huit escaliers en vis qui convergent jusqu’à la flèche sommitale. […] C’est quelque chose qu’on ne voyait nulle part ailleurs et qui était considéré comme la huitième merveille du monde à la fin du XVe siècle. »
[Disparu à la Révolution lors de la confiscation du fonds de l’oeuvre Notre-Dame, le dessin a refait surface à la fin du XXe siècle, a été acquis en 1994 à Paris par un collectionneur. Puis] ce précieux trésor culturel de l’Alsace a été remis en vente en 2018, ce qui donna alors lieu à son classement comme « trésor national » par le ministère de la Culture et permit son rachat – pour 1 750 000 euros après trois ans de négociations – par la ville de Strasbourg (100 000 euros) avec le concours financier du Crédit Mutuel (1,2 millions), de la Société des Amis de la cathédrale de Strasbourg (250 000 euros) et du ministère de la Culture (200 000 euros).
Source : Alsace Actu
La ville de Strasbourg rachète, mais au moindre coût si l’on considère la répartition du montant de l’opération entre les différents intervenants.
Ça s’appelle le millefeuille territorial et le mécénat. On peut s’en réjouir, plutôt que de voir une fois de plus ce type d’objet patrimonial rejoindre une collection à des milliers de kilomètres.