Dans la lettre Res Novae – Perspective Romaines, l’abbé Claude Barthe évoque le sacrement de confession dont la pratique est en chute libre depuis 50 ans :
Jusqu’à Vatican II, la formation à la confession dans les séminaires avait une place importante. Elle correspondait à la charge considérable que représentait ce sacrement dans la vie des prêtres de paroisse. Sans parler des foules permanentes de pénitents dans les lieux de pèlerinage, comme dans la chapelle des confessions à Lourdes, devant les confessionnaux, aujourd’hui inutilisés, de toutes les églises, se formaient des files de pénitents, dès l’instant qu’un confesseur s’y trouvait. À la veille des fêtes, et spécialement lorsque approchait la fête de Pâques, des journées entières étaient employées à entendre les pénitents. Les missions paroissiales, comme nous le disions dans un précédent article commençaient par une prédication invitant aux « grandes réflexions » sur la mort, les fins dernières, le péché. Puis pendant des journées entières, les confessions des paroissiens étaient entendues, ils étaient d’ailleurs invités à faire des confessions générales de toute leur vie. Dans une société où l’immense majorité avait été catéchisée dans l’enfance, les conversions de mécréants se manifestaient essentiellement par une confession par laquelle ils rompaient avec leur vie ancienne.
Les années 50 du XXe siècle, années de grande turbulence dans l’Église, furent aussi, paradoxalement, celles d’une pratique sacramentelle plus intense. En France, les enquêtes du chanoine Fernand Boulard montrent que 43% seulement des Français faisaient alors leurs Pâques, mais qu’une certaine embellie se produisait, notamment en raison de la banalisation de la communion des hommes qui, dans certaines régions, y étaient restés jusque-là réfractaires. D’autant que les appels de saint Pie X à la communion fréquente (décret Sacra tridentina, du 20 décembre 1905) étaient plus largement entendus du fait de l’allégement de la discipline du jeûne eucharistique opérée par Pie XII (non plus jeûne depuis minuit, mais de trois heures pour la nourriture solide et les boissons alcoolisées, et de une heure pour les boissons non alcoolisées).
On lire également la traduction de l’interview de l’abbé Barthe par Edward Pentin pour le National Catholic Register le 9 janvier 2023 sur la réforme de la réforme.
Voici un excellent article qui introduit un sujet que depuis Vatican II, le clergé a décidé de négliger de présenter aux fidèles sous prétexte que nous sommes “tous frères”, que l’enfer n’est qu’un “symbole” et que de toute façon, dès l’instant que l’on croit en Dieu (lequel ?), “nous irons tous au paradis”. Une. réflexion sur le sacrement de pénitence s’impose, de même qu’une réflexion sur la valeur, le caractère des commandements de Dieu et de l’Église dans notre vie d’ici-bas.
C’est urgent à un moment où par exemple (rien qu’un exemple, et il n’a rien d’anodin) où en France on souhaite introduire dan la Loi fondamentale de notre pays un droit à l’avortement, exigence diabolique qui semble laisser de marbre la majorité catholiques “pratiquants” toutes tendances confondues et la majorité du clergé toutes tendances CONFONDUES.