Alors que s’ouvre la Convention sur la fin de vie, qui pourrait déboucher sur la légaliser de l’euthanasie, l’Eglise catholique rappelle que
La dignité humaine est inviolable et inaliénable, quelles que soient les fragilités vécues.
Cependant, contrairement à d’autres sujets de société, il n’y a pas de déclaration commune œcuménique ou interreligieuse. « Nous avons plutôt éliminé cette option », déclare pudiquement le président de la Conférence des évêques de France, dans l’édition du 27 novembre dernier du Journal du Dimanche.
Dans le judaïsme, l’euthanasie est strictement interdite, comme le rappelle le site internet du Consistoire, mais certains rabbins, s’appuyant sur des récits talmudiques évoquant les cas où la vie n’est plus digne ou n’est plus supportable, estiment que la mort peut être accélérée, au cas par cas.
Dans l’islam, Allah est lui aussi maître de la vie et de la mort, aussi l’euthanasie est-elle ordinairement condamnée. Mais il y a des nuances parmi les spécialistes du Coran : le Pr Sadek Beloucif, qui fut membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) de 1999 à 2007, insiste sur l’importance donnée par l’islam à l’intentionnalité des actes. C’est ainsi qu’il cite un hadith – un propos ou acte prêté au prophète de l’islam Mohammed – sur l’aide à mourir. « Même si l’acte a une conséquence négative, il est valide s’il est effectué de bonne foi et avec un bon esprit », explique le spécialiste, dont la position n’est pas isolée.
Quant aux protestants, traversés par une nébuleuse de courants allant des littéralistes aux plus libéraux, leur approche de la fin de vie est à géométrie variable : « Au sein du protestantisme, nous ne sommes pas tous alignés », reconnaît dans un bel euphémisme, Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France.
Ainsi, la position de l’Eglise sur la fin de vie manifeste une belle cohérence qui fait sa force.