Dans sa déclaration à propos du cardinal Ricard, le 7 novembre, Mgr de Moulins-Beaufort déclare :
Je peux vous dire aujourd’hui ce que nous savons, ce que je sais, dans la limite de ce qu’il me revient. Mais il me faut auparavant vous faire connaître ce que nous avons reçu hier, de manière inattendue. La démarche qui va vous être maintenant partagée à la demande de celui qui la fait est inédite. Cet aveu du cardinal Ricard a été hier accueilli par nous, évêques, comme un choc.
Un choc qui datait de quelques mois. Interrogé aujourd’hui sur ce sujet, l’archevêque de Reims avoue :
“J’ai appris cela par un coup de téléphone de soeur Véronique Margron, alors que j’étais à Rome, en février, pendant le symposium sur le sacerdoce”
Et il justifie ce délai en disant qu’il est ensuite entré en contact avec la victime et a ensuite eu des contacts avec le cardinal Ricard. Le cardinal Ricard était présent fin août à Rome pour le Consistoire et l’élévation au cardinalat de Mgr Aveline, à la messe qui a suivi à St Louis des Français, à la réception de l’ambassade de France en l’honneur du nouveau cardinal. Un choc.
Il l’a donc appris en février dernier, par un appel de soeur Véronique Margron, celle-là même qui, hier, suite à la “révélation” réagissait “à chaud” dans La Vie :
Je suis mal. On ne sait plus très bien comment nommer les choses. On ne trouve plus les mots. Je pense à tous ces mensonges cumulés, à la victime… Je ne peux pas m’empêcher de me demander si les faits sont prescrits ; si la victime aurait pu obtenir une vraie justice si jamais il avait parlé plus tôt… Et si… Tout cela me fend à l’intérieur de moi-même. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qui nous arrive dans l’Église ? Jean-Pierre Ricard a été deux fois président de la Conférence des évêques de France, cardinal, électeur du pape… Mais comment a-t-il pu accepter ces charges ? Et il y a bien sûr cette question lancinante : et maintenant, on fait quoi ? Au-delà des procédures qui ont déjà été lancées, nous, que devons-nous faire ? Dans la vie religieuse, je pense à ces supérieurs qui ont minimisé, caché des abus, qui n’ont pas voulu voir à quel point la situation était grave : ils ont été naïfs, mais la naïveté nous rend coupables ! Peut-on dire la même chose de la solidarité épiscopale, de ce qu’on nomme d’un si beau nom la communion ? Et Dieu sait que c’est un beau nom… mais elle est brisée par cette réalité.
Et elle ajoute :
Cela me coûte beaucoup de le dire, mais je pense sincèrement qu’on ne peut plus croire la parole des auteurs. […]