Intéressante réflexion du Docteur Philippe de Labriolle, dans Paix Liturgique :
L’intervention romaine ayant suspendu les ordinations prévues dans le diocèse du Var en juin dernier est elle plus choquante que la soumission par l’Ordinaire à ce diktat, qui n’a pas eu à prendre quelque forme juridique élémentaire pour s’imposer? Les familles des ordinants, et les ordinants eux mêmes, mis devant le fait accompli, ont ils été consultés quant à la suite à donner à une pratique féodale, à supposer que l’ordre vînt de haut, ou celle d’un canular, du fait d’un mauvais plaisant? La CEF, si prompte à baiser la main de Marianne, au point de voir sa servilité retoquée par le Conseil d’État en 2020, aurait pu faire corps avec l’un des siens, tant elle est friande d’uniformité dans la communion, pour défendre un évêque dont les prérogatives venaient d’être bafouées par un coup de fil hors sol.
La constitution dogmatique Lumen Gentium, en son article 26, dispose que
“l’évêque, revêtu de la plénitude du sacrement de l’Ordre, est “le dispensateur de la grâce du sacerdoce suprême”, surtout dans l’Eucharistie, qu’il offre lui-même, ou qu’il fait offrir, et de laquelle sans cesse vit et grandit l’Eglise. L’article 27 précise que ” La charge pastorale, c’est à dire le soin quotidien et habituel de leurs brebis, leur est confiée en plénitude, et ils ne faut pas voir en eux les vicaires des Pontifes Romains car ils exercent un pouvoir qui leur est propre, et c’est en toute vérité qu’on les appelle les chefs du peuple qu’ils dirigent. AUSSI LEUR POUVOIR N’EST-IL PAS DIMINUE PAR LE POUVOIR SUPRÊME ET UNIVERSEL, MAIS AU CONTRAIRE EST AFFIRME, FORTIFIE, ET DÉFENDU PAR LUI.”
Un procès canonique pouvait seul déchoir l’Ordinaire de Toulon de telle ou telle de ses prérogatives.
Nous savions que la messe réformée n’est pas conforme aux voeux du Concile, voici maintenant la remise en cause des autres textes conciliaires.