Après la mise en cause par la justice, suite à un signalement pour viol sur mineur dans le milieu des années 2000, du dominicain André Gouzes, créateur de nombreux chants liturgiques depuis 1974 et du centre d’initiation à la musique liturgique dans l’abbaye de Sylvanès qu’il a sauvé de la ruine, les membres de son ordre essaient d’écarter son oeuvre monumentale – plus de 1700 chants (liste détaillée), 35 albums – de leurs événements.
A l’origine, avec des coauteurs (Jean-Philippe Revel et Daniel Bourgeois pour nombre de chants), de la “liturgie chorale du peuple de Dieu“, il a vu notamment ses créations musicales écartées de l’édition 2022 du pélérinage du Rosaire à Lourdes. Le mouvement dépasse les frontières françaises, puisque comme l’écrit Pèlerin qui consacre un long article à la problématique, “le 11 mai, en Pologne, le Centre liturgique dominicain, principal portail liturgique du pays, recommande fortement à son réseau de s’abstenir d’interpréter la musique de l’auteur incriminé jusqu’à ce qu’une décision judiciaire soit prise“.
A l’origine de nombre de “tubes” de paroisses et communautés religieuses post-conciliaires, dont “Viens esprit de sainteté“, La Sagesse a dressé une table, Recevez le corps du Christ, Joyeuse Lumière…, les messes de l’Ermitage et de Rangueil, “André Gouzes a initié des dizaines de milliers de chanteurs à son œuvre lors de sessions de formation données dans la France entière, ou en les accueillant à l’abbaye de Sylvanès (Aveyron)“.
“Nombre de ces chants sont aussi chantés dans des paroisses de rite tridentin diocésaines, surtout lorsque le célébrant veut absolument chanter la même chose que la paroisse diocésaine voisine“, remarque un chef de choeur dans une paroisse biritualiste, “ce qui généralement n’enchante guère les chorales – les chants grégoriens ou polyphoniques sont autrement plus riches et plus transcendants“.
Faut-il mettre les “carnets jaunes” au pilon?
D’ailleurs, les “carnets jaunes“, ou recueils de chants pour le rite extraordinaire – souvent utilisés par les paroisses, y compris de la FSSPX, car il y a les kyriales et les Credo dedans, comptent au moins deux chants d’André Gouzes, Recevez le corps du Christ et Viens esprit de sainteté.
Après avoir été accusés d’attentisme lorsque a éclaté l’affaire Cerbelaud, les Dominicains de Toulouse ont pris les devants et lancé un appel à témoignage largement médiatisé suite aux signalements qui mettent en cause André Gouzes et un autre religieux de l’abbaye de Sylvanès. En tout état de cause, la tentative de “damnatio memoriae” lancée par les Dominicains, ainsi que les nombreux lieux mentionnés dans leur appel à témoignages, laissent penser que l’affaire est grave.
Et la présomption d’innocence dans tout cela ?
Tant qu’on y est, on devrait supprimer les poèmes et les commentaires du Lagarde et Michard en présentation des œuvres de Paul Verlaine et d’Arthur Rimbaud à raison de leur comportement répréhensible qui, à la différence d’André Gouzes étaient avérés.
Mutatis mutandis.
Rectificatif :
À raison deleurs comportements répréhensibles respectifs.
Il y a eu à Sylvanès pendant des années du bon et du moins bon et il faut certaiement faire le tri et ne prendre l’héritage que sous réserve d’inventaire, sans l’accepter ou le rejeter “en blocc” !!
Tout à fait d’accord avec vous COURIVAUD.
Un exemple tragique de l’hystérie de l’idéologie collective de type pavlovien actuelle ; ou la défaite de la pensée et donc de l’intelligence, annonçant la mort de la culture et enfin de la civilisation occidentale (autrefois) d’inspiration chrétienne … ..
Comme l’Eglise de France, les Dominicains de Toulouse sont perdus dans leur tête.
On cachait tout y compris les crimes avant l’année 2000
On livre tout même le bon grain avant même l’enquête terminée aujourd’hui.
Ils devraient relire ceci :
Matthieu 13, 26 Quand le blé est monté en herbe, puis en épis, alors l’ivraie est apparue aussi. S’approchant, les serviteurs du propriétaire lui dirent : Veux-tu donc que nous allions arracher l’ivraie ? Non, dit-il, vous risqueriez, en ramassant l’ivraie, d’arracher en même temps le blé.
D’accord avec Courivaud, le comportement des dominicains s’apparente à la “cancel culture”. Je préfère le grégorien aux cantiques modernes plus ou moins réussis, mais les mœurs d’un artiste n’ont pas à légitimer une quelconque censure de son œuvre. Que restera-t-il de la culture face à ce néo puritanisme ?
L’inanité des commentaires est affligeante.
Rimbaud et Verlaine n’étaient pas des prédateurs.
La soif de justice doit s’imposer même dans une société folle et avilissante.
Consternant… Le gang des Ennemis de l’Eglise catholique, et sans doute serait-on surpris de ce qu’il comporte dans ses rangs, a encore frappé. Il importe de traquer tout ce qui réintroduit de la spiritualité dans cette ONG woko-compatible. Les chants d’André Gouze, d’inspiration byzantine, sobres et harmonieux, respirent la transcendance mystique C’en est trop pour les amoureux de bluettes débiles et hâtives du type “Jésus reviens !…” Alors, l’occasion est trop belle de surfer sur ce raz-de-marée d’accusations tardives et n’apportant généralement pas l’ombre d’une preuve. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelquechose.
À Thibaut.
Je crois que vous avez mal lu mon commentaire.
…. à moins que vous ne soyez un troll.