La déchristianisation du Québec, bien entamée depuis 2003, s’est accélérée avec le Covid et des mesures très liberticides envers l’exercice des cultes, parfois initiées par les autorités catholiques elles-mêmes – tout récemment, le cardinal Lacroix a suspendu toutes les célébrations du 23 décembre au 10 janvier, ce qui revenait à annuler Noël, puis les autorités ont fermé les églises depuis le 31 décembre sine die. Sans surprise, les finances des paroisses s’amoindrissent, le nombre de fidèles aussi, et donc les églises sont de plus en plus abandonnées et à vendre.
Sur la côte des Basques, à Sainte-Rita, la mairie vient de refuser la proposition de la fabrique de lui racheter l’église, qui n’est presque plus utilisée depuis le début de la pandémie et n’est pas chauffée. L’église est donc à vendre pour être affectée à un autre usage.
Michel Colpron, maire de Sainte-Rita, explique sa position dans Le Soir : ” La fabrique a décidé de rester propriétaire, mais de mettre le bâtiment en vente. Le conseil est prêt à appuyer un projet qui permettrait de conserver le bâtiment. C’est un problème que plusieurs municipalités rurales vont connaître avec la diminution de la pratique religieuse […] Ça fait quelques années que le bâtiment n’est pas chauffé en hiver. Avant la pandémie, la fabrique chauffait quelques jours avant la messe. Nous avons offert un local à la fabrique dans l’édifice municipal pour les aider à diminuer leurs frais fixes. Nous avons aussi acquis le cimetière en octobre 2021 qui est maintenant géré par un organisme sans but lucratif fondé uniquement pour faire la gestion du cimetière”.
En Gaspésie, c’est l’église en bois de Saint-Maurice de l’Echouerie qui est à vendre, et elle sera désacralisée lorsque l’évêché acceptera la vente, c’est à dire dans le courant de l’année 2022.
Les motifs sont tristement banaux : “comme bien d’autres paroisses au Québec et en Gaspésie, la Fabrique n’a plus les moyens ni de l’entretenir ni de la détruire. Mme Élément ajoute que les bénévoles ne peuvent plus effectuer de travaux ce qui entrave, selon elle, la prise en charge communautaire.
Seulement une trentaine de paroissiens assistent encore à l’office. À la réunion des paroissiens, le 24 octobre, les paroissiens se sont donc résolus à mettre fin aux activités de l’église et à demander à l’évêque la permission de vendre le bâtiment. Le 18 décembre dernier, les marguilliers de la Fabrique ont donc lancé un appel d’offres pour la vente de l’église. Les soumissions sont attendues d’ici le 15 janvier 2022. La Fabrique demande que la vocation qui sera donnée à l’église soit incluse dans la proposition“.
Un cinquième des églises du Québec désaffectées, vendues ou démolies de 2003 à 2019
Vendre les églises au plus offrant n’est pas la seule alternative : le Centre de Mise en Valeur des Opérations Dignité a mis en place une opération d’information à destination des communes du Bas-Saint-Laurent pour la sauvegarde des églises rurales. D’après le Soir, neuf communes ont déposé des projets (Saint-Jean-de-la-Lande, Auclair, Lejeune, Biencourt, La Trinité-des-Monts, Saint-Narcisse-de-Rimouski, Saint-Marcellin, Saint-Gabriel-de-Rimouski et Saint-Donat) afin de “répondre à des besoins pour des organismes communautaires, mais aussi à développer des services culturels et touristiques“.
Cependant le Journal du Québec donnait des statistiques peu encourageantes en 2019 : près d’une église sur cinq dans le Québec a été désaffectée, vendue ou démolie depuis 2003, soit “ 612 des 2746 églises qui avaient été répertoriées au Québec en 2003 […] 22% du parc immobilier religieux”. Pendant ce temps, le nombre de fidèles baissait de 4 à 5% depuis le début des années 2000, mais la déprise s’est accélérée : 15% en 2019, 20% au moins en 2020, et cela continue…
Que du bonheur ces statistiques encourageantes pour les très conciliaires pape Bergoglio et son dévoué serviteur Mgr Roche et cie qui vont continuer à appuyer sur la pédale d’accélération !