Dans le diocèse de Grenoble, les fidèles ne comprennent pas les remarques de l’évêque et se sont organisés au sein de l’AFSAN : Association des fidèles de Saint-André et de Notre-Dame de l’Isle :
À compter de ce jour, les paroissiens de la collégiale Saint-André de Grenoble et de la paroisse de Notre-Dame de L’Isle à Vienne ont décidé de faire la grève de la quête… jusqu’à ce que leur évêque les reçoive.
Un communiqué incompris et très blessant pour les fidèles
Tout est parti d’un communiqué de Mgr de Kerimel du 2 septembre très accusateur pour les paroissiens des deux lieux de culte, dans lesquels est autorisée la messe en latin. Il écrivait :
« Quand de plus en plus de fidèles, pratiquant selon ce que le Pape Benoît XVI a appelé la forme extraordinaire du Rite Romain, remettent en cause la messe de Paul VI et de Jean-Paul II, jusqu’à la soupçonner d’invalidité ou même la déclarer telle, l’affaire devient grave. C’est ce qui circule sur les réseaux sociaux, entre autres. De même, quand certains fidèles préfèrent manquer la messe dominicale plutôt que de participer à une liturgie approuvée par les saints Paul VI et Jean-Paul II, il y a de quoi s’inquiéter sérieusement. Et quand certains osent déclarer à des prêtres qu’ils ne seraient pas vraiment prêtres, parce qu’ordonnés selon le Rite Romain en vigueur, nous sommes en face d’une négation du magistère authentique de l’Eglise et une remise en cause de l’Esprit Saint qui conduit l’Eglise à la vérité tout entière. »
Ce texte a énormément blessé les paroissiens de la collégiale Saint-André et de la chapelle Notre-Dame de l’Isle à Vienne. Les quelque 500 fidèles qui fréquentent ces deux lieux de culte ne se reconnaissent absolument pas dans cette caricature qui est en décalage grave avec la réalité :
- Non, ces paroissiens ne pensent pas que la messe en forme ordinaire est invalide.
- Non, ces paroissiens ne refusent pas d’y communier.
- Non, ces paroissiens ne manquent pas la messe dominicale lorsqu’ils n’ont pas la forme extraordinaire.
- Non, ils ne pensent pas que les prêtres ordonnés par notre évêque ne sont pas prêtres.
- Non, les prêtres desservant ces deux églises ne remettent pas en cause le dernier concile.
De très nombreux courriers personnels ont été adressés par les paroissiens à notre évêque sans réponse à ce jour.
Des paroisses florissantes et engagées dans le diocèse
Depuis 1984, la messe en latin en forme extraordinaire est célébrée dans le diocèse, et ces deux lieux de culte attirent de plus en plus de fidèles, où jeunes et familles sont au rendez-vous. Les fidèles s’entraident et accueillent les nouveaux, comme en témoigne le pique-nique paroissial de Saint-André le week-end dernier rassemblant plus de 200 personnes. Ils prient et essayent de rendre témoignage là où ils sont placés. Beaucoup sont engagés dans des missions ecclésiales et diocésaines ou dans leur paroisse territoriale : catéchisme, mouvements d’église, visites de malade, scoutisme, etc… Très appréciés de leurs communautés, mais aussi – nous le constatons – des fidèles et des prêtres diocésains, les deux prêtres desservant ces lieux de culte sont pleinement fidèles à leur évêque et à Rome. Ils animent un ensemble d’actions pastorales formant un tout et permettant à chacun des fidèles de progresser : enfants, lycéens, étudiants, parents et retraités. Du baptême à l’inhumation, avec douceur et bonté, ils sont tout à tous.
Mais que cherche Monseigneur de Kerimel ?
Sans réponse claire de notre évêque devons-nous croire les rumeurs qui nous parviennent de plusieurs sources concordantes et crédibles :
- Faute de célébrer la messe en forme ordinaire les deux prêtres desservant les deux lieux de cultes concernés devraient partir.
- Après sa visite ad limina, il aurait l’intention de faire un nouveau communiqué pour annoncer sa décision et de venir ensuite l’expliquer aux fidèles.
Bouleversés par une démarche aussi brutale, envahis d’un immense sentiment d’injustice, nous nous interrogeons :
- L’évêque a-t-il un projet définitif ou le dialogue est-il encore possible ?
- Dans un diocèse profondément marqué par la crise sanitaire, quel est le but recherché et quel est le sens de cette démarche ?
- L’Église n’a-t-elle pas besoin de la diversité des charismes pour annoncer l’évangile ?
- Alors qu’on déplore le manque de vocations, le diocèse peut-il vraiment se priver de deux prêtres ?
- Pouvons-nous solliciter de la part de notre évêque l’« attitude paternelle » recommandée par le Saint Père ? 1
Une rencontre immédiate … et une grève de la quête et du denier du culte…
Monseigneur de Kerimel n’a pas visité nos communautés depuis 7 ans. Il n’a pas répondu à la centaine de mails et de lettres demandant une rencontre avec lui.
Fermes et déterminés, mais résolument fidèles à l’Église, nous lui demandons publiquement une rencontre immédiate avec les représentants des fidèles, pour qu’il comprenne ce qu’est réellement cette communauté et qu’il nous donne des gages sur le maintien de nos prêtres.
Dans cette attente, nous prenons l’initiative d’entamer une grève de la quête et du denier du culte.
AFSAN : Association des fidèles de Saint-André et de Notre-Dame de l’Isle
1 Au sujet des visites ad limina la semaine dernière, sur le site internet de Famille Chrétienne, le 10/09/2021 à 19:08 : « Sur chacun des thèmes abordés, le pape a « beaucoup insisté sur la dimension du coeur et de la paternité », a confié Mgr Le Gall […] En parallèle, le successeur de Pierre les a incités (les évêques NDLR) à adopter une « attitude paternelle » envers les fidèles. »