Ame du quartier des maisons Castor de la Rochelle (Beauregard), la chapelle Sainte-Anne a pourtant été vendue par le diocèse et doit être abattue pour en faire un immeuble de 23 logements porté par Bouygues. Une fin peu glorieuse qui ne ravit guère les riverains, prêts à lutter pour sauver cette modeste chapelle qui est le coeur de leur quartier.
Construite en 1949 sur un terrain donné par Mlle Leclerc en 1948, cette chapelle est immédiatement confiée à des prêtres ouvriers de la Mission de France qui l’ont bâtie avec les habitants de ce quartier de maisons en auto-construction (mouvement Castor). Elle est bénie le 19 février 1950 par Mgr Liagre, et se compose d’une simple nef flanquée d’une sacristie à l’arrière. Le dernier prêtre ouvrier, Louis Aldaits, y est en poste jusqu’en 1983.
Cette chapelle reprend le nom de la sainte patronne de la ville et d’une chapelle attestée au XIVe qui a pu être la chapelle du château Vauclair, puis a servi à plusieurs reprises de dépôts d’armes sous les protestants, et même d’église paroissiale provisoire à la paroisse Saint-Barthélémy de 1666 à 1678. Elle fut détruite en 1689 pour permettre l’agrandissement des fortifications.
Cela vaudrait la peine de faire une enquête ciblée qui recense tous les lieux OFFICIELS de culte qui ne sont pas entretenus décemment par les collectivités locales qui en sont propriétaires et maîtres d’ouvrage afin d’avoir une juste mesure du désastre dans un contexte de christianophobie de plus en plus perceptible. Cela prend du temps sans doute, mais ce serait un véritable service rendu “pour tous” (pour une fois que le pourtoussisme servirait à quelque chose !).
au lieu de faire des brèves éparses où l’on mélange les carottes et les poireaux, car une église paroissiale négligée, abandonnée ou désaffectée, ce n’est pas la même chose qu’une chapelle négligée, abandonnée ou désaffectée quand bien même serait-elle à l’inventaire des monuments historiques.