Dans un article paru dans Le Point, l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt 1987, estime que les islamistes ont un problème de sexualité non résolu.
Alors que le Burkini fait office de roman de l’été, la question sexuelle poursuit toujours les religions. Le Monde, on s’en souvient avait publié un article sur le problème de l’Eglise avec le corps. Sauf les plus hédonistes, il semble donc que les religions, après avoir été l’opium du peuple, doivent répondre d’un nouveau chef d’inculpation : la névrose sexuelle.
Tandis que le monde se réfugie dans la liberté sexuelle, au prix de psychoses lourdes et graves, on ne trouve rien de mieux que de s’en prendre aux religions sur ce thème là.
Le sexe est devenu l’attention numéro 1 des médias, la préoccupation majeure des politiques. Une course en avant, dont la frénésie a elle seule devrait mettre en alerte ses promoteurs, emporte tout sur son passage sans aucun discernement.
Un mot d’ordre, il faut se libérer des envies sexuelles qui nous étouffent, seul moyen d’apaiser les névroses. Et les religions qui tentent d’expliquer que le sexe, dans sa forme débridée, est une névrose, sont stigmatisées comme dernier rempart à cette liberté qui, en fait de libération n’est qu’une soupape.
Malheureusement, la confusion entre sexe, sexualité, plaisir et relations humaines est tellement empreinte de passions et d’addictions qu’il est devenu impossible à la société, prise comme un tout, de distinguer l’organe sexuel, de la pratique sexuelle et de la place sexuée dans la société.
D’un côté l’homme, le mâle, est invité à ne pas se laisser contraindre par des règles étouffantes, de l’autre il est accusé de machisme considérant la femme comme son objet. Quoi de plus déroutant, de plus déboussolant, pour l’homme que de se voir infantilisé dans ce qui fait sa distinction sexuelle et refoulé dans ce qui fait sa distinction sociale ?
Il n’est pas impossible que l’Islam (et non les islamistes) ait un vrai problème de rapport à la femme et donc par voie de conséquences, dans la sexualité prônée par le Coran. Mais cela tient autant à la structure de pensée de l’Islam qu’aux névroses latentes chez bien des êtres humains. L’un pouvant trouver dans l’autre un terreau porteur.
Il n’en demeure pas moins que contrairement à ce que prétend l’article, l’Islam pose en tant qu’Islam un problème quant à la sexualité et d’abord quant à la distinction complémentaire homme femme.
Cet article prend ainsi sa place dans la longue série de désinformations sur l’Islam. L’auteur dit du reste explicitement que l’Islam est une religion de paix et de tolérance, ce qui est mensonger quant à la paix et relatif quant à la tolérance.
La tolérance, pour l’Islam, s’entend comme permission de ne pas être musulman moyennant taxes et vexations.
Il serait temps qu’un mouvement de fond dénonce ces contre-vérités, sans pour autant stigmatiser les personnes humaines que restent, quoi qu’on en pense, les musulmans.