A la guerre de religion le Vatican préfère le dialogue interreligieux. C’est en substance ce qu’ a rappelé le cardinal Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, au sujet du rapport avec l’Islam.
“Le pape François a clairement refusé la thèse selon laquelle nous assisterions à une guerre de religion”.
Cela étant, ce n’est pas parce que le Saint-Père refuse cette thèse qu’elle n’est pas en train de se mettre en place, bien que sous une forme différente que par le passé, puisque les chrétiens se refusent (pour l’heure) à l’affrontement, reprenant l’attitude de leurs premiers aînés.
« La preuve » qu’il n’y a pas de guerre entre le christianisme et l’islam « est que le terrorisme islamique touche, d’un point de vue numérique, plus les musulmans que les chrétiens » a voulu argumenter le prélat. L’argument reste fragile et volontariste, mais permet au secrétaire d’Etat de rappeler que tous les musulmans ne sont pas d’accord avec certains aspects de ce qu’on appelle un Islam radical.
La question est alors de savoir qui des islamistes dits radicaux ou des islamistes dits modérés, suit effectivement le Coran. Discussion qu’aucune autorité, religieuse, politique ou médiatique, n’ose aborder frontalement.
Le cardinal a également rappelé que pratiquer le dialogue interreligieux « est un devoir pour les chrétiens comme pour ceux qui appartiennent aux autres communautés religieuses ». C’est « une condition nécessaire pour la paix dans le monde ». Il estime que « critiquer ou rejeter le dialogue entre les religions comme un idéalisme ingénu » est « le signe d’un pessimisme exagéré et c’est aussi dangereux ».
Peut-être que si les chrétiens voyaient (et si les autorités nommaient) sous ce terme neutre et volontairement non agressif, la volonté (fort peu à la mode médiatique) de donner le Christ aux musulmans, en d’autres termes de proposer la foi, de convertir, le pessimisme se murait-il en espérance missionnaire.
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