Selon le dernier rapport de la cellule d’écoute du diocèse de Beauvais, 9 nouvelles victimes ont été accueillies cette année et ont fait état de 8 auteurs d’abus jusque là inconnus. En tout, le diocèse a connaissance de 37 auteurs d’abus, principalement religieux ou prêtres, et plus de 80 victimes. Il refuse toujours la création d’une cellule d’enquête diocésaine, demandée par les victimes aujourd’hui regroupées au sein d’un collectif départemental :
« Pour cette troisième année, la CEA a accueilli neuf nouvelles victimes, mineures au moment des faits. « Un chiffre qui porte à plus de 80 les personnes victimes connues dans notre diocèse », déclare Monseigneur Jacques Benoit-Gonnin, évêque de l’Oise. Les auteurs présumés des faits sont au nombre de huit : un laïc, une nouveauté dans le département, et sept prêtres ou religieux de plus que l’an dernier.
Au total, ce sont donc 37 prêtres ou religieux qui sont accusés d’avoir commis des abus sexuels. « Trente sont décédés, précise l’évêque. Un a une charge ecclésiale limitée, six sont retraités, sans aucune charge pastorale. Deux sont encore résidents dans l’Oise et trois à l’étranger. »
Des propos à contresens de la demande faite par un collectif de victimes lancé cette année dans l’Oise. Celui-ci réclame la création d’une commission d’enquête indépendante sur les abus sexuels commis par des religieux dans l’Oise. Il demande que l’Église ne se contente plus d’« écouter », mais agisse concrètement pour établir les faits et reconnaître les responsabilités.
Si le diocèse a opposé une fin de non-recevoir à cette demande, il insiste sur le fait de continuer à venir témoigner. « Nous sommes à une époque où la loi du silence ne peut plus perdurer, déclare l’évêque. J’invite les victimes mais aussi les membres des communautés paroissiales qui auraient assisté faits particuliers à témoigner. On ne pourra jamais réparer mais on peut aider dans l’accueil dans l’écoute »
Mais la justice civile et les services d’enquête, littéralement débordés, ont-ils la capacité d’enquêter sur tant d’affaires, généralement assez anciennes, où les diocèses et les responsables religieux, ou de l’enseignement diocésain, ont passé sous silence ou étouffé quand ils en étaient responsables et qu’ils devaient protéger les mineurs ou les fidèles qui leur étaient confiés ?
