La fin programmée de l’INIRR – l’instance qui écoute, évalue les préjudice et décide de l’indemnisation des victimes d’abus de la part de prêtres et de laïcs diocésains – en juin 2026 suscitait d’importantes questions au sein des collectifs de victimes, notamment issus des divers établissements de l’enseignement catholique. A la suite de Bétharram, de nombreuses autres affaires d’abus sont sorties des limbes et de l’omerta. Il apparaît que l’INIRR va être pérennisée, probablement sous d’autres formes – un rapport sera rendu sur le sujet lors de l’assemblée plénière de la CEF de mars 2026.
L’une des questions évidentes qui se pose (comme pour le fonds SELAM qui paie les indemnisations aux victimes) est leur financement par les diocèses, dans un contexte de crise, de hausse des charges et de chute du denier.
On apprend en effet cela du compte-rendu de l’assemblée plénière de la CEF à Lourdes du 4 au 9 novembre dernier sur le site du diocèse de Toulouse : « résolus à poursuivre l’engagement de l’Église de France dans la prévention et la lutte contre les violences sexuelles, et plus largement toutes sortes d’abus, les évêques ont voté des décisions pour faire évoluer les dispositifs d’accueil, d’écoute et d’accompagnement les personnes victimes de violence sexuelle commise par un clerc ou un laïc en mission ecclésiale, dans le cadre diocésain, quand elles étaient mineures. Ces dispositifs avaient en effet été mis en œuvre comme une réponse de crise à une situation de crise, dans la suite du rapport de la Ciase : il s’agit désormais de trouver les modalités pour les inscrire dans le temps. Un groupe de travail, piloté par la Conférence des évêques de France, fera des propositions dans ce sens lors de la prochaine assemblée plénière de mars 2026« .
Par ailleurs les évêques ont voté « la poursuite de la réception des dossiers par l’Inirr dans les mêmes conditions de financement et de fonctionnement qu’actuellement jusqu’à fin août 2026, en attendant de fixer les modalités d’évolution des dispositifs actuels« .
