Le Grand Conseil du Tessin, en Suisse, a changé la loi sur l’Eglise et oblige maintenant l’Eglise catholique à signaler à la justice civile « tout indice ou soupçon d’abus » dans un délai de 30 jours.
Cette décision a été prise après la condamnation d’un prêtre catholique du Tessin pour abus : « le prêtre R. L., du diocèse de Lugano, âgé de 56 ans, a été condamné le 14 août 2025 à 18 mois de prison avec deux ans de sursis pour des actes sexuels avec des mineurs, des personnes incapables de discernement ou de résistance« . Il a été acquitté du délit de pédopornographie – faute de pouvoir identifier clairement l’âge des personnes sur les photos retrouvées chez lui, mais interdit à vie d’exercer toute activité en lien avec des mineurs. La procédure canonique à son encontre se poursuit.
Non seulement que la peine a paru faible à bien des Suisses, mais il est apparu lors du procès que « le diocèse de Lugano, alors qu’il était sous la direction de Mgr Valerio Lazzeri, était au courant dès 2021 des accusations contre le prêtre. Le cas n’a été traité par la justice qu’après qu’un jeune homme ait signalé, en février 2024, au Ministère public et à l’administrateur apostolique du diocèse de Lugano, Mgr Alain de Raemy, le comportement inapproprié du prêtre à son égard« . Autrement dit son diocèse était au courant depuis trois ans et a dissimulé les faits…
Il se trouve que contrairement à la France, en Suisse, « il n’existe pas d’obligation générale de dénoncer des agissements criminels par les personnes privées« .
