Le Journal de la Haute-Marne (JHM) du 17 octobre dernier, page 2, relate la condamnation pour voyeurisme d’une figure des Salésiens de Don Bosco, chevalier de l’ordre national du Mérite et engagé depuis les années 1980 dans l’éducation populaire en banlieues via son association le Valdocco, vicaire provincial des Salésiens de Don Bosco en France et Belgique francophone depuis 2017, ex-aumônier des scouts et guides de France à Lyon et Tassin la Demi-Lune, polytechnicien etc. Il est aussi éducateur spécialisé depuis 1978, a été au cabinet de Christine Boutin en 2007, auteur de nombreux ouvrages, directeur d’enseignements scolaires salésiens etc.
La communauté des Salésiens de Don Bosco gère 50 établissements scolaires en France et en Belgique, un au Maroc, un en Tunisie, 11 établissements associés. Historiquement la congrégation était présente en Suisse romande, où elle a laissé un souvenir mitigé – la presse suisse avait notamment enquêté sur les abus au collège de la Longeraie à Morges (Vaud), aujourd’hui fermé. C’est aussi de cette communauté que faisait partie le missionnaire au Gabon Rémy Laurendeau, décédé le 9 avril 1997, qui s’en est notamment pris à son petit-neveu, Arnaud Gallais, qui a relaté son calvaire dans un livre.
La plainte a été déposée le 27 février 2024 par un adolescent accompagné par sa mère pour agression sexuelle contre Jean-Marie Petitclerc, qui l’avait pris sous son aile après son échec scolaire à l’été 2023, lui avait offert un séjour en voilier, puis une reprise de son cursus au lycée Don Bosco de Giel-Courteilles dans l’Orne. Le garçon n’y reste pas, et explique dans sa plainte que « à l’occasion d’un déplacement en voiture, [le salésien] avait imposé des caresses sur le genou gauche et son sexe« , ce que l’intéressé conteste, s’estimant certes « tactile« , mais surtout « abasourdi » par les accusations contre lui.
Surtout, l’accusé est ‘‘entré dans la salle de bains de la chambre occupée par [le plaignant] alors qu’il savait ce dernier sous la douche » – ce sont les faits qualifiés de voyeurisme dans la procédure. Une »maladresse » motivée par un problème d’eau chaude« , puis qu’il aurait « commis de nouveaux attouchements une fois installé dans son lit ». Mais selon Jean-Marie Petitclerc, qui a reconnu « lui avoir tapoté la cuisse« , le mineur a « donné une dimension sexuelle à de simples gestes ».
L’expertise psychologique qualifie de « fiable » le discours de l’adolescent, tandis que l’avocat de Jean-Marie Petitclerc, maître Lambert, de Lyon, le qualifie « d’adolescent qui ment beaucoup, c’est sa maman qui le dit » et s’insurge contre « la sévérité » des réquisitions contre « un homme qui a consacré l’intégralité de sa vie aux mineurs en difficulté« . Du côté de l’accusation, Me Melison plaide pour l’adolescent : « cet adolescent sait ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. La position de ce Monsieur est insultante pour ce gamin, pour ses parents. Monsieur fait office de figure d’autorité, il a profité de sa position face à un adolescent replié sur lui-même« .
« Trois procédures pour 12.000 gamins ça va »
Le JHM précise que »occupant le poste d’assistant sanitaire dans le cadre de séjours rassemblant des mineurs, Jean-Marie Petitclerc a été visé en 1999 et 2014 par des plaintes pour agressions sexuelles. Les investigations aboutiront à un premier non-lieu, un second s’ensuivra ».
Du reste le JHM insiste dans un encadré : « l’attitude du prévenu interroge. Certaines déclarations figurant au dossier également. « Trois procédures sur 12.000 gamins ça va », tels sont les propos rapportés par les enquêteurs. Evoquant un amour de jeunesse pour une jeune femme, assumant pleinement son voeu de chasteté, « dans ce qui touche au sexe rien ne m’attire », réfutant la moindre attirance pour les hommes, les adolescents, « je travaille avec des ados, la suspicion ça fait partie du métier », Jean-Marie Petitclerc a été soumis à une expertise psychiatrique. « Dans le cas où les faits sont avérés, une injonction de soins pourrait être opportune« .
Condamné en dessous des réquisitions, il fait appel
Le procureur requiert 30 mois de prison dont 15 assortis de sursis probatoire contre « un homme représentant un réel danger, habité par un sentiment d’impunité ». Il sera relaxé pour l’agression sexuelle, condamné à six mois de prison avec sursis pour voyeurisme. Jean-Marie Petitclerc a annoncé faire appel.
Mis en avant sur la page Facebook de sa congrégation, 15 jours après sa condamnation [post supprimé depuis]
Cette condamnation n’a pas empêché sa congrégation de le mettre en avant sur sa page Facebook le 30 octobre dernier où il entend « relever le défi éducatif« . Heureusement que les Salésiens de don bosco préparent les contrôles de l’État dans l’enseignement privé, sinon qu’est ce que ce serait…
Néanmoins le post a été supprimé depuis notre publication ce midi.
« Des mesures conservatoires ont été prises depuis mi-septembre »
La communication de la congrégation nous fait savoir qu’un communiqué est en préparation, et que « dès que le nouveau provincial [de France et Belgique sud, le père Xavier Ernst] a été mis au courant de la situation, il a prononcé des mesures conservatoires » dans lesquelles il serait interdit de travailler avec des mineurs. Le père Petitclerc ayant fait appel, il reste présumé innocent.


 
			 
				 
					   
					
 
					
JMP reste présumé innocent puisqu’il a fait appel…