Le diocèse d’Angers annonce ce jour que les bénédictins du Barroux reprennent l’abbaye cistercienne de Bellefontaine. L’abbaye cistercienne Notre-Dame de Bellefontaine a été fondée en 1120 à Brégolles-en-Mauges (Maine et Loire, 13 km de Cholet) et ne compte plus que quelques moines. 12 moines bénédictins du Barroux viendront s’y installer courant 2026.
Communiqué du diocèse d’Angers
Depuis plusieurs années, la communauté cistercienne de Bellefontaine s’est interrogée sur son avenir. Dans une première étape, elle a cherché à adapter ses lieux communautaires à un plus petit nombre de frères, mais au fil du temps, elle a pris conscience que les frères ne pourraient pas continuer à vivre seuls sur cette propriété immobilière du XIX°°siècle de 120 hectares, devenue trop grande, pour un petit groupe de moines dont la moyenne d’âge avait atteint 80 ans. Alors, elle a cherché comment un partenariat serait possible avec des associations avec lesquelles elle aurait pu partager son lieu de vie. Divers obstacles se sont dressés sur sa route qui l’ont obligée à renoncer à ce projet. Ce fut une grande déception et aussi une grande épreuve pour les frères, et également pour les deux associations avec lesquelles la communauté avait tant travaillé.
Mais l’abbaye va continuer à vivre ! En effet, des bénédictins vont pouvoir reprendre le flambeau de la vie monastique et s’installer à Bellefontaine dans le courant de l’année 2026. Comment oublier que la vie monastique y a commencé au début du deuxième millénaire, après qu’un ermite se soit installé dans le vallon vers 1010, donnant assez rapidement naissance à un prieuré bénédictin qui devint abbaye au XII° siècle. Puis, en 1642, leur succédèrent des moines Feuillants, et ce, jusqu’à la Révolution. Il faudra alors attendre Dom Urbain Guillet, moine cistercien de la Grande Trappe, pour que Bellefontaine renaisse de ses cendres à partir de 1816 et connaisse un grand renouveau, puisque la communauté comptera jusqu’à 120 moines, cinquante ans plus tard.
Avec l’arrivée des frères bénédictins du Barroux, ce sera donc, en quelque sorte, un retour aux débuts de l’abbaye de Bellefontaine… Ainsi va l’Histoire… L’essentiel est que cette histoire millénaire se perpétue, et que ce lieu de haute spiritualité, sans doute le plus ancien de tout l’Anjou, puisse continuer à rayonner et à témoigner de l’évangile.
La communauté cistercienne, quant à elle, va devoir quitter ce lieu béni de Bellefontaine, et les frères vont se disperser. Sept d’entre nous vont rejoindre la maison de retraite des sœurs de la Congrégation Sainte Marie de Torfou, que nous remercions vivement pour leur accueil si fraternel et attentionné. Parmi les moins âgés, trois ont déjà choisi une autre communauté pour y poursuivre leur vie monastique, et trois autres, vont vivre une expérience transitoire avant de faire un choix définitif.
C’est donc le 13 novembre prochain, en la fête de la Toussaint monastique, que l’abbaye de Bellefontaine fermera temporairement ses portes. Il n’y aura plus d’offices ouverts au public, mais deux frères de la communauté continueront à vivre sur place. Avec l’aide des employés présents sur le site, ils maintiendront les activités économiques, en particulier la production de pommes et de kiwis. Ils assureront aussi, bien sûr, le bon fonctionnement du magasin, en attendant la venue d’un nouvel essaim monastique à la fin du printemps. C’est ainsi que nous vous invitons à continuer à venir nous visiter pour nous aider et nous soutenir, dans cette phase intermédiaire un peu délicate de l’histoire de l’abbaye de Bellefontaine.