Pour la rentrée pastorale, Mgr de Metz-Noblat semble faire le bilan de dix ans d’épiscopat à Langres, avec une nouvelle lettre pastorale de 8 pages – une sorte d’inventaire avant départ pour des cieux plus riants ?
S’ensuit dès la première page une longue énumération : » Souvenez-vous : nous avons d’abord voulu nous montrer « fiers du trésor que nous portons » (2016-2017), la foi, qui nous fait dire, avec le prophète Isaïe : « tu as du prix à mes yeux » (2017-2018, année du Grand Pardon à Chaumont) ; puis nous avons progressé « entourés d’une nuée de témoins » (2018-2019) pour nous rappeler dans quelle « éternelle jeunesse » nous introduit notre baptême (2019-2020). Nous avons ensuite cherché à « reprendre souffle » dans l’Esprit Saint (2020-2021), à aller « audelà des mots » grâce à la Parole de Dieu, Jésus-Christ (2021-2022), pour nous reconnaître « enfants du même Père » (2022-2023). Nous avons alors réfléchi à la manière de « penser la maison commune » (2023-2024), « pour la gloire de Dieu et le salut du monde » (2024-2025). Et nous voilà invités à employer notre GPS, à nous laisser guider par le Seigneur, à « grandir pour le Seigneur » (2025-2026)« .
Cependant, malgré quelques ordinations sacerdotales – et l’éloge des « cellules paroissiales d’évangélisation » par Mgr de Metz Noblat, le diocèse de Langres qui était déjà un désert spirituel au coeur de la « diagonale du vide » en 2015 l’est resté – c’est aussi l’un des rares diocèses sans messe traditionnelle diocésaine, malgré des demandes répétées depuis plusieurs décennies; seule la FSSPX assure une présence dans le nord-est du diocèse à Joinville. Et il n’est pas certains que ses fidèles ou contemporains se souviennent de toute cette accumulation de paperasses diocésaines aux noms ronflants, destinées à s’endormir dans quelques cartons à la maison diocésaine. En revanche ils se souviendront très bien de devoir toujours faire des kilomètres pour aller à la sainte Messe à Joinville, Troyes ou Reims.
L’évêque lingon ne se prive pas d’enfoncer quelques portes ouvertes avec joie : « il faut bien le reconnaître, les références qui marquent nos contemporains, en France et dans tout l’Occident, sont bien éloignées de l’Évangile. Une laïcité exacerbée a tendance à transformer la neutralité primitive en exclusion de la religion, et entraîne concrètement à vivre sans Dieu. Se modifie alors la compréhension de la vie humaine et de sa valeur, comme le montrent les lois qui se développent ces dernières années. En même temps, l’internationalisation des relations commerciales et les mouvements de migration contribuent au développement d’une grande diversité de religions ; et l’influence des nouveaux moyens de communication (comme les réseaux Internet) suscite de nouveaux modèles. C’est à la fois un défi et une chance, car nous bénéficions de nouveaux moyens pour témoigner de l’Évangile et rencontrons des personnes pour lesquelles celui-ci est vraiment nouveau« .
Finalement, la lettre annonce un festival de la Mission : » Intitulé « Festi’Foi 52 », il se tiendra à Chaumont du 8 au 10 mai 2026. Nous pourrons y partager la confiance que nous mettons dans le Seigneur Jésus et nous encourager dans le témoignage missionnaire. Je mets ce festival sous le patronage de deux jeunes saints : saint Mammès, patron de la cathédrale et du diocèse, martyrisé à l’âge de 16 ans (v. 259-275) et saint Carlo Acutis, un Italien (1991-2006) passionné d’informatique et de l’Eucharistie« . Et y sera question de relire » le projet pastoral diocésain de 2021″. Tout ça pour ça !