Mgr Dognin met en garde contre une communauté de religieux et religieuses brésiliennes installée chez un particulier à Plougasnou, près de Morlaix, où ils disposent d’une chapelle du XVIe siècle, dirigée par le père dit « Jacques de saint Joseph« , proche, après diverses évolutions religieuses, du sédévacantisme.
« Je vous informe qu’une communauté composée de plusieurs hommes et femmes, qui se présentent comme moines et moniales carmes brésiliens, actuellement accueillis par un particulier dans la commune de Plougasnou, ne dépendent aucunement du diocèse de Quimper et Léon, ni d’une Congrégation religieuse reconnue par l’Église Catholique Romaine. Aucune mission ne leur a été confiée et ils se sont installés dans le Finistère sans demander mon accord comme cela est requis par le droit de l’Église. Le responsable de ces communautés est Monsieur Christian Augusto Spinola Montandon, qui se présente sous le nom de « père Jacques de Saint Joseph ».
Les membres de cette communauté n’ont donc pas l’autorisation de célébrer dans les églises et les chapelles affectées au culte catholique« .
Quimper, le 7 avril 2025
Virés de leur diocèse au Brésil, puis interdit de sacrement en Uruguay
Le père Jacques de Saint-Joseph, Cristiano Spinola Montandon de son nom d’état civil vient du diocèse d’Aparecida Paulista au Brésil. Comme le rappelle un liseur du Forum Catholique, » il y a été incardiné en 2001 venant d’un autre diocèse (Aparecida?) pour faire une expérience érémitique; en 2010 il annonce ériger une communauté carmélite suivant le rite d’avant 1969, à savoir les Ermites de la Ste Vierge du Mont Carmel, communauté qui ne semble pas avoir été érigée canoniquement. En 2012 il est viré du diocèse par l’évêque, qui allègue des « irrégularités » dans sa communauté et une « désobéissance » dans une lettre ouverte à ses fidèles. Il explique aussi que le père Tiago a été « incardiné pour mener une expérience érémitique, pas pour ériger une communauté ou faire de l’apostolat« . Plusieurs blogs abordent la question, et signalent qu’ils « collectent des fonds pour un monastère (Associao Montenedora di Mosteiro St Elias, Atibaia), sans statuts canonique ni possibilité pour le faire. D’autres posts mentionnent des rites curieux, notamment liés à « une eau qu’ils ont sur place, et qu’ils vendent à leurs fidèles, en alléguant que s’ils la consomment, ils mangent le corps du Christ » (cf un blogue portugais qui s’est penché sur la question)« .
Le liseur poursuit : « ils vont ensuite dans le diocèse de Ciudad del Este dont le vicaire général est alors le père Urritigoity, ex-proche de Mgr Williamson. En juin 2019 le nouvel évêque interdit de sacrement le père Jacques de St Joseph, « dans le civil Christian Spinola Montandon [qui] n’a pas présenté les certificats de son diocèse au Brésil« , je suppose qu’il s’agit du celebret.
Passés en France dans le sillage de la « Résistance », puis vers le Non una cum
Ensuite, « Le père Tiago et ses frères passent en France, où ils sont déjà venus plusieurs fois dans des déplacements liés à la « Résistance », dans la mouvance Williamson. Depuis 2019 ils ont circulé un peu partout (Calvados, Hautes-Pyrénées, Indre, Haute-Loire, Savoie, Var ), en essayant soit de s’agréger à des communautés existantes, soit de se faire accueillir dans un diocèse existant. Ils ont quitté précipitamment au moins un diocèse, lorsque leur situation irrégulière (vis à vis de la législation sur l’entrée et le séjour des étrangers) a été connue ».
Bien que considérés comme « peu stables » par la Résistance – la dissension williamsoniste de la FSSPX, ils se sont finalement fixés à partir de 2021 en Bretagne, près de Rennes d’abord, puis dans les communs d’un château à Plougasnou, ainsi que religieusement dans la mouvance non una cum où le père « Jacques de saint Joseph » fait régulièrement des conférences.
La nature a horreur du vide : ils bénéficient du vide organisé par Mgr Dognin à Saint-Sève
Néanmoins cette communauté d’inspiration sédévacantiste serait probablement restée quasi-inconnue, comme la quasi-totalité des apostolats non una cum en Bretagne, s’ils n’avaient pas bénéficié de l’aide… du diocèse de Quimper. En chassant la FSSP de Quimper, et de Saint-Sève près de Morlaix, pour ne maintenir que les messes dominicales, célébrées cahin-caha par des prêtres débordés, Mgr Dognin et le diocèse ont privé des dizaines de fidèles des environs de Morlaix de messes en semaine et de sacrements; ceux-ci s’organisent donc comme ils le peuvent. Une minorité fait des kilomètres pour aller à Saint-Brieuc, d’autres se sont reportés vers la FSSPX, d’autres enfin vers les « moines brésiliens » de Plougasnou, à quinze kilomètres de Morlaix, leur permettant d’ancrer leur apostolat dans la durée et de rester sur place.
Mgr Dognin déplore donc les conséquences d’une situation dont il a largement participé à créer les causes…