Ce 26 avril paraît le livre d’Alain Esquerre, ancien élève et président du collectif des victimes de Bétharram. Il rassemble de nombreux témoignages d’anciens élèves, notamment celui de la fille de François Bayrou qui a fait la Une – quelque peu au détriment des autres victimes dans cette affaire où plus de 200 anciens élèves de l’institution ont déposé plainte pour violences graves et abus. L’ouvrage, coécrit avec la journaliste Clémence Badault, revient sur la génèse de ce qui est aujourd’hui la plus grande affaire d’abus dans un établissement scolaire – et qui a libéré la parole sur des dizaines d’autres affaires similaires, y compris dans l’enseignement public (Anglet, Châlons…), ainsi que les violences éducatives et sexuelles exercées par certains laïcs dans ces établissements – que le rapport de la CIASE, focalisé sur le clergé, avait quelque peu laissé dans l’ombre.
Voici l’avant-propos du livre : « la légende raconte qu’en l’an mille cinq cent quinze, le Béarn connut un miracle. Une jeune fille qui se penchait au bord du gave de Pau pour cueillir une fleur tomba dans la rivière. Sur le point de se noyer, la malheureuse invoqua à cor et à cri la Vierge Marie du sanctuaire tout proche. À ce moment précis, une branche d’arbre se dressa face à la jouvencelle. « Un cadeau de la Madone », se dit la fille qui attrapa le rameau et sauva sa peau. Ainsi naissait Beth arram, littéralement « beau rameau » en béarnais. Depuis 2009, Le Beau Rameau est d’ailleurs le nom du collège de garçons qui se trouve en ces lieux. J’y ai passé six ans, bien avant ce changement de nom.