En cette Semaine Sainte, l’abbé Vincent Bettin, FSSPX, dresse des parallèles entre Judas et nous-même :
Avec la possibilité de le donner un jour, écrivait Mgr Benson. Judas est actuel et ancien comme le monde. Préfiguré dans Caïn, fils d’Adam, meurtrier par jalousie de son frère ; préfiguré par les frères de Joseph qui vendent leur frère aux Ismaélites pour vingt pièces d’argent… l’histoire ne cesse de nous présenter de trop véridiques et trop nombreux émules de Judas.
L’éclaircissement ne serait-il pas simplement dans l’étude attentive des textes de l’évangile complétée par les lumières que nous fournit la psychologie des apostats ? Les évangiles, si discrets de détails sur la plupart de apôtres, sont presque prodigues sur le fils de perdition. On n’expose pas, pour le plaisir, les tares de famille.
Le Judas que la sincérité des évangélistes nous présente n’est pas en vérité un monstre hors série… Il semble qu’il n’acceptait pas la petitesse de ses origines. C’était sa blessure. Mais quel enfant des hommes ne porte pas en lui un fêle du péché originel ? Il appartenait à une humanité classique, médiocre, très voisine de la nôtre.
Nous savons bien que sous le couvert de la gloire de Dieu, l’homme est capable des pires forfaits. Saul qui persécute les chrétiens est un terroriste de bonne foi. Nous connaissons ces saints victimes de bourreaux qui étaient, sur le papier, leurs frères… un saint Jean de la Croix fut traqué par ses frères, notre Jeanne fut condamnée au bûcher par cent-vingt-cinq prêtres, prélats ou docteurs de Sorbonne qui déclarèrent agir sans haine, au nom du Seigneur…
« Chacun de nous porte sur ses lèvres la baiser de Judas » … il y en a qui le porte plus que d’autres et en règle générale depuis le concile les baisers de Judas avec l’ouverture au monde et la nouvelle synodale évangélisation, les conciliaires ne s’en privent pas, on dirait même que ces baisers en hauts lieux font partie de leurs objectifs pour appliquer leurs programmes.
Pour les catholiques il devient héroïque de rester fidèle au Christ et de garder la Foi.