Le 11 mars dernier, Alain Hocquemiller, ex-prieur de Riaumont, dans le diocèse d’Arras, était jugé pour détention de près de 2000 fichiers pédopornographiques mettant en scène des enfants et des adolescents – une affaire qui interroge alors que la communauté est mise en cause par plusieurs victimes dans quatre affaires distinctes, pour abus, violences graves et non-dénonciation de crimes, dans le cadre de l’accueil par celle-ci d’enfants pauvres placés (années 1960-1982) puis de séjours scouts.
Un livre, paru en 2022, puis un documentaire d’Ixchel Delaporte, en 2024, reviennent sur l’affaire et publient le témoignage de plusieurs victimes. En février 2025 la communauté annonce porter plainte pour diffamation contre la documentariste avec constitution de partie civile – le communiqué, comme le site, semblent aujourd’hui hors ligne. Tout comme celui qui a mis en ligne les témoignages d’anciens de Riaumont en faveur de la communauté.
Quant à l’ex-prieur, aussi mis en cause pour maltraitance et non-dénonciation d’un viol au sein de la communauté, il « a contesté que la majorité de ces images mettaient en scène des mineurs, jeunes garçons ou adolescents. Il a aussi contesté le nombre de fichiers illicites retrouvés sur ses ordinateurs, environ 2.000 selon les enquêteurs. Et pour justifier ses visites sur des sites pornographiques, il a assuré à la barre qu’elles s’inscrivaient dans le cadre d’une « étude anthropologique, sociétale, éducative », pour mieux comprendre la jeunesse d’aujourd’hui ».
Une défense qui interroge et qui a laissé le ministère public de marbre : un an de prison ferme sous bracelet électronique et un an avec sursis sont requis, ainsi qu’une injonction de soins et d’une interdiction d’exercer une activité en contact habituel avec des mineurs. Le jugement a été mis en délibéré au 6 mai.