Dans l’éditorial de la lettre diocésaine de février, Mgr Bataille tire le bilan de ses visites pastorales dans le diocèse de Saint-Etienne – dans des paroisses où même les laïcs peinent à se renouveler après soixante ans de « printemps conciliaire » et où pourtant de nouveaux fidèles arrivent – on l’a vu à l’échelle de la France pour les Cendres ou même le Carême.
« Un double constat s’impose dans mes visites en paroisse aujourd’hui. D’une part beaucoup partagent leurs difficultés à renouveler les équipes, à trouver des successeurs quand l’âge avance, d’autant plus que certaines paroisses peuvent être de grande taille, les charges sont donc plus lourdes.
D’autre part, de plus en plus de jeunes ou de moins jeunes viennent frapper à la porte de l’Église pour demander à découvrir et à approfondir la foi chrétienne. Manifestement une époque se termine et une autre s’ouvre. La grande tentation serait de commencer par demander à ceux qui nous rejoignent de venir simplement boucher nos trous, faire ce que nous ne pouvons plus faire… On risque alors de les « utiliser », de les écraser et de les faire fuir« .
Mais Mgr Bataille a une solution : « Commençons donc par le commencement ! Commençons par vivre la fraternité à taille humaine, simplement, dans la gratuité de la relation, ce qui va permettre d’accompagner les personnes qui veulent découvrir la foi et de renouveler celles qui sont engagées depuis longtemps dans la vie de l’Église, pour que, tous ensemble, nous soyons disciples-missionnaires.
Les premières communautés chrétiennes (Ac 2, 42-47) nous donnent l’exemple d’un partage profond de la foi et de la vie quotidienne. Se rassembler en petites fraternités, chaleureuses, permet de créer des liens authentiques, de partager ses joies et ses peines, ses découvertes et ses questions, en se laissant éclairer par la Parole de Dieu, par l’expérience des autres, en se soutenant mutuellement, pour avancer ensemble à la suite du Christ. Le cadre « familial » favorise l’écoute, la confiance. Il offre aussi un espace d’accueil pour ceux qui sont loin de l’Église, en quête de sens.
En cultivant ces petites communautés, l’Église redevient une famille, proche, où chacun trouve sa place, tel qu’il est, dans la diversité des âges, des expériences et même des cultures. Dans un monde marqué par l’individualisme, les paroisses ne doivent-elles pas d’abord redevenir des lieux de fraternité simple, vivante et ouverte ? Alors le rassemblement dominical prendra tout son sens, comme un lieu de ressourcement fondamental autour du Christ, lieu où l’on élargit son cercle de relations. Alors la paroisse pourra se renouveler parce que de nouvelles personnes vivront au quotidien leur foi et auront le désir de s’engager dans la mission de l’Église, avec ce qu’elles sont ».
« Le rassemblement dominical prendra tout son sens, comme un lieu de ressourcement fondamental autour du Christ, lieu où l’on élargit son cercle de relations » .