L’exemple du collectif des anciens élèves de Bétharram – plus de 150 plaintes pour abus et violences dans ce collège congréganiste des Pyrénées-Atlantiques – inspire la libération de la parole et d’autres initiatives similaires parmi les victimes d’autres établissements scolaires catholiques, diocésains ou congréganistes. Ainsi, au Relecq-Kerhuon, près de Brest (29) après le témoignage dans la presse locale de deux anciens élèves le 26 février dernier qui ont subi des violences graves au collège Saint-Pierre, ce sont 34 anciens élèves, qui ont subi ces mêmes violences dans les années 1960 à 1980 qui ont annoncé monter un collectif de victimes de ce “climat de terreur à tous les niveaux“. Le diocèse de Quimper, lui, garde un silence embarrassé.
Comme lorsque des citoyens se sont réunis pour une manifestation spontanée en solidarité avec les victimes de Bétharram devant la cathédrale samedi 22. Ou que des tags visant les abus au Likes, établissement lassalien navire amiral de l’enseignement catholique finistérien, par lequel sont passés nombre de notables et de responsables religieux, ont fleuri sur une église et aux abords de l’évêché ce week-end. Ou alors que ces abus étaient couverts par la presse locale quelques semaines après la parution du rapport de la CIASE. Toujours, le diocèse de Quimper se tait.
Les victimes de l’ex-collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, devenu un des sites du collège Saint-Jean de la Croix après sa fusion avec l’école de filles à la fin des années 1980, ont annoncé une plainte “qui pourrait être collective” au procureur de Brest et leur union avec les collectifs des victimes de Bétharram, de Garaison (65) et d’Ustaritz (64) afin d’obtenir la “création d’un statut de victime pour les enfants abusés dans des établissements agréés par l’Etat” et l’indemnisation du préjudice.
L’actuelle directrice du collège Saint-Jean de la Croix, elle, communique : “à l’époque, l’ancien collège Saint-Pierre accueillait des garçons dits ”difficiles” dans un cadre éducatif bien différent des références actuelles. Ces réalités appartienne à un passé extrêmement éloigné de nos valeurs aujourd’hui“. Ce qui signifie aussi que le diocèse de Quimper, là encore, ne pouvait pas ne pas être au courant.