Le dernier Bulletin de Saint François de Sales, bulletin de l’Oeuvre de Saint François de Sales, est paru en fin d’année (n°47, Octobre / Novembre / Décembre 2024).
Au sommaire ‘Heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent’ de l’abbé Christophe Héry (extrait ci-dessous), ‘La source de l’équilibre surnaturel : l’amour de Dieu’ de Saint François de Sales (suite) ou encore ‘Retour sur la fin du monde’ de Patrick Buisson.
La Bonne nouvelle du règne de Dieu surpasse toute joie et toute excellence humaine. Elle chasse la tristesse de ce monde et rompt la ténébreuse servitude de la mort et du mal ; elle offre la grâce radieuse de la foi, l’espérance solaire du Ciel et la bienheureuse Rédemption aux pécheurs repentants, par l’effusion du pardon dans le sang de la Croix, d’où rayonne la divine charité. Tous cependant ne la reçoivent pas. Ce mystère nous est révélé en paraboles par le Christ : celui du désintérêt, de la négligence, de la résistance possible à la grâce, jusqu’à l’incrédulité.
À la foule assemblée sur les rives du lac de Tibériade, Jésus “dit beaucoup de choses en paraboles” (Mat 13, 3). Depuis la barque, il leur révèle “les mystères du Royaume des Cieux” (Mat 13, 11). Il emploie l’image d’une semence vivante appelée à germer, à croître, à mûrir et à porter son bienheureux fruit de sainteté, pour cette vie et pour l’éternité. En ces récits que rapportent trois évangélistes, le Christ compare son règne au semeur qui est Lui-Même (Mat 13, 37), à cette semence qui signifie la Parole de Dieu (Mat 13, 19-23), ou bien au champ où elle est semée, qui désigne le monde, voire l’Eglise (Mat 13,38).
Dans tout l’Évangile, seulement deux paraboles sont expliquées point par point par le Christ à ses apôtres qui l’interrogent : celle de l’ivraie et du bon grain (Mat 13, 24-31) et celle où la graine tombe sur différents sols, de sorte qu’elle ne va pas germer sur le chemin mais être picorée par les moineaux ; sur le rocher elle lève aussitôt, pour dépérir ensuite faute de racines et d’eau ; parmi les épines elle va s’étouffer ; mais tombée sur la bonne terre, elle fructifie et produit au centuple (Mat 13, 3-8).
Le Christ conclut : “Que celui qui a des oreilles [pour entendre], entende !” (Mt 13, 9). Il suscite l’écoute à un double niveau : celui de la parabole qu il faut comprendre, et qu’il explique ; et celui de l’Evangile en général, signifié par la semence. Car si celle-ci désigne la Parole de Dieu, elle ne germe et ne porte de fruit que dans la bonne terre des coeurs attentifs et bien disposés. À tous s’adresse cette sentence de la bouche de Notre Seigneur “Vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez pas !”, qui vise l’incrédulité, la tiédeur, la mauvaise réception de la foi au Dieu d’Amour incarné dans le Christ. Nous sommes des malentendants de l’Évangile. Par nous-mêmes, sans la grâce, nous ne pouvons ni entendre ni observer l’enseignement de la foi. C’est pourquoi il nous est si nécessaire de prier pour comprendre ce qui doit changer en nous afin d’être sauvés.
Les mystères de la vie éternelle surpassent notre désir et noue acuité naturelle : Dieu, le Ciel, la grâce et les réalités invisibles échappent à notre sens et à notre sentiment. Tendre l’oreille à la voix de Dieu pour qu elle puisse retentir jusqu’au fond du coeur requiert une grâce puissante de disposition. Il nous appartient de ne pas refuser une telle grâce, ce qui veut dire la demander sans cesse à Dieu dans la prière, la cultiver fructueusement, avec persévérance et grand soin.
Oeuvre de Saint François de Sales – 21 rue du Cherche Midi – 75006 Paris
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