C’est une autre branche de l’anglicanisme qui discute avec Rome en vue d’une union, comme cela fut le cas naguère avec la Traditional Anglican Communion (TAC), où le processus déboucha sur la création de plusieurs ordinariats au sein de l’Église catholique. L’Église anglicane d’Américaine du Nord (ACNA) mènerait des discussions avec le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) sur la base d’un document approuvé en 1966 par Paul VI et par l’archevêque de Canterbury, le rapport “Malte I”.
Des discussions en cours depuis juin 2023
Ainsi, l’évêque Ray Sutton, l’évêque-président de l’Église épiscopale – une autre composante de cet anglicanisme conservateur, située aux États-Unis et issue de la tendance pourtant protestante de l’Église épiscopalienne – indique que des discussions entre des responsables de cet anglicanisme conservateur et le Dicastère pour la doctrine de la foi auraient commencé à la fin du mois de septembre 2024 (Inside The Vatican, sept-oct. 2024, p. 60), même si elles auraient en fait débuté dès le mois de juin 2023, selon un autre article. Ces pourparlers sont également relatés par le numéro d’été de Mass of Ages, édité par The Latin Mass Society, mais ont été aussi rapportés en juin 2024 par l’ACNA. Il y aurait donc plusieurs sources concordantes.
Une reconnaissance des ordres anglicans pourtant réputés invalides ?
Une “pleine communion” serait donc envisagée avec ces anglicans conservateur; elle ne passerait plus par une fusion ou par une conversion. Rome et ces anglicans reconnaîtraient mutuellement la validité de leurs ordres, ce qui signifie que les ordres anglicans ne seraient plus considérés comme frappés de nullité, à la différence de ce qui avait été affirmé par la lettre Apostolicae Curae de Léon XIII, publiée en 1896. Cette lettre exprime la position officielle de l’Église catholique romaine sur l’invalidité des ordres anglicans.
Cela peut rappeler les discussions de Malines menées au début des années 1920 avec la perspetive d’un Anglicanisme “uni mais non absorbé”.
La Lettre “Apostolicae Curae” de Léon XIII est incontournable en dogme, car elles repose sur une argumentation théologique imparable.
Les “Ordinations” anglicanes ne peuvent être reconnues valides que si est intervenu dans la “généalogie sacramentelle” de l’Evêque qui ordonne, un Evêque catholique validement ordonné pour l’avoir ordonné lui-même validement. Or, on sait que la plupart des évêques anglicans, suite au jugement de Léon XIII, se sont fait ordonner secrètement ainsi “pour être tranquilles”, souvent par des évêques schismatiques mais validement ordonnés: ils comprenaient bien qu’ils n’étaient pas ordonnés avec un sacrement anglican!.
Il faudra donc juger au cas par cas… fort problématique et incertain.
Un Evêque qui n’est pas validement ordonné, ne peut ordonner validement. Tout le reste est du pipeau.
On est surpris de voir la DDF jouer avec le salut des âmes.
On peut aussi se demander si ce n’est pas la DDF actuelle qui a laché la sainte Foi pour pouvoir ainsi se rapprocher sans problème des hérétiques.