Si les évêques français ont pu, réunis à Lourdes du 5 au 10 novembre, échanger avec le cardinal Ambongo sur la “mission” et les prêtres fidei donum africains, qui aujourd’hui maintiennent à bouts de bras la géographie ecclésiastique des diocèses français (et pas que), notamment dans nombre de départements ruraux ou montagneux qui ont peu de vocations, certains documents quant à leur accueil laissent transparaître une certaine méfiance, voire un discours loin de celui de bien des responsables religieux quant à l’accueil des migrants par exemple. Ainsi le statut du prêtre fidei donum dans le diocèse de Nancy et le vade-mecum pour l’accueil du prêtre fidei donum, rédigés en 2018 et 2019 alors que Mgr Papin était encore évêque – le même avait créé une diaconie intitulée La Belle Porte, qui toujours en 2018 logeait quinze foyers de migrants déboutés du droit d’asile et avait emmené une trentaine d’entre eux en vacances dans les Vosges.
Si le document rappelle dans ses premières pages que le diocèse accueille alors “actuellement 14 prêtres ou diacres Fidei Donum originaires du Burundi, du Congo, du Burkina Faso et d’Inde. Ce sont eux qui pallient le manque de prêtres dont notre Diocèse pâtit actuellement“, la méfiance règne rapidement : “une première nomination pour une année, considérée comme année de découverte, est recommandée pour le prêtre qui arrive dans le diocèse. Il reçoit ensuite une nomination pour une mission de trois ans, renouvelable éventuellement une fois avec l’accord de son évêque d’incardination. La date d’échéance de la mission inscrite dans la Convention, sera connue de tous et respectée. En fin de mission, l’évêque fait un bilan de la mission avec le prêtre fidei donum, et envoie un compte-rendu écrit à son évêque d’incardination. A l’échéance de la mission, tout prêtre fidei donum rentre dans son diocèse. Dans le cas, qui doit rester exceptionnel, où le prêtre exprime alors le souhait de servir dans un autre diocèse français, le prêtre doit d’abord revenir dans son diocèse d’incardination. Son évêque prendra alors contact avec l’évêque d’accueil de ce nouveau diocèse d’insertion. Ce dernier demandera un avis à l’évêque du diocèse où ce prêtre avait servi précédemment“.
Une vision dépréciative du prêtre africain ?
On y trouve quelques perles, comme le conseil d’ “expliquer comment ça fonctionne” au sujet de la literie. Ou l’affirmation suivante “: la plupart des prêtres Fidei Donum n’a jamais fait de cuisine ni de courses“.
L’accent est du reste délibérément mis, à longueur de pages, sur la réduction des dépenses pour le diocèse d’accueil – ainsi, pour sa voiture, “Le prêtre fidei donum, pourra disposer d’un véhicule pour les besoins de sa mission. Il devra en faire l’acquisition lui-même. Il pourra bénéficier d’une subvention qui sera à moduler selon la durée du séjour du prêtre (cf. statut financier des prêtres). Il pourra également bénéficier d’un prêt personnel dont il établira les conditions de remboursement avec le service financier du diocèse“. Idem pour son équipement, à la charge de la paroisse. “Un état des lieux devra être effectué et une liste annexée. Une aide financière d’un montant maximum de 500 euros pourra être donnée au prêtre uniquement à son arrivée. S’il veut s’équiper par la suite, ses achats seront à sa charge“.
Pour le permis de conduire, “le renouvellement ou mise à jour du permis de conduire est à la charge du prêtre. Le prêtre fidei donum titulaire d’un permis de conduire valable dans l’Union Européenne et de retour en France pour une période plus ou moins longue peut bénéficier d’une aide diocésaine égale à 125 € dans la limite de 250 € pour une remise à niveau. S’il n’est pas titulaire d’un permis de conduire, le prêtre fidei donum bénéficiera d’une aide de 500 € pour passer son permis“. Soit moitié moins que le coût du permis de conduire, en moyenne à Nancy; l’heure de conduite individuelle coûte de l’ordre de 40 à 45 euros sur la ville.
Un contrôle sur l’aller et retour du prêtre ?
Et si on croyait lire un monument de méfiance administrative tout droit sorti des contrôles de la gabelle sous l’Ancien Régime, ce n’est pas encore fini. Ainsi des vacances des prêtres dans leur pays d’origine : ” le diocèse de destination prendra l’Aller et le Retour du prêtre à charge. Lorsque le prêtre décidera de retourner dans son pays d’origine pour y séjourner pour des raisons personnelles ou des vacances, le déplacement sera entièrement à sa charge. Le prêtre fidei donum a droit à une prise en charge d’un Aller/Retour dans son pays au bout de trois ans de présence sur le diocèse de destination”.
Sans oublier le rappel salutaire au sujet de l’enfer administratif français, auquel les prêtres doivent se confronter tous les ans.. alors qu’ils doivent demander à l’origine un visa long séjour en France dans leur pays d’origine, et que leur mission dure souvent de 3 à 9 ans.
Il est vrai que l’accueil de prêtres fidei donum, surtout africains , n’est pas sans poser problème sur les questions de mœurs, de rapport à l’argent ou de certaines adictions mauvaises…
Le plus drôle dans l’histoire , et l’article le relaie très bien, est que l’on se pose moins ce genre de question quand les services diocésain nous abreuve de discours de pleurniche sur l’accueil des migrant
En clair l’étranger est bienvenu en France , à condition qu’il ne soit pas prêtre !
Beaucoup de ces prêtres maitrisent mal le français bien que de pays francophones et leur homélies sont incompréhensibles la plupart du temps. Formation incomplète. Les diocèses devraient s’assurer qu’ils ont les qualités requises en ce sens, ils devraient être aidé par des laïcs et prêtres formateurs ; ce serait rendre un sérieux service à ces prêtres et à leurs paroissiens.
J’ai assisté ici récemment pendant deux ans à la solitude quasi totale des deux prêtres africains passant la plupart de leur temps dans leur cure en solitude et à leur départ en catimini; tout cela sous la houlette d’un curé français caricature du cléricalisme On s’était pas pas aperçu de leur présence et de leur départ. C’est une forme de racisme ordinaire!