L’un des quatre séminaristes du diocèse de Viviers, Pierre Rivier, qui avait fait une partie de sa formation en Argentine, a été ordonné diacre en vue du sacerdoce le 13 octobre dernier, par Mgr Giraud qui avait ressorti sa crosse ornée d’un coq – celle que les diocésains de Viviers lui avaient offerte quand il a été ordonné évêque auxiliaire de Lyon en 2003. L’on ignore si la poule donnée à Monseigneur pour sa messe d’installation faisait partie des festivités.
Un autre des séminaristes, Baptiste Charmette, avait été ordonné diacre en vue du sacerdoce le 1er septembre dernier dans la cathédrale de Viviers – l’on distingue très bien sur les photos le maître-autel où l’abbé Houghton célébrait tous les jours la messe traditionnelle, de 1969 à 1992.
Le diocèse a mis en ligne les homélies pour l’ordination de Baptiste Charmette – qui parle de la Tradition – et celle pour l’ordination de Pierre Rivier, centrée sur la parole de Dieu.
La précédente ordination presbytérale pour le diocèse de Viviers remonte à 2021, même si en 2023 un jésuite d’origine vietnamienne avait été ordonné à Lalouvesc par l’archevêque de Hanoï en présence de Mgr Balsa. C’était la première en dix ans dans ce diocèse qui fut pourtant, comme ses voisins cévénols – le diocèse de Mende notamment, très prolifique en vocations religieuses, sacerdotales et missionnaires… avant le Concile.
Comme l’écrivait au début des années 1990 l’abbé Houghton dans son autobiographie, “aussitôt arrivé à Viviers [en 1969], je téléphonai à l’évêque [Mgr Hermil, parti en 1992…]
Il est évêque de Viviers depuis 1964, soit plus de vingt-cinq ans. Vers 1950, l’évêque de Viviers ordonnait une vingtaine de prêtres par an : dix pour son diocèse et dix pour d’autres diocèses ou des ordres religieux. Quand [Mgr Hermil] est arrivé, il devait encore ordonner une dizaine de prêtres pour le diocèse. Je crois qu’il n’y a eu aucune ordination en 1970, pour la première fois depuis 1792. C’est arrivé plusieurs fois depuis. Il y a, au moment où j’écris, deux étudiants au grand séminaire, dont l’un n’ira pas jusqu’au bout. C’est réellement tragique. En 1770, la construction d’un énorme bâtiment s’achevait : un grand séminaire pour trois-cents étudiants. Il abritait encore deux douzaines de séminaristes quand je suis arrivé en 1969. Il est désormais loué à qui désire disposer de locaux assez vastes”. Il est devenu depuis la maison diocésaine et une hôtellerie.
Propos de l’l’abbé Houghton
On voit que la décroissance des seminariste est en amont du concile
300 étudiants au 19eme siècle contre deux douzaines au moment du concile
Une vingtaine d’ordination en 1950 contre la moitié 15 an plus tard et même 0 juste après le concile (promo entrée au séminaire avant le concile)
Tout cela démontre que la chute de la pratique et du nombre de prêtre est antérieure au concile
Bonjour Albert,
Certes, la crise de l’Eglise n’a pas commencé avec le concile Vatican 2, mais ce concile qui est lui-même l’un fruit de cette crise n’a évidemment pas fait de bien à l’Eglise.
Si un malade alité se prend une balle dans le pied, cela ne va naturellement pas accélérer sa guérison…
Bonjour Albert
Lisez l’excellent livre de Guillaume Cuchet « Comment le monde a cessé d’être chrétien ». Il décrit de façon rigoureuse les causes de du déclin assez effrayant du christianisme en Occident depuis 2 siècles. Certaines de ces causes étant plus anciennes. Mais il est établi que si Vatican 2 n’est pas la seule raison de ce déclin, loin s’en faut, il a été un formidable accélérateur. Vatican 2 est une rupture majeure dont les conséquences sont incalculables.
C’est une très bonne analyse ! Effectivement, Vatican II n’est pas à l’origine de la crise, mais il l’a accélérée dans un contexte d’affaiblissement plutôt lent et long de la religion.
Tout comme la Révolution française n’a pas commencé en 1789, mais avec le Siècle dit des Lumières et les philosophes qui se pensaient “éclairés” (voire même dès la Renaissance et les prétendus réformateurs religieux).
Très bonne votre image de balle dans le pied, Capucin.